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Rémi Gaillard, le vivant et l'Occident

Envoyé par Francis Marche 
La passion, parfois militante, du vivant est l’apanage de l’Occident. Je ne vois aucune civilisation traditionnelle, ou constituée de longue date (Incas, Chine, Japon) qui, armée d’une connaissance intime des plantes et des substances naturelles, se déclare un parti pris pour le vivant en soi. La médecine, la pharmacopée et l’herboristerie chinoises, par exemple, traitent les roches, les minéraux avec les mêmes égards que la flore et la faune.

Chez nous, par Bergson, Spinoza, Aristote ou Nietzsche, le vivant est de la mystique, sinon toujours du divin : il ordonne, davantage qu’il n’inspire, le respect dû à la chose incréée autant que créée. Mais la création, chez le païen occidental comme chez le Chrétien, pour des raisons mal élucidées par les historiographes, ordonne plus que le respect : la participation, la vénération et l’adhésion érigées en politique.

Cette attitude n’est pas également partagée par les autres civilisations.

Au Japon, le créé/incréé naturel inspire le respect, jamais la passion tandis que chez nous, et s’il fallait l’attester aujourd’hui, il suffirait de produire ce petit monstre de Greta, si : le créé, désormais pensé (déchristianisation oblige) comme un incréé, oblige à la passion.

Rémi Gaillard est un petit bonhomme, sympathique et drôle de Montpellier (France). Il compte un nombre invraisemblable de « followers » sur YouTube. L’homme commit l’acte militant de s’enfermer 87 heures dans une cage à chien de la SPA de Montpellier en réclamant des dons de la part de toutes les institutions et para-institutions dont la France abonde.
Sur la fin, il adressa à l’industriel Bolloré l’injonction de « doubler la mise » (alors de 115000 euros) faute de quoi, il resterait en cage. Son action a été couronnée de succès : des centaines d’animaux de ce refuge de la SPA ont été adoptés par des amis des animaux et de Rémi Gaillard, lui-même devenu animal encagé pour cette cause, et donnant, ce faisant, à reconnaître la nature animale de son humanité.

Je ne connais guère de pays, ni surtout de continent, où pareille folie eût été possible, hormis chez nous, les Occidentaux, amoureux passionnés et curieux du vivant (pas « de la vie » mais bien du « vivant »).

Il y a là une particularité qui fait mystère, mais qui pourrait s’expliquer par un recoupement, un chiasme historique : cette race européenne, païenne puis christianisée, a pu retenir, dans cette conversion et transmutation des valeurs, un seul fil d’ariane, ténu mais tenace : l’animal, commun à la vieille Egypte d’Anubis, au vieil animisme continental et nordique, puis au respect mystique de la Vie enseignée par le Christ ; soit le paradigme du vivant tenu pour toute « source de vie consciente » (et du reste il n’est plus rien, bientôt qui, de toute molécule soignant l’homme de ses maux physiques, n’ait le vivant pour source).

Rémi Gaillard, comme notre Brigitte Bardot, est témoignage en acte de notre vieil Occident épris du vivant, si particulier en cela, et si lui-même, en dépit de toutes les folies nihilistes qui le traversent, le lacèrent et lacèrent aujourd'hui le vivant en son coeur.


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