Les frictions intercommunautaires permanentes, et violentes, occupent la scène politique et mentale des citoyens et bloquent toutes velléités de contestation des maux économiques et sociaux, tout désir de "se dresser contre les injustices" comme on disait dans la France d'avant ce régime de guerre intercommunautaire sciemment entretenue par les maîtres du pays et de l'Europe, --- qui ont trouvé le moyen idéal de tuer dans l'oeuf cette contestation en l'espèce de l'inondation migratoire du territoire national ---, ce désir, donc, est éteint et oublié.
On m'écrit que le mélanchonisme se porte à merveille dans les régions du pays où "le vivre-ensemble" n'est pas un sujet du fait de l'absence de toutes populations extra-européennes. Comment s'en étonner ? Les "vrais problèmes" comme disaient les gens de gauche, repassent à l'ordre du jour quand le baromètre de l'insécurité retombe ; la sensibilité française de toujours face à eux refait surface quand le casse-tête de l'agression et de la terreur identitaires de l'islam, celle des Roms, et les agressions verbales et autres délirantes injonctions comminatoires des anti-racistes paranoïaques d'Afrique sub-saharienne (autre terreur mais intellectuelle celle-là) se dissipent un peu.
Quand un homme de pouvoir parvient à contenir les frictions intercommunautaires et la violence larvée qu'elles engendrent partout, ne serait-ce que par l'effet du charisme qu'on lui prête, cet homme est assuré de conserver le pouvoir
ad vitam aeternam. Il devient naturellement dictateur sans avoir besoin de l'être vraiment ! Ainsi va l'Afrique noire où les tensions tribales ne cessent jamais et où l'aspiration au progrès social, manifestée par l'exercice de ses droits de citoyen à faire valoir ses aspirations sociales et économiques, est bloquée, n'a pas lieu d'être, ne peut être dans la configuration psycho-sociale que créent ces tensions. A l'élection de Macron, j'ai proposé ici que, pour la première fois, les Français avaient élu un chef d'Etat africain à l'Elysée : c'est que, depuis que cet homme et la cohorte de ses séides brutaux, incultes et habités de leurs seules ambitions personnelles à faire carrière dans la politique, ont été portés, pour l'un à la magistrature suprême, pour les autres à l'occupation à peu près sans partage des bancs de l'Assemblée, les courbes parlent d'elles-mêmes : la contestation sociale est morte, plus personne ne discute quoi que ce soit de relatif au social (code du travail, etc.) et à l'économie ; les syndicats ouvriers sont entrés en coma profond. Un seul sujet occupe la scène :
le vivre-ensemble intertribal. C'est ça, l'africanisation de la France. La courbe des tensions inter-tribales et celle de l'écrasement social des Français pauvres et périphériques se sont croisées. Le macronisme -- régime de parti unique, à l'africaine -- a atteint à la fois son point d'incandescence et sa vitesse de croisière. C'est tout autant l'Afrique qui vient à nous par bateaux pneumatiques à travers la Méditerranée que nous autres qui la rejoignons par l'état social et mental qui est désormais le nôtre. Macron est au pouvoir pour mille ans.