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Images d'une révolution occidentaliste en Asie

Envoyé par Francis Marche 
Hong Kong : bataille pour un pont, face à la Chine communiste. Avec pour arme, le seul idéal de continuer l'histoire occidentale d'un pays qui est Hong Kong, contre la mainmise du communisme chinois, autrement dit celle d'un régime totalitaire barbare et orwellien qui sert le mieux la Fabrique Industrielle Mondiale (celle des objets et des hommes).
video: [www.youtube.com]


L'héroïsme des Hongkongais est exemplaire. Il est si grand qu'il nous fait honte.

Victoire symbolique ce soir-là : les forces de l'ordre ont reculé, le pont n'a pas été pris.
Chacun de ces étudiants de l'école polytechnique occupée risque dix ans de prison quand ils sera capturé. Tout ça pour l'idée de démocratie. Chacun enregistre une vidéo affirmant que jamais il ne se suicidera, cela face à la série de "suicides" par défenestration chez les 4500 interpellés depuis le début du mouvement en juin dernier.

video: [www.youtube.com]
Un journaliste français indépendant, vidéaste, dans la foule des insurgés, commentaires éclairants :

[www.youtube.com]
Oui, ce combat acharné pour le rétablissement des acquis de la colonisation occidentale est absolument remarquable. Il me fait penser aux efforts désespérés de ces migrants qui veulent à toute force rejoindre l'Europe, celle-là même qui les a lâchement laissés à eux-mêmes depuis les années soixante.
Commentaire inepte, Pellet, et parfaitement inintelligible.
Si le commentaire est inintelligible, comment pouvez-vous savoir s'il est inepte ou non ?
L'inintelligibilité rend tout inepte.

Pellet semble vouloir dire (mais allez savoir) qu'il faut mettre sur un même plan les ex-colonisés d'Afrique (là j'extrapole peut-être déjà) qui ont revendiqué, voulu leur décolonisation et souvent combattu pour elle il y a un demi-siècle avec les Hongkongais pour qui le départ des Britanniques a été "négocié" entièrement par-dessus leur tête entre Mme Thatcher et Deng Xiaoping entre 1985 et 1997. Voilà qui est inepte.

Personne, à Hong Kong, et je crois que je peux en parler un peu, ayant donné quatorze années de ma vie à ce territoire pendant cette période et au-delà, n'a souhaité être "décolonisé", et j'en profite pour rappeler à tous les "experts" pour plateau télé ou écran de forum sur la Chine que ce pays n'a JAMAIS été colonisé par l'Occident; en aucun moment de son histoire la Chine n'a été administrée directement ou indirectement par une puissance occidentale impérialiste, en revanche la Chine et les Chinois ont bel et bien été colonisés par des puissances asiatiques du Nord : les Mongols de Kubilai Khan, les Manchous, et, très brièvement et partiellement, les Japonais, dans des moments historiques très distants les uns les autres, séparés par des siècles de renaissance chinoise (celle des Ming tout particulièrement). Durant ces trois phases de colonisation de la Chine, on a assisté à ce qui définit le colonialisme:

1. une administration étrangère directe ou indirecte (par Etats fantoches interposés, comme le fut le Manchukuo créé par le Japon en Manchourie au siècle dernier); à l'époque de domination manchoue (dynastie de Qing), tous les actes impériaux et administratifs majeurs étaient rédigés en manchou, comme ils l'étaient en français en Afrique noire il y a cent ans.

2. une colonisation de peuplement : les Manchous, les Mongols, et de manière parcellaire mais bien réelle, le Japon en Manchourie (ce territoire chinois fut, l'espace de trois ou quatre décennies, un peu l'Algérie du Japon).

La présence de l'un ou l'autre, et a fortiori les deux, de ces traits, atteste une colonisation. Donc, assez bavassé sur les méfaits de "l'impérialisme européen" en Chine. Laissons-ça à des Mélenchon et consort svp.

Il n'y a, dans toute son histoire, jamais eu d'emprise (mot à la mode) des méchants occidentaux blancs sur la Chine au-delà des comptoirs épars égrenés ça et là sur ses côtes : Hong Kong pour les Britanniques, Macao pour le Portugal, Fort Bayard pour la France (aujourd'hui Zhanjiang - territoire confetti livré à bail à la France de 1898 à 1945), Port-Arthur (Lüshunkou) pour la Russie et Tsingtau (aujourd'hui Qingdao) pour l'Allemagne (à laquelle on doit la bière nationale chinoise Tsing Tao). Pas de "colonisation", donc, ni colonisation de peuplement, ni assujettissement ou vassalisation du pouvoir central par une puissance étrangère. Probablement parce que les rivalités internes au camp impérialiste occidental étaient trop fortes dans ces moments pour permettre à une seule de ces puissances de s'emparer de Pékin et y imposer son ordre singulier (même cas de figure au Japon où la rivalité entre Bataves et Portugais a sauvé le Japon du joug colonial occidental).

Ceux qui parlent de "colonialisme" à propos de Hong Kong, n'ont rien compris, ne savent rien, et généralement, ne veulent rien savoir. Hong Kong fut le point de rencontre ou de contact, paisible et prospère pendant 160 ans, de deux impérialismes : le Britannique, moribond après 1948 (indépendance de l'Inde), et le Chinois, en plein essor depuis l'année suivante (1949, fondation de la RPC). Les courbes impérialistes se sont croisées là : celle de l'Empire britannique a reflué, s'est effacée, à la mesure de l'ascendant que prenait l'impérialisme chinois. Le ressortissant Chinois, et à fortiori le Hongkongais, n'a jamais été nègre d'aucun Occidental. Mais allez faire entendre ça à des Français qui barbotent dans l'idéologie et se coltinent un "fardeau de l'homme blanc" gros comme une maison depuis l'enfance.

