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Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?

Envoyé par Daniel Teyssier 




Pas très engageant bien sûr !
Utilisateur anonyme
16 janvier 2020, 13:08   Re : Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
C'est pire qu’une drogue. Quand je me vois de l’extérieur, je me trouve dégueulasse. Un gros porc qui a touché des enfants

Confessions d'un pédophile.
Je sais qu'on risque de tomber inévitablement dans le délit de sale gueule, mais tout de même y'a des gueules qui semblent bien révéler la nature de leur propriétaire.
Utilisateur anonyme
16 janvier 2020, 20:02   Re : Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
En même temps la ressemblance avec un certain Valéry Giscard d'Estaing... Comme quoi tout est dans tout.
Vraiment, je n'ai jamais eu la moindre sympathie pour Matzneff, que j'ai trouvé toujours affecté et poseur, mais la façon dont il est livré ici et ailleurs à la haine me dégoûte plus encore que son comportement à l'égard des mineurs (et ses mains manucurées).
Non non non ! Vous n'aurez pas ma haine !

Je hais la haine !
Non non non ! Vous n'aurez pas ma haine !

Mais vous l'avez, soyez rassuré, elle a du temps à perdre.
Bon ! Si vous le dites... Après tout vous êtes un expert, vous l'avez assez démontré ici.


Citation
Pascal Mavrakis
En même temps la ressemblance avec un certain Valéry Giscard d'Estaing... Comme quoi tout est dans tout.

Oui c'est assez ressemblant. La raison en est que ce sont, chacun à leur façon, deux prédateurs.
À propos de prédateurs et de votre dilection pour la haine, vous apprécierez cette information : Paul-Marie Couteaux mis en examen pour avoir drogué un jeune homme afin d'avoir ses faveurs sexuelles

Mais vous préférerez sans doute cette source : "L'information catholique au service de la Vérité"

Il n'a pas une belle gueule lui aussi, P-M.C. ?
Plus sérieusement, je n'approuve en aucune façon l'hallali, c'est-à-dire la curée, dont cet écrivain est la cible. En particulier le retrait de sa petite pension alimentaire me paraît bien bas et mesquin.
Mais, d'un autre côté, le dévoilement des turpitudes et accointances de tout ce milieu-là d'une époque, branché jeunes gens — littéraire et politique — n'est pas si négatif que ça.

Il n'en demeure pas moins que, tel Richard Millet parlant du dégoût qu'il éprouve à la vue de l'extrême laideur d'un Yasser Arafat, ce même dégoût s'invite spontanément et instinctivement à moi, presque à mon insu, quand je vois de tels visages, ou, plus exactement, de telles expressions grimaçantes.
Délit de sale gueule vous dis-je !
Citation
Rémi Pellet
Il n'a pas une belle gueule lui aussi, P-M.C. ?

Et bien oui ! Je trouve qu'il a une bien belle gueule, ce cher Paul-Marie Coûteaux.
Certes P.M.C ne correspond pas aux canons grecs de la beauté masculine, ni à ceux que l'on exigerait d'un mannequin de mode mais, pour autant, je le trouve très souriant, avenant, juvénile et plaisant à regarder, sans rictus grimaçant.
Idem pour Renaud Camus j'y pense, très souriant, plein de fraîcheur, avec un côté juvénile et innocent le rendant bien sympathique.
Plus sérieusement, je n'approuve en aucune façon l'hallali, c'est-à-dire la curée, dont cet écrivain est la cible.

Bien sûr, le fait d'avoir posté deux photos de cet écrivain sous le titre "qu'est-ce qu'elle a ma gueule" ne participe pas du tout de l'hallali et de la curée.

""Plus sérieusement", voilà une association d'adverbes salie pour la journée.
Vous avez diantrement raison, cela ne participe en aucune façon à la curée.

Cela participe seulement de l'honnêteté — et d'un certain courage — à dire ses ressentis, non trafiqués par l'entendement ou l'analyse. De la pure esthétique Kantienne.
L'honnêteté, le courage et l'esthétique kantienne maintenant au service de la saloperie. Quelle journée...
C'est tout de même curieux ce goût et cette passion lancinante que vous avez, à l'instar de tous les néo-progressistes, pour ce mot-valise de saloperie. N'y manquerait que le fameux nauséabond. On frise l'overdose tellement vous êtes toujours disponible à le dégainer à tout propos, ce qui semble être votre bombe atomique pour pulvériser ceux que vous avez dans le nez. Comme disait Léo Ferré Monsieur tout blanc voit de la saloperie partout où il n'est pas en odeur de sainteté.
Cet empressement jubilatoire à se vautrer ainsi dissimule certainement quelques côtés moins blancs du personnage. En tout cas nous voilà aux antipodes de l'in-nocence, de l'innocence aussi bien sûr, du sourire, de l'amabilité, de la bienveillance, de la fraîcheur d'esprit, de l'élégance, de l'humour, de la bonté. On y devinerait plutôt un rictus grimaçant de l'esprit, propre aux laides-âmes.
Quelqu'un l'a récemment attaqué sur son cul, vous, Teyssier, sur son âme. Vous allez finir par en faire une victime suscitant la sympathie. Arrêtez là je vous prie! Que M. Pellet puisse devenir sujet de compassion, voire se faire ici des soutiens et peut-être même, qui sait, des amis, voilà qui serait un comble !

