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Le château de la Belle au Bois dormant

Envoyé par Francis Marche 
D'un château l'autre. Sigmaringen. Renaud Camus, depuis plusieurs mois file la métaphore entre les deux Occupations, la première, qui s'est terminée en 1945 et l'autre, qui se poursuit.

A Sigmaringen, se mourut dans l'isolement un rêve pangermanique et pan-européeiste, pendant les deux saisons qui ont précédé la chute du 3ème Reich (d'octobre 44 à mai 45). Il se trouva des intellectuels français, des têtes d'affiche de la Collaboration, dans cet hiver 1944, pour publier à Sigmaringen un "Manifeste des intellectuels français en Allemagne". Notez bien ce terme : Manifeste des intellectuels français.

Si cette puissante métaphore politique des deux Occupations continue de nous éclairer, Sigmaringen doit aussi nous éclairer sur la dynamique historique que nous traversons.

Cette semaine, BHL, et une petite cohorte d'intellectuels qui l'accompagnent en vue de sauver ce qui peut l'être de leur vision de l'Europe à l'occasion des élections européennes dont la date approche, ont publié ce qu'ils nomment un "manifeste" où on lit ceci : "On voit bien que la démocratie est menacée partout. Aux Etats-Unis avec Trump, en Grande-Bretagne avec le Brexit, en Pologne et en Hongrie, mais aussi en France où le conflit des gilets jaunes semble refléter l’angoisse des classes ouvrières partout en Europe". C'est aussi cette semaine que la France de Macron et l'Allemagne de Merkel on conclu le fameux Traité d'Aix-la-Chapelle.

A Sigmaringen, certains intellectuels français, emmenés par Marcel Déat, étaient confrontés à une situation internationale particulièrement dramatique où des forces coalisées s'était promis d'anéantir leur camp. Elles étaient composées des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Pologne, de la France combattante, et de la résistance yougoslave et grecque, entre autres. Soit très exactement les pays et les forces contre lesquelles le manifeste de BHL publié cette semaine se récrit et appelle à s'opposer. Et à l'énumération de BHL il faudrait ajouter l'Italie de Salvini qui fait des pieds de nez à Paris, Bruxelles et Berlin, comparable dans notre parallèle à l'Italie des partisans qui sous les yeux horrifiés de Sigmaringen abattait le régime fasciste pour finir par pendre le Duce en avril 1945.

Les parallèles historiques en Europe sont justifiés parce que le tourbillon cyclique des forces politiques dont ce continent est agité articule un réel constatable.

Si les deux occupations se ressemblent comme jumelles, où chercher Sigmaringen en janvier 2019 ?

Ce moment de l'histoire de France (comme le nommait Céline), se répète lui aussi sous nos yeux, dans une relation d'identité fascinante : ce petit gouvernement pis que fantoche, fantasmatique, de Sigmaringen, nous l'avons aujourd'hui qui s'agite de nouveau sous nos yeux, dans sa solitude vertigineuse, à Bruxelles, avec ses intellectuels porte-voix de l'éther idéologique, qu'ils se nomment BHL ou Raphaël Glucksmann. Ce gouvernement du vide a face à lui un raz-de-marée populaire qui le conteste, le voue aux gémonies et lui rend son mépris en nature. C'est l'essor de tout un continent, qui est aussi partie à un mouvement intercontinental (la déferlante populiste aux Etats-Unis, au Brésil, en Russie et dans les pays de sa sphère d'influence) qui s'apprête à le balayer, et plus l'heure du coup de balai se fait proche, comme à Sigmaringen dans l'hiver 1944-1945, plus on s'émeut et s'agite au Château.

Les fins et les dénouement historiques sont aussi logiques que les conclusions d'un argumentaire strict : tout développement historique en relation d'identité avec un autre qui le précède finira comme lui. Les fins, visées futures comme termes à venir et butées des processus, sont dans leurs formes et leurs figures fidèles aux développements qui y conduisent : l'histoire repassant le plat de l'Occupation, et du 3ème Reich dans un Reich post-hitlérien né de la chute de l'Urss et de la réunification de l'Allemagne, voici en ce mois de janvier 2019 le plat Sigmaringen qui nous repasse sous le nez.

Que le temps est long (4 ans de première Occupation, mais plus de 40 ans pour la seconde) ! et, en dépit des apparences et de la légende qu'on lui prête, comme il est désespérément fidèle et constant !

Pour en savoir plus sur le moment Sigmaringen, cette vidéo : [www.youtube.com]
27 janvier 2019, 22:39   Le principe d'identité
» Ce moment de l'histoire de France (comme le nommait Céline), se répète lui aussi sous nos yeux, dans une relation d'identité fascinante

Prenez quand même garde, Francis, de ne pas trop malmener cette notion d'"identité", sans quoi notre identité à tous risque d'en prendre un sacré coup : pour ma part, les différences entre la place forte de Bruxelles, armée de ses 27 toujours présents (et c'est une misère de constater comme le 28e peine à s'en dépêtrer comme d'un papier terriblement adhésif), et la fantasque autant qu'éphémère Sigmaringen soliloquant, ces différences crèvent pratiquement les yeux, sur tous les plans.
Du reste, sans principe d'identité dûment respecté, il n'est point de raisonnement qui tienne.
Mais, cette comparaison hardie force tout de même la curiosité : qui, parmi la bande de fuyards aux abois, devant l'avancée inexorable de la mère Thérésa et de ses troupes, qui serait l'actuel Céline ??
05 février 2019, 07:53   Re : Le principe d'identité
Mais, cette comparaison hardie force tout de même la curiosité : qui, parmi la bande de fuyards aux abois, devant l'avancée inexorable de la mère Thérésa et de ses troupes, qui serait l'actuel Céline ??

ALEXANDRE BENALLA

(L'époque fait ce qu'elle peut avec ce qu'elle a.)
05 février 2019, 22:47   Nouvelle défense de Benalla
Vous vous moquez, Francis... Mais voulez-vous que je vous dise ? Après après avoir vu un documentaire à lui consacré, je ne démords pas de l'idée que le petit Benalla n'était, dans son genre, pas si mal et même eût correctement rempli sa fonction de chien de garde fidèle à Macron, et que ce dernier avait eu en principe raison de le préférer comme responsable principal de sa garde rapprochée — n'était son excès de zèle à vouloir jouer les cadors —, plutôt que de s'en remettre aux habituels gorilles de service.
J'explique : si l'on est d'accord avec ceux qui considèrent que l'élément déterminant et déclencheur du vacillement du socle de l’autorité présidentielle fut cette épouvantable photo où les deux jeunes abrutis faisaient un doigt d'honneur au chef de l'Etat, coup en effet terrible et peut-être irrattrapable porté à l'image de Macron, alors il faut sérieusement envisager qu'avec Benalla à ses côtés, le collant comme le mastiff dévoué qu'il semblait bien être, cela ne serait pas arrivé, et les deux petits cons n'eussent jamais pu approcher le président, encore moins prendre des selfies avec lui : il les aurait envoyés balader bien avant, alors qu'il est stupéfiant de constater que la garde officielle et homologuée n'a pas bronché en l'occurrence, ne lui servant à rien.
A quoi donc tiennent les choses...
06 février 2019, 11:25   Re : Nouvelle défense de Benalla
Concernant Benalla, je serais plutôt d'accord avec Alain. Je trouve d'ailleurs un peu bizarre cet acharnement de la presse sur lui. Il y a pourtant bien d'autres anomalies dans ce gouvernement qui devraient susciter l'indignation et les investigations des médias.
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