(message modifié, coquilles, etc.)
Merci M. Marche, très bon exposé. En effet, la Chine n'a jamais été colonisée par L'Occident.
Par contre, sujet délicat voire interdit, que presque tous voudraient oublier : l'invasion et l’annexion illégale du Tibet par la Chine, « légitimé » par l’Accord en 17 points, signé sous la contrainte le 23 mai 1951.
L'Empire du Milieu domine le Toit du Monde et ne compte pas s'arrêter là…
Pourtant, même fortement colonisés, les Tibétains résistent à leur façon, surtout à l'extérieur du Tibet.
Nul pardon, nul oubli !

Voir le lien ci-dessous :
[www.youtube.com]

Ou, dans un autre genre :
[www.youtube.com]
[www.youtube.com]
Oui, bien sûr M. Tissot. La Chine moderne, dite "communiste" est impérialiste, mais elle est redoutable en ce sens qu'elle n'est pas un empire thalassocratique, à la différence de ce qu'étaient les empires/impérialistes européens qui ont abordé ses rivages aux siècles précédents. Elle est un empire continental usant de stratégies continentales :

. étalement territorial (Tibet, Xinjiang, et mer de Chine du sud jusqu'à Bornéo)
. stratégie de containment (endiguement) sur ses marches, vis-à-vis des puissances qui l'abordent et qu'elle s'efforce de faire jouer les unes contre les autres.

Ces stratégies continentales, que l'on retrouve à l'oeuvre en Russie, déroutent les Occidentaux qui ne savent pas les lire.

Face aux "agressions" occidentales, la Chine a su habilement manoeuvrer : sa manière d'égrener sur ses côtes les présences étrangères qu'elle autorisait dans un certain nombre de sites portuaires, dont Hong Kong, Macau, etc. (voir supra) a été assez efficace. Elle faisait "jouer la concurrence": ce qu'elle n'obtenait pas d'une puissance, elle annonçait à cette dernière qu'elle l'obtiendrait de sa concurrente la plus directe. La désunion et la rivalité entre puissances occidentales faisaient le reste. Ce modèle a ensuite été propagé au reste du pays avec l'ouverture du pays au capitalisme international.

Pendant les années qui précédèrent son ouverture à l'investissement étranger encadré (avant 1979-80) elle n'avait ouvert qu'un seul secteur aux intérêts occidentaux : la prospection pétrolière off-shore au large de ce qui avait été Fort Bayard à deux cent kilomètres au sud de Hong Kong. Là, elle avait concédé des secteurs de prospection à une demi-douzaine de compagnies pétrolières étrangères, dont Total. Si l'on déployait la carte de ces concessions on reconnaissait l'ancien schéma stratégique continental reconduit à l'identique: leur disposition géographique servait de zone tampon aux ambitions vietnamiennes; on multipliait la présence des anciennes thalassocraties occidentales dans ce secteur des marches méridionales du pays pour mieux "contenir" et endiguer le danger vietnamien, soit celui d'une puissance régionale redoutable dans ces années-là. Les Occidentaux servaient là de bouclier humain.

Le cas de Hong Kong est très particulier : cette population ethniquement et culturellement chinoise est composée, depuis 1949, de gens qui ont fui le communisme en général et l'enfer maoïste plus particulièrement. Ils mériteraient aujourd'hui l'appellation de réfugiés politiques, tous ou à peu près tous. Quant à la population de souche, cantonaise, elle est de tradition "républicaine", anti-impériale et occidentaliste, comme l'est généralement la population de cette région de Chine; le père de la nation, le républicain Sun Yat-sen, en était originaire. Le soulèvement auquel on assiste à Hong Kong, qui prend des formes perlées depuis cinq ans (Révolution des parapluies) est indéchiffrable dans la grille de lecture "colonialiste" qui en obsède tant aujourd'hui en France, mais il s'éclaire si l'on prend connaissance de ce contexte géographique et son arrière-plan historique.

Hong Kong n'a jamais été une colonie au sens où nous l'entendons en France (ou en Israël), l'administration britannique, ne risquant jamais rien qui puisse froisser Pékin ou les puissants intérêts chinois locaux de la place (anciens compradores, multimilliardaires), ne se serait jamais risquée à "maltraiter" les locaux et les intérêts économique britannique ne débordaient jamais les limites de la finance feutrée (pas de ressources naturelles à exploiter ici, comme le coton en Inde, par exemple). Le caractère bienveillant de cette administration était légendaire, non parce que les Britanniques seraient incapables de faire pire mais parce que les circonstances géopolitiques de la place le leur imposaient. Quant à la puissante marine marchande de Hong Kong : le nabab suprême de cette industrie était un Chinois de Hong Kong, pas un Britannique, même chose s'agissant des deux autres secteurs dominants, celui du BTP, tenu par un groupe (Cheung Kong Holdings [en.wikipedia.org]) et de l'immobilier; le seigneur des lieux, qui vit encore se nomme Li Ka-shin, une des plus grosses fortunes de la planète, à l'origine du Groupe Orange, celui de nos télécoms.

[wikivisually.com])
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