Envers les méchants et les mauvaises langues, l'indifférence et l'impavidité font le plus chrétien et le plus juste des châtiments.
Sage conseil de Marche !

Néanmoins je voudrais de toute urgence, puisque j'ai laissé, avec un certain amusement je le concède, s'enferrer le taureau Pellet dans une mauvaise interprétation du message introductif de ce fil, mettre un terme à ce dévoiement du sens. Comme quoi on peut être un brillant universitaire et se laisser porter et aveugler par ses passions haineuses, sous couvert bien entendu de leçon moralisatrice, au détriment du simple bon sens. Un petit chiffon rouge tant soit peu agité suffit à mettre en branle ce processus taurin.
Pourtant la vérité n'était pas là. Ce premier message, avec photos à l'appui, suggérait seulement qu'avec un tel physique de l'emploi il serait mal commode à Matzneff de se défendre de ce qu'on l'accable, que certaines photos le représentant ne plaideraient pas en sa faveur, que, comme je le disais, le délit de sale gueule aurait son mot à dire, que ce visage n'entrainerait pas une sympathie naturelle, qu'on lui collerait instinctivement l'image du parfait salaud, que la raison et l'entendement en seraient altérés.
17 janvier 2020, 17:55   Hard
Et quel ressenti vous inspire cette photo-là, cher Daniel ?





Au fait, relu par curiosité quelques passages du journal de Matzneff (La Prunelle de mes yeux) relatant la liaison Springora : au prétexte imparable qu'elle a son mot à dire, le point de vue de Matzneff lui-même est complètement passé à la trappe, personne n'ayant désormais soin de s'enquérir de ce qu'il a bien pu écrire à ce propos et quel fut son état d'esprit, tous s'en fichant d'ailleurs royalement, cela jusqu'à vouloir en prohiber le droit de cité puisqu'il il est désormais presque interdit de publication : on n'en retient donc que de sordides autant que croustillantes anecdotes portant sur des queues dans la bouche à l’heure du goûter et des enculages de petits culs serrés de fillettes, à quoi ne peut que se résumer cette histoire.

L'éclairage qu'en donne le "pédocriminel" est évidemment du tout au tout différent, puisque le récit qu'il en fait est celui de ce qui n'est rien moins qu'une passion, une véritable histoire d'amour, suffisamment exclusive pour le faire rompre d'avec la ribambelle de ses autres jeunes maîtresses (dont la charmante jeune fille de la photo), et si totalement partagée que die Kleine projette sérieusement d'aller voir Mitterrand si quelque instance morale supérieure, parentale ou autre, les empêche de s'aimer. La description qu'il donne des premiers rapports véritablement sexuels entre eux exclut du reste qu'on puisse là évoquer toute forme de contrainte et de pratique qui ne fût pas mutuellement désirée : c'est elle qui "s'aventure à me sucer" puis "a voulu que je jouisse dans sa bouche" ; plus tard, la première sodomie qui a l'air de causer tant de douleur à tout le monde est ainsi relatée : « mais, après que nous nous sommes embrassés, caressés, je suis allé plus loin et je l'ai — pour la première fois — possédée modo puerili. Elle l'a très bien accepté, poussant des soupirs de plaisir et murmurant des "je t'aime" extatiques. » Cela se reproduira les jours suivants, et la jeune Vanessa ira jusqu'à mentir à sa mère pour pouvoir passer toute une nuit avec son bourreau.
Ment-il ? je n'en sais rien, mais Matzneff ne m'a jamais frappé comme étant du genre à forcer qui que ce soit, a fortiori pouvoir infliger sans aucun scrupule de la douleur à ses "victimes".
Est-ce mal en soi ? En tout cas, à mon sens, pas nécessairement, systématiquement, par principe et en faisant abstraction des individus y impliqués et du type de relation qu'ils entretenaient.
Toujours est-il que les vignettes exclusivement pornographiques et forcément "dégoûtantes" avec quoi les médias s'acharnent à illustrer cette affaire prennent alors place dans un cadre plus propice à ce genre de choses : celui d'une relation amoureuse où il est pratiquement naturel, pour ne pas dire normal, que des amants fassent tout ce qu'il est physiquement possible de faire.
Il est un fait que le regret féminin dans le domaine sexuel se traduit de plus en plus souvent par un homme devant les tribunaux, judiciaires ou celui de l'agora, qui est le plus redoutable des tribunaux, sous le chef d'accusation de viol et/ou de consentement sous emprise. On peut en penser ce qu'on veut, et s'en indigner à bon droit.

Il n'empêche que même si la jeune adolescente avait pris plaisir à cette activité, sa minorité (y compris passé l'âge de 15 ans), accable Matzneff.

S'il y a eu "amour partagé" comme semble l'affirmer Alain, alors il y a eu trahison (floppée de maîtresses et passes tarifées sur de très jeunes aux Philippines et ailleurs), c'est-à-dire double peine pour Matzneff : Vanessa se venge comme une femme trompée et en plus, le balance en lui collant sur le front l'étiquette de pédocriminel puisqu'elle était mineure !

Plus corniaud et plus balourd que notre esthète, on fait pas. En trempant son biscuit là où il ne fallait pas en sus de n'importe où, l'homme a mis les deux pieds dans le plat et a tendu le cou à la guillotine sociale.

