Communiqué n° 46, jeudi 23 août 2018
Le Bataclan, Médine et la liberté d’expression
À propos de notre opposition toujours plus ferme à ce que le rappeur Médine se produise au Bataclan, sur les lieux du massacre et dans le sang des massacrés, voici qu’on nous accuse de ne pas respecter la liberté d’expression ! Mais nous respectons parfaitement la liberté d’expression ! M. Médine, en ce qui nous concerne, peut se produire, sauf là, où qu’il lui plaise. Il n’a d’évidence que l’embarras du choix — ce qui en dit long, entre parenthèses, sur l’état culturel de notre pays aujourd’hui, sur son sentiment musical, et même sur l’histoire récente des “variétés”, de la musique “populaire”. Toutefois M. Médine, justement, même s’il a en France cinquante salles à sa disposition, ne veut absolument pas se produire n’importe où. Non : M. Médine veut à toute force se produire là, au Bataclan, entre ces murs qui furent pleins de matière humaine éclatée, parce qu’il est aussi conscient que nous de la portée du symbole. Nous nous comprenons parfaitement, lui et nous. Mais lui proroge une vieille tradition, celle de la provocation perpétuelle, celle du coup d’épingle au corps expirant, celle de l’essai infiniment renouvelé pour voir jusqu’où l’on peut aller trop loin.
Eh bien justement, là, c’est trop loin : au-delà du tolérable pour des vivants, et pour un peuple debout. Médine et le gouvernement, M. Zaouiche, et M. Philippe, les deux amis havrais, ne sont évidemment qu’un seul et même pouvoir, remplaçant et remplaciste : l’autorité rempla, l’industrie du changement de peuple et du remplacisme global. Si les Français cèdent encore une fois devant eux, ils sont perdus. Médine au Bataclan ce serait la capitulation générale. Nous ne l’accepterons jamais. Aidez-nous. Soutenez le CNRE. Adhérez au groupe “Résistance”. Et soyons tous sur les lieux du massacre le 19 octobre, et le 20 encore s’il le faut.