Dans la salle d'attente de mon médecin traitant :
"le docteur ne prend plus de nouveau patient".
Comme je m'étonnais de cette affiche, mon médecin traitant me fit part de sa situation très particulière. Coup sur coup, deux confrères venaient de partir à la retraite, et bien entendu, leurs patients se sont tous tournés vers son cabinet.
Ce médecin - pas très impliqué -, finit même par s'en inquiéter auprès de la Sécurité Sociale afin qu'elle observe enfin
"les problèmes liés à la féminisation de la profession"(sic).
Pour lui, le non remplacement des généralistes serait très lié à cette question. Une seule femme médecin fraichement formée s'est installée dans les environs et elle ne travaille qu'à mi-temps.
D'après ce que j'ai entendu, 2 médecins sur 3 fraichement formés sont des femmes, donc féminisation à grande vitesse de la profession. Les femmes médecin - et je l'ai entendu aussi dans la bouche d'une étudiante en médecine-, ont une vie de famille qu'elles entendent pouvoir mener pleinement. Autrement dit, dès le début, il est question de mi-temps. Après tout un mi-temps de médecin n'empêche pas de vivre. Par ailleurs, beaucoup de ces nouveaux médecins recherchent une spécialité ou se sont spécialisés afin d'échapper à la médecine générale, allergologue, ophtalmologue, etc, qui ne sont pas vraiment des spécialités.
Finalement, à nombre de médecins constant, la médecine semble se vider à grande vitesse.
A tel point que les médecins étrangers affluent.
MHI et Bricolage.
Ne reste donc plus aux malades qu'à envisager une maladie à mi-temps.
Imaginons les patients, face à ce genre de situation, et confrontés à un problème de santé inattendu. Que reste-t-il, si ce n'est le service des urgences qui, bien entendu, récupère tout le merdier et doit faire avec ?
En d'autres termes, la médecine a évolué jusqu'à son point résiduel, la médecine d'urgence, et il y a des gens pour s'en étonner, surtout des journalistes.
Il faut dire que le métier de journaliste consiste à être étonné.
Bien entendu, les services des urgences se féminisent aussi, et les médecins des urgences se bunkerisent aussi. A la fin, il ne restent donc plus que quelques caméristes payées à décrocher le téléphone.
La devise du corps médical: "pas touche au numerus clausus"