On pense à Danton : le mont de Vénus sera ton Golgotha. Ben oui mon couillon, t'as des lettres et t'es chrétien en plus ! Le Golgotha, ça devrait te parler.
17 janvier 2020, 19:56   Quelques instants suffisent
S'il fallait toujours envisager tous les risques possibles avant de goûter au plat, on ne ferait jamais rien, vous savez... D'après les quelques livres que j'ai lus de lui, Matzneff semble être de ceux qui considèrent la vie "verticalement", pour ainsi dire, aussi étonnant que cela paraisse : un seul instant, s'il en vaut la peine et gratte le ciel, peut résumer et justifier le reste du parcours, même parsemé d'incommodants purgatoires à venir. Je ne lui jette pas la pierre : les "horizontaux", eux, sont tout occupés à boucler par anticipation les petits comptes du bout du chemin. Ce sont deux façons possibles de considérer l'existence, la déflagrante exclusive ou la comptable, que chacun fasse son choix.
Au vrai, la "guillotine sociale" (qui est d'ailleurs une chose aléatoire et imprévisible) aura quand même attendu qu'il passe le cap des 80 balais pour lui mettre la main au collet : entre-temps le Matzneff a pu faire ample provision de ce que Breton avait appelé les "gréements d'étincelles". Sur le moment, je ne doute pas que cela ait valu le coup, et pour ma part c'est tant mieux.
Oui, on peut le voir comme ça. Matzneff avait pour héros des types chez qui la "verticalité" a propulsé l'âme vers des hauteurs stellaires qui ont laissé sur terre une dépouille tôtive : Lord Byron, Sénèque, etc.

C'est pourtant simple: soit on est Lord Byron et on s'échappe, en s'évacuant du séjour terrestre en beauté et avant que la Statue du Commandeur en jupon ne viennent vous rattraper et vous tondre socialement (comme il y avait des tondues à la fin de la Guerre) parce que vous êtes un salaud cosmique qui a couché avec des enfants, et dans ce cas bravo, l'homme aura su "gérer" sa vie et sa mort;

Soit on s'accroche à ses incohérences jusqu'à des 84 ans et là, on finit dans le ruisseau, dépouillé de tout, sa réputation dans le caniveau pour commencer, les petits enfants vous jettant des pierres, les femmes vous crachant dessus et les hommes, au mieux, vous plaignant comme pauvre type.

Si Matzneff n'avait avoué coucher avec des gosses dans ses opus ultérieurs, il aurait pu, il pourrait, opposer aujourd'hui à ses accusateurs qu'il a aimé la jeune Vanessa "comme on aime une femme", et que du reste il en était aimé comme une femme aime un homme. S'il s'était contenté de la tromper avec d'autres femmes de 25 ans, c'était gagné. Les accusations de l'ancienne adolescente abusée (comme on dit "femme abusée") n'auraient jamais pris et elle n'aurait pas été suivie dans son réquisitoire par la vox populi qui aurait gracié le bonhomme, jadis "épris de l'adolescente jusqu'à s'aveugler sur son âge", etc.

Seulement voilà : tout son comportement ultérieur (exploitation sexuelle d'enfants, etc.) plaide pour le fait qu'il a couché avec V. parce qu'elle était une proie adolescente parmi d'autres, et ergo qu'il n'y a jamais eu passion. Le crime ne fut jamais passionnel. Il fut ordinaire dans l'horreur, morne et répétitif, tristement systématique.

La vengeance de V. avait devant elle un boulevard. M. est tout sauf glorieux, il est un Lord Byron la tête en bas, pendu par les pieds, les génitoires piteusement exposés.
18 janvier 2020, 17:49   Retour des ploucs
On ne se relit jamais assez : je prie les puristes de pardonner cette tournure commise plus haut : « enculage de petits culs etc. », qui, si on y pense, paraît un peu répétitive...

Francis, après relecture de quelques pages de ce journal de Matzneff, j'ai plutôt tendance à croire en la sincérité des sentiments qu'il y exprime pour la jeune fille : ses frasques pédérastiques tropicales avaient déjà été exposées dans des ouvrages antérieurs ; d'après ce qu'il dit, il n'a pas trompé la jeune Vanessa avec qui que ce soit, ayant réellement rompu avec ses ex, nombreuses et toutes dévastées par son revirement monogamique ; outre le fait qu'il songeait sérieusement à l'épouser, il y a aussi l'attitude de la mère : l'explication la plus probable de son consentement à elle est le fait qu’elle ait pris acte d'une passion qui était réciproque : lors d'un dîner il y a accrochage entre Matzneff et un ami de la mère, qui attaque celui-là, puis quitte les lieux. Matzneff écrit :
« Le type, très gêné, s'est éclipsé. La mère de Vanessa était furibarde. "Si les liens qui vous unissent à Vanessa n’étaient pas ce qu’ils sont, c’est vous que j’aurais prié de sortir…" Moi, ennuyé, parce que craignant que Vanessa n’essuie les plâtres, mais ravi d’avoir vidé mon sac. »
Bref, l’impression qui se dégage du journal, pour autant qu’on estime que Matzneff est un diariste honnête, et personne en vérité ne lui fait grief d’avoir caché la vérité, au contraire, est celle d’un homme réellement mordu, amoureux fou d’une fille de 14 ans, en effet, fort désirable et elle-même très désirante. Pas du tout celle d’un "queutard" cynique et obsessif, criminel, sadique et salopard par-dessus le marché.

Mais pour résumer crûment cette affaire, ce que j'y trouve fascinant est le retour en toute force de la morale de masse, commune, morale de ploucs bien-pensants absolument convaincus de la précellence de leurs présupposés.
Dans un tel laminoir tout ce qui dépasse, sexe et supplément d'âme, pour ne rien dire de toute monstration d'esthétisme un peu poseur, est sectionné à vif.
La sincérité est une problématique écrasante : les deux amants furent et sont toujours sincères. D'où la guerre totale. S'il y a hypocrisie, il n'y a ni guerre ni désir réciproque d'annihilation des belligérants.

Matzneff a probablement été à la fois sincère (avec V., sinon tout au début de leur relation, du moins très vite) et insincère, se mentant, se couvrant d'opprobre posthume en se vautrant dans l'immonde pour tenter de commuer l'immonde en littérature et d'enfouir le manque de V dans la boue. C'est ce que je désigne comme ses incohérences. Tout fil de vie incohérent, toute carrière humaine rongée par le ver de l'autodestruction (vaisseaux brûlés en pagailles) appellent à grands cris le karma, la punition dans l'ici-bas. Il y a dans cette pratique de la contradiction intime, volonté farouche de tourner le dos à l'abandon en narguant le monde et le bon dieu lui-même (pour un chrétien comme lui), en invitant l'opprobre sociale avec défiance. C'est la carte qu'il joua. Malheureusement il a vécu trop longtemps : les contradictions demeurent irrésolues par absence de clap de fin. D'où l'hallali d'un public déçu que le héros de roman soit toujours debout, croupissant dans l'ordinarité des vieillards sans force. Il faut achever le bonhomme, qui n'a su s'achever lui-même.

J'ai trouvé un texte d'Onfray sur Matzneff (pas le temps d'aller le quérir), le philosophe ayant, à mon étonnement, pratiqué l'oeuvre de l'esthète. Onfray dit très bien cela : l'homme, en croupissant dans ses contradictsions, se montre en dessous de ses héros romains et grecs (Sénèque, Socrate, etc.): il faut l'en châtier.
19 janvier 2020, 16:55   Vieux potins, suite et fin
L'"immonde" doit être un peu comme le midi, chacun le voit à sa porte...

« A la radio, Roger Vrigny a sur sa table la livraison de la Nouvelle Revue Française. Je l'ouvre, et je tombe sur cette phrase de Claude-Michel Cluny : "Comment vivre au-dessus de la pestilence ?" C'est la question que je me pose depuis que j'ai quinze ans (et à laquelle, dans mes livres comme dans ma vie, j'ai, je crois, assez bien répondu. » (La Prunelle de mes yeux, p. 283)

Donnons encore la parole à Matzneff, puisque tout le monde la lui refuse : feuilletant donc plus avant ce journal, que j'avais lu rapidement il y a assez longtemps (lecture plutôt agréable et distrayante), on constate que les choses tournent à l'aigre : la petite fée enchanteresse du début devient assez rapidement une gamine insupportable, obsessivement jalouse, carrément violente, et le prédateur aux abois crie grâce.

« Mercredi 30 septembre. Hier, horrible après-midi avec Vanessa. Scènes hystériques. Elle m'a rendu sa bague, son Mont-Blanc.
— Je romps.
Cela s'est passé dans le hall de l'hôtel (après deux crises effroyables). Elle est partie comme une folle, puis est revenue sur ses pas pour exiger d'une voix suraiguë que je lui rende sa brosse à cheveux qui se trouve dans ma chambre. Devant mon refus, elle s'est précipitée sur moi et m'a donné un coup de poing très violent à la tête, juste au-dessus de mon œil récemment opéré. » (p. 314)

L'une des raisons pour lesquelles je ne crois pas un traître mot de la vertueuse litanie prémâchée que colportent les cloportes contemporains sur Matzneff est, outre qu'ils n'ont très probablement pas lu une phrase de l'écrivain, la grande affection, véritable amour fraternel que lui portait Cioran ; laissons-lui le mot de la fin sur cette histoire :

« — Vous devez rompre, mais ne faites rien brusquement. Vous devez être un diplomate, un Talleyrand ! Sinon, elle risque soit de se suicider, soit de vous assassiner. » (p. 315)
Utilisateur anonyme
19 janvier 2020, 20:22   Re : Vieux potins, suite et fin
"Depuis 1965, le Centre national du livre (CNL) verse une allocation à une poignée d’écrivains “démunis”, en grande majorité des hommes. L’écrivain pédophile Gabriel Matzneff a ainsi touché 160 500 euros en presque vingt ans, mais cette prestation pourrait lui être (logiquement) enlevée"

Télérama

Peut-on vivre et écrire en homme libre, en homme détaché et planant "au-dessus de la pestilence", et en même temps quémander - et finalement recevoir - une rente à vie octroyée par un Système honni et persécuteur ?



Sorrry for Télérama...
19 janvier 2020, 22:19   La haine de la pestilence
"Les pédophiles sont des puritains, je le soupçonne. Ils refusent l’homme, la femme, tout ce que le corps adulte, surtout masculin, tout de même, a de consistant, de résistant sous la main, d’odorant – ces odeurs soient-elles affolantes -, d’épicé." Renaud Camus - La guerre de Tansylvanie – 25/12/1991
19 janvier 2020, 22:23   Re : Vieux potins, suite et fin
Citation
« — Vous devez rompre, mais ne faites rien brusquement. Vous devez être un diplomate, un Talleyrand ! Sinon, elle risque soit de se suicider, soit de vous assassiner. » (p. 315)

Ah, ceci ne doit pas être une fake citation, c'est assez nul pour être du Cioran.
Il semble également exact que ce dernier portait une grande affection, un véritable amour fraternel, au grand Gabriel, après s'être enthousiasmé pour le petit Adolf.
19 janvier 2020, 23:55   Matzneff fait le trottoir
Si vous le dites, cher Eric... Allez, s'il faut se rouler dans le caniveau des nullités, un dernier pour la route, parce qu'il m'a toujours mis de bonne humeur et qu'il faut bien s'amuser ; il explique aussi le tarif faramineux demandé par l'un des derniers grands baiseurs de notre époque...

« J'erre à travers les jours comme une putain dans une ville sans trottoirs. » (Je cite de mémoire, mais ce doit être dans Syllogismes de l'amertume)
La citation de Télérama éclaire d'un jour particulier l'inconsistance du personnage : Lord Byron à la CAF.
Amitiés, cher Francis.
Utilisateur anonyme
20 janvier 2020, 12:32   Re : Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
Citation
Francis Marche
La citation de Télérama éclaire d'un jour particulier l'inconsistance du personnage : Lord Byron à la CAF.

Bah ça serait comme d'apprendre que Renaud Camus est depuis des années membre actif de SOS RACISME, ou de la LICRA. (Allez donc croire à la réalité du Grand Remplacement, après ça...)
20 janvier 2020, 15:41   Une époque révolue
Vous êtes quand même incroyables, c'est à croire que la mentalité petit-bourge s'est dorénavant installée partout : mais vouloir être stipendié par l'Etat parce qu'on passe sont temps à draguer, forniquer, écrire et faire le beau, et rien d'autre, constitue en soi la preuve de la liberté, d'esprit en tout cas.

Au reste, l'Académie est de la partie : « Ce matin, au courrier, une lettre de l'Académie qui m'annonce que j'ai reçu "pour l'ensemble de mes travaux" un prix de 40 000 francs. Il faudra que je remercie Jean d'Ormesson, Alain Peyrefitte et Jean Dutourd qui sont sans nul doute à l'origine de cette gâterie. » (La Prunelle de mes yeux, p. 288)

Jean Dutourd ! Qui dit mieux ?
Le pou qui loge et s'engraisse dans les plis des vêtements du clochard (ou du riche) qu'il méprise fait montre d'une très grande liberté d'esprit lui aussi.
Je n'aimais guère Matzneff, mais vous (et l'Etat et son système spectaculaire qui l'ont dorloté) êtes parvenus à me le faire copieusement mépriser.
20 janvier 2020, 17:31   Sardanapale
Votre petite morale personnelle vous regarde, Francis.
Mais enfin, de quoi parlez-vous ? Il s'agit d'un type qui loge dans un 30 m² et qui aura réussi à vivre, somptueusement, de sa plume en touchant des émoluments qui devraient grosso modo se situer en deça du montant d'un salaire minimum.
Je n'ai bien sûr absolument rien contre le parasitisme en soi, mais dans ces conditions, c'est pratiquement gâcher le travail...
Le mot petit, dans "petite morale personnelle", m'amuse, Alain. Vous êtes impayable, nous dirons qu'en cela, vous êtes grand.
C'était sur le mode de : "chacun ses petites affaires", avec quoi nous devons tous nous trimballer... Enfin, je trouve quand même que vous avez le mépris un peu facile, concernant une question aussi indécidable que celle de la meilleure façon de vivre...
Utilisateur anonyme
21 janvier 2020, 08:44   Re : Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
En tout cas il les a plutôt bien géré, lui, "ses petites affaires" (pour quelqu'un qui s'est toujours presenté comme étant socialement inadapté), guidé en cela par son inébranlable "petite morale" de boutiquier. Car pour décrocher cette rente à vie Matzneff s'est beaucoup démené ; les lettres de soutien (de tous bords politiques) signées par de grands noms des lettres, des académiciens, ont afflué au CNL et convaincu le ministre de la Culture de l'époque, Jean-Jacques Aillagon, d'accéder à sa demande. Avant les 160.500 euros dont il a bénéficié entre 2002 et 2019, l'écrivain avait déjà obtenu quatre bourses d'auteur pour l'écriture de romans en 1976, 1982, 1987 et 1995.
21 janvier 2020, 12:01   Biographie autorisée
Ce procès dans le procès me semble bien participer de la débandade éditoriale évoquée plus haut. Comme pour le reste de ses actes, Matzneff n'a jamais fait mystère de ses démarches. Quelle contradiction y a-t-il à se dire "socialement inadapté" et à tenter malgré tout de trouver des moyens de subsistance, moyennant un certain entregent dans un certain monde bien élevé, conservateur, dont il connaissait les usages et qui ne le rejetait pas ? Matzneff ne se présente pas comme un anarchiste, qu'on sache, et son "inadaptation sociale" est surtout affaire de rejet des "manières" contemporaines (voir par exemple son article dans je ne sais plus quel magazine sur "la génération Bataclan", ou ses sarcasmes sur les tournures langagières (dans Les passions schismatiques, par exemple, il relève, pour s'en moquer, la fameuse tournure « c’est pas évident », déjà en vogue en 1977...))
Autrement dit, la seule biographie permise à un écrivain "pédophile", c'est celle d'un Tony Duvert : il faut crever dans la misère.
Matzneff était un suradapté social et le roi des fourbes. Un rebellocrâte de première. A jeter dans le même sac, sans aucune discrimination, pour le coup, que tous les rebellocrâtes suradaptés sociaux qui font la loi dans les débats sociaux actuels.

Une fois pour toutes, non : un anarcho-vertical, un aristocrate transgressif ne doit rien mendier auprès de tout ce qu'il rejette et duquel il tient à tout prix à se démarquer.

Si on sait un peu écrire, on doit pouvoir gagner son pain à la sueur de sa plume, soit autrement que pour coucher des coucheries exotiques de faux dandy de mes choses égaré à Manille ou ailleurs.

Renaud Camus, Thomas Rothamago, Didier Goux, votre serviteur et tant d'autres qui interviennent ou sont intervenus ici, quelles que puissent être leurs propres incohérences, ont cette dignité sourde et humble, secrète et grandiose, de faire travailler leur plume afin ne pas vivre aux dépens de ce qu'ils méprisent.

Et que ceux qui jugerait cela "petit" le sache bien : je les emmerde tout aussi froidement et copieusement que je méprise Matzneff.
Utilisateur anonyme
21 janvier 2020, 12:35   Re : Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
A la sortie du restaurant Drouant, le 4 novembre 2013, commentant son prix Renaudot, Gabriel Matzneff déclarait : « Mon livre évoque le retour à l'ordre moral, la censure du sexuellement et politiquement correct. Des écrivains sulfureux et libres sont indispensables à la respiration de cette nation."


Écrivain sulfureux ? Libre ? G. M. indispensable à la respiration de notre nation ? Bof...

Anyway Francis a tout dit. Rien à ajouter.
21 janvier 2020, 17:15   Tous les moyens sont bons
Après tout, si Matzneff aura quand même un peu réussi à "se débrouiller dans la vie", c’est-à-dire à ne pas littéralement crever la dalle tout en ne cédant rien sur son éthique personnelle (n’en faire qu’à sa tête, à sa queue), en mêlant habilement l’entregent et l’entrejambe, c’est tant mieux, cela compense d’une certaine façon ses déboires actuels, et tant pis pour les tenants si noblement indignés de la moraline besogneuse.
Qu’un pédophile notoire se targue en plus d’être aussi irréprochable que le plus honnête des petits fonctionnaires modèles, je trouverais cela suspect, et même un peu décevant.
Pour ma part, c’est le contraire de Francis : plus je relis du Matzneff, dont je n’avais en réalité pas ouvert un livre depuis longtemps, plus je le trouve sympathique, lui trouve du talent et même de la profondeur : c’est enlevé, souvent drôle, leste et enjoué (à la Tintin), en même temps que cru, porno, bandant, parfois "limite", interlope, avec de belles références littéraires et de la flibuste, en chambre ou aux Philippines ; tout cela compose une figure attachante et un style suffisamment singulier pour être celui d’un écrivain. Le reste on s’en fout.
Aussi, comme aimait à dire Gab la Rafale, sursum corda, et espérons que la piétaille et les nouveaux bigots n’aient pas sa peau.
Oui cher Alain «Le reste on s'en fout», sauf que ce «on» a tout de même quelque chose d'assez partial et égoïste, dans la mesure où on peut penser que ce «on» n'inclut pas le père de la fille de 13 ans qui a été sodomisée par ce quinquagénaire, fût-il bon et agréable écrivain à lire.
On s'en fout tant qu'on est pas soi-même touché dans sa propre chair, tant qu'on peut, tout à loisir, se repaître goulûment des belles envolées littéraires et du style de l'auteur en question.
21 janvier 2020, 19:52   Regrets d'Eytan
Vous relancez la discussion qu'on a eue plus haut : est-il nécessairement, absolument mal qu'un homme (Matzneff portait une cinquantaine juvénile et svelte) entretienne une relation amoureuse (et donc initie au sexe, forcément) une jeune fille de 14 ans, intellectuellement précoce, pubère et follement désirante ?
Je vais vous le dire franchement : je ne vois pas comment, ni pourquoi, à en croire ce qu'il relate dans son journal, il aurait pu lui faire du mal : il s'agit en l'occurrence de passion et de désir totalement partagés, et durablement.
Cela est à mettre en regard de la position qui est celle de l'adulte Springora d'aujourd'hui, qui semble avoir transmué son plaisir et ses sentiments d'alors en un ressentiment de rigueur, de n'avoir pu être que la victime que la doxa morale et idéologique actuelle exigent qu'elle ait été, après le travail efficace de la psychanalyse, le changement de paradigme moral et l'état d'esprit meetoo-hash-machin.
En plus de motivations éventuellement plus douteuses : vengeance personnelle après une passion qui a fini par mal tourner, profit escompté, le tout joliment sublimé dans une sorte d'émulation littéraire et de prétention artistique : il ne manquerait plus qu'elle ait réussi à pondre un beau livre par-dessus le marché : alors là, chapeau !
Mais tout cela n'a rien à voir avec le viol, la brutalité nue, la vraie criminalité et même la "voie de fait". Mais ce n'est que mon avis.

Petite remarque personnelle : si, à mes 14 ans, et 13, tiens, une belle femme un peu mûre eût ouvert devant moi ses cuisses et signifié, sans aucune forme de contrainte, qu'il était non seulement possible, mais aussi désiré, que j'enfouisse mon visage dans son entrejambe, pour commencer, ne serait-ce que pour un quickie sans lendemain, mais bon Dieu, je serais tombé à genoux, non seulement pour m'exécuter mais aussi pour remercier les dieux d'une telle aubaine ! Et si mon initiatrice avait en plus été gentille, intelligente et sentimentale, ç'aurait été une alliée pour la vie !
Qu'un "spécialiste" diplômé de ces choses vienne après me dire qu'un tel incident avait de quelque façon véritablement gâché ma vie et que l'interférence entre ma sexualité d'adolescent et le désir de l'adulte était une flétrissure inévitable, cela posé en dogme intangible, mais enfin, je lui aurais ri au nez et envoyé se faire mettre avec ses foutaises...
Serait-ce essentiellement différent parce que j'étais un garçon ? Pourtant les filles sont sexuellement plus précoces, et pour certaines, certainement moins niaises et bêtes que les petits mecs... Je laisse la question ouverte.
Utilisateur anonyme
21 janvier 2020, 22:37   Re : Regrets d'Eytan
Alain@
Petite remarque personnelle : si, à mes 14 ans, et 13, tiens, une belle femme un
peu mûre eût ouvert devant moi ses cuisses et signifié, sans aucune forme de contrainte, qu'il était non seulement possible, mais aussi désiré, que j'enfouisse mon visage dans son entrejambe, pour commencer, ne serait-ce que pour un quickie sans lendemain, mais bon Dieu, je serais tombé à genoux, non seulement pour m'exécuter mais aussi pour remercier les dieux d'une telle aubaine ! Et si mon initiatrice avait en plus été gentille, intelligente et sentimentale, ç'aurait été une alliée pour la vie !


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Force est d'avouer que, à un moment où à un autre, le plus souvent dans la dernière ligne droite d'une discussion, vous parvenez presque toujours à me convaincre, mon cher Alain...
Ah mais Alain, pardonnez-moi mais à quatorze ans, étant un jeune adolescent comme vous plein de santé, j'aurais bondi à la même offre.

A quinze ans, le jeune garçon bien tourné mais affreusement "inhibé" (adjectif des années 70) et horriblement boutonneux que j'étais, avais pour compagnes de classe, de pupitre, de jeunes filles BCBG insupportablement jolies, aux yeux délavés et égarés, qui cumulaient les bonnes notes en latin et en français, et qui, bruyamment, sans retenue, se contaient comme des pies, tous les lundis, leurs parties de cul de la veille, où elles s'étaient déchaînées en compagnie de bonhommes d'âge accompli, au moins vingt-cinq ans (être pion de lycée, à cette époque, c'était un peu être empereur, Caligula, Kubilai Khan). Les jeunes filles bien élevées, sacs Gucci, jolies jambes galbées dans le crêpe noir, et mascara vert pomme, c'était ça. Elles avaient entre 15 et 16 ans.

Si Matzneff ne mérite guère, ce n'est pas d'avoir été ce petit pion littéraire bienheureux, opportuniste et magnifiquement cadré dans son époque. C'est pour autre chose.

C'est délicat, mais par cette sous-affaire Matzneff, et l'ardeur que mettent ici ses thuriféraires à exhalter sa geste, me sont révélées, dissociées sous la lumière crue de la contradiction, les composantes éthiques qui, par leur curieux mélange, me rendent idiosyncratique dans cette société (celle du Forum tout au moins) : si Matzneff est chrétien orthodoxe, je suis moi, une sorte de catholique à éthique protestante. J'ai beau admirer Lord Byron, et Keats et tous les autres, de Mishima à Montherlant, je reste, quand il s'agit de parasitisme social, une sorte de petit épicier thatchérien qui ne tolère pas l'aisance volée à bon compte, usurpée au prix d'une trahison de son écrit, donc de son âme.

Matzneff, que je me retiens avec d'immenses difficultés d'insulter comme il le mérite, réveille en moi le rigoriste affreux, aussi mordant que méprisant.

Un homme qui sait écrire, un tant soit peut, doit être capable de tout ce que cette maîtrise lui confère de pouvoir artistique sur sa vie, soit notamment et en passant, les multiformes capacités d'accéder à la dignité et à la souverainté économiques. Aller à la CAF pour s'y faire plaindre et dorloter (en HLM) quand on a montré sa morgue dans ses écrits, c'est véritablement, à mes yeux, se ravaler à l'état de caca de chien. C'est comme ça, c'est à la fois subjectif et aveuglément objectif.
22 janvier 2020, 17:21   L'écornifleur
Mon cher Francis, vous êtes donc ce qu'on appelle un type à principes ; c'est louable (cela dit sans ironie aucune) ; le Juif agnostique que je suis n'a pas, dans ce domaine du moins, ces scrupules, et figure une petite salope d'écornifleur que vous aurez eu, je crois, rarement l'occasion de rencontrer.
C'est justement pourquoi je vous trouve réellement injuste avec Matzneff, en l’occurrence, même en ne cédant rien sur votre jansénisme : l'homme a tout de même écrit plus d'une cinquantaine d'ouvrages, dont des essais fort documentés, a toujours voué à la chose littéraire une passion et une bonne partie de son temps, aussi a-t-il véritablement travaillé, dans ce domaine : ce n'est pas pour rien, ne rien faisant, qu'on a décidé de lui allouer la somme exorbitante de 668 euros par mois, si mes calculs sont bons, depuis 2002 : c'est pour une œuvre réelle. Autrement dit, je ne vois aucune raison de dissocier ce maigre viatique de sa pratique d'écrivain : cela fait partie du produit de sa plume, et n'a à mes yeux vraiment rien à voir avec la CAF, ni avec aucune sorte de trahison de l'âme, puisque c'est pour avoir exprimé dans forces écrits (ou "force écrits" ??) cette âme telle qu'elle est qu'il a perçu cette somme, et pour pouvoir continuer à le faire.
Franchement, si les quelques noms que vous avez cités plus haut touchaient un montant encore bien plus substantiel, et assurément ils le méritent, pour l'ensemble de leur œuvre, ne serait-ce que pour pouvoir écrire en paix, vous seriez si choqué ? et eux-mêmes refuseraient-ils cela, par principe ?
C'est le logement social, vous vous rendez compte ? le logement social, qui lui a été attribué, qui me heurte (même si au fond et dans l'absolu je m'en fous royalement). Ce qui me heurte n'est pas le fait que l'Etat, ou la Mairie de Paris ou je ne sais quel organisme paritaire dont le maquis administratif français a le secret quand il s'agit d'avantages sociaux à accorder à certains privilégiés discrets, à l'abri de l'oeil scrutateur des contrôleurs en tous genre, ait, ce faisant, subventionné la pédocriminalité, mais bien le fait que le bougre à trogne satisfaite et sculpturalement hautaine (voir sa trombine en tête de discussion) se soit comporté, pour "continuer son oeuvre", comme une petite femelle gouape et calculatrice qui se fait faire des gosses par tout quidam de passage en planifiant en tapinois que l'Etat les prendra en charge.

L'oeuvre est la progéniture de son auteur, elle est son enfant, ce qui dans le cas de cet auteur, produit une résonance particuliere. Matzneff a fait entretenir et engraisser son oeuvre, il l'a fait loger, de son vivant, par le contribuable, comme la "mère isolée" ses mioches, par choix, par calcul animal, comme la chatte ou la renarde ses petits dans la grange des paysans.

La belle trogne aux airs dominateurs est une petite pute entretenue, non point aux frais d'un mécène, d'un admirateur, d'un amateur solidaire de ses efforts littéraires, ou d'une vice-contesse à château, ce qui serait parfaitement honorable, mais bien par tout un chacun qui subit le malheur d'être citoyen de ce pays corrompu, où il est acceptable que ce misérable individu procrée et mette bas sa littérature branlette à nos frais.
Utilisateur anonyme
22 janvier 2020, 22:42   Re : Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
Il me semble que l'affaire Matzneff fait également symptôme d’une autre façon, en nous montrant ce que la figure de l’écrivain supposait d’exception : celui qui écrit est nécessairement, au moins potentiellement, au-dessus des lois. La notion même de "coupure épistémologique" forgée par Bachelard déborde ici, pour faire de l’écrivain un être qui n’endosse ni la sensibilité, ni le sens commun ordinaires, nécessairement trompeurs. L’écrivain par définition se doit de rompre, d’où le succès et la figure "exemplaire" de G.M., libertin-libertaire de droite où la gauche pouvait se reconnaître, l’homme au-dessus des lois, tenu comme le lacanien de ne pas "transiger sur son désir"…

Inutile de dire combien la rebellitude subventionnée de Matzneff m'a toujours été étrangère. Je crois en effet qu’un écrivain, au rebours de cette stature soi-disant exceptionnelle, est d’abord et foncièrement un être du commun, et qui défend ce commun, ce fond de sensibilité ou ce bon sens (le Réel : voir ce qu'on voit et dire ce qu'on voit) qui est de toutes parts attaqué, menacé, raillé.
23 janvier 2020, 19:06   Division du travail
Soyons très simple, même si cela paraît un peu old school : glané un peu par hasard cette façon de définition de Lyotard, dans Le Postmoderne expliqué aux enfants : « Que le mécanique et l'industriel viennent se substituer à la main et au métier, cela n'est pas en soi une catastrophe, sauf si l'on croit que l'art est en son essence l'expression d'une individualité géniale servie par une compétence artisanale d'élite. »
Pour ma part, je le crois plutôt : ce que vous semblez dire, Pascal, ne relève pas de l'art, mais de ce que vous croyez que devrait faire l'artiste : c'est votre affaire, mais c'est de la morale, et ressortit au bien, pas au beau.
23 janvier 2020, 19:59   On respire
Au fait, je crois que les "matznéviens", ou du moins ceux qui simplement ne souhaitent pas une lapidation immédiate, peuvent pousser un ouf ! de soulagement, pour l'instant : des âmes charitables sont allées jusqu'à l'exhorter à une belle mort à la Sénèque : aux dernières nouvelles, Matzneff se prélasse dans un hôtel de luxe de la Riviera italienne.
Très bien, ça : il aura dû écouter Francis, car ce doit être assurément un admirateur, un mécène qui lui paye une villégiature méritée, plutôt que de se confiner dans son galetas à l'usufruit si ignominieux.
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