Le site du parti de l'In-nocence

Une pétition en ligne que je vous invite tous à signer

Envoyé par Francis Marche 
Tous, y compris ceux qui ne fréquentent plus guère ce site.

Site de la pétition :
[www.change.org]
Dire que j'avais plutôt l'impression que la France dans son ensemble, comme un tout solidaire, peuple, institutions, système sanitaire et gouvernants, ne s'en était pas si mal tirée après tout, avait tenu bon, jusqu'à présent, comparativement à d'autres pays qui traditionnellement ne sont pas considérés comme si nuls ou insignifiants, et qui pour certains ont fait bien pire...
Bien sûr, cela est vu d'ici, où cela n'a guère été brillant non plus, du point de vue de la préparation au pire, de l'efficacité, de la prescience : en Israël le nombre d'infectés avérés n'est pas négligeable, desquels cependant la proportion de malades graves reste assez faible, pour des raisons que personne ne semble pouvoir expliquer au juste. Coup de bol, pathogénicité moindre du virus, "écosystème" moins favorable à sa virulence ? En réalité on n'en sait rien.
Enfin, le pompon du plus grand gland en la matière revient quand même à l’inénarrable Trump, non ?...
Probablement non, Francis : d'après ce que j'ai pu lire (article du Yedihot datant il est vrai du 20 mars), l'HCQ n'est pas administré à la très grande majorité des infectés, c'est-à-dire ceux ne souffrant que d'une forme bénigne de la maladie, pneumonie "légère" comprise ; d'après le même article, il est possiblement proposé à ceux dont la pneumonie s'est aggravée : or là est le point peu explicable : la proportion de malades qui développent des formes plus sévères est ici significativement plus bas que dans les pays européens les plus touchés, cela sans traitement particulier.

Soit dit en passant, je n'ai pour ma part pas été si convaincu de l'efficacité du protocole proposé par Raoult, et regrette que celui-ci n'ait pas daigné se plier aux méthodes plus consensuelles en la matière, car au moins on en aurait eu le cœur net, ou plus net, et si son traitement était réellement si efficace, le nombre de vies sauvées s'il était devenu standard en première intention, suite à l'aval donné par la communauté scientifique dans son ensemble dans le cas d'un résultat probant, eût été infiniment supérieur aux possibles et de toute façon peu nombreuses "pertes de chances" parmi les malades du groupe témoin qui n'auraient reçu qu'un placebo.
Il me paraît du reste très improbable qu'un nombre si important de médecins et de chercheurs, au moins aussi qualifiés que Raoult, doutent à ce point de ses résultats par seule malhonnêteté intellectuelle...
Dans la grande majorité des cas il ne s'agit pas de malhonnêteté intellectuelle mais de conformisme, de respect pour les protocoles, les statisticiens, les autorités scientifiques en place. Quelqu'un qui défie ce système, même s'il est chercheur réputé et haut placé comme Raoult ou prix Nobel comme Montagnier, déclenche un tir de barrage mortel — tout à fait comparable à ce qui est arrivé à Renaud Camus lors de l'affaire. Il faut alors un caractère assez bien trempé, la rébellion (la vraie, pas celle du mutin de Panurge) chevillée au corps pour aller contre ça, en tout cas publiquement.

Le fait est, d'autre part, que Raoult a, dans son institut, un taux de mortalité de 0,5 % des patients hospitalisés, soit entre cinq et dix fois moins qu'ailleurs en France.
Quand le Dr Fauci affirme par exemple qu'il n'y a absolument aucune "preuve scientifique" de l'efficacité du traitement de Raoult, je suis enclin à penser qu'il sait ce que preuve scientifique veut dire en l'occurrence, que ce n'est pas une expression vide de sens, et que les méthodes expérimentales en vigueur admises par l'ensemble de la communauté scientifique en sont les garantes, et qu'on ne peut tout simplement pas s'en passer quand il s'agit d’évaluer l'efficacité d'une molécule dans le traitement d'une maladie ; de surcroît, il me semble que ce médecin et chercheur est suffisamment "anticonformiste" pour servir de conseiller médical à l'un des plus extravagants infectiologues que le monde ait connu : j'ai bien sûr nommé Trump.

0.5% de létalité du Covid, c'est le pourcentage avancé parmi de plus en plus d'épidémiologistes comme étant celui au sein de la population générale, c'est-à-dire de la totalité des infectés ; le Pr Raoult a énormément testé, et semble avoir proposé son traitement à un échantillon de patients représentatifs de cette population générale : personnes en bonne santé, présentant le plus souvent des signes bénins voire asymptomatiques, plutôt jeunes, plutôt féminins etc. ; ses détracteurs prétendent qu'il a traité un panel de malades choisis dont la maladie aurait de toute façon évolué de la même façon avec ou sans traitement : le fait est qu'il n'y a pas de preuve du contraire, et qu'on est toujours dans le flou le plus total quant à son efficacité avérée, car il y a aussi des études qui ont montré plus ou moins le contraire, sans compter les effets secondaires (la Suède a me semble-t-il renoncé à une étude sur ce traitement à cause de ces effets ?).

Je suis comme les autres, apparemment tout le monde, je ne sais plus trop quoi en penser : d'un article de Mediapart sur le sujet (de Mucchielli !), point si malveillant ou de parti pris envers Raoult, je retiendrai la conclusion, qui prend acte de ce flou généralisé :

« En conclusion, à l’heure actuelle, nul ne peut dire avec certitude si le protocole de l’IHU est réellement efficace ou non pour diminuer la mortalité liée au Covid-19 ; nul ne peut dire avec certitude si le plus efficace dans la stratégie proposée à Marseille est le dépistage ou le traitement ; et nul ne peut dire avec certitude si, dans le traitement, le plus potentiellement efficace est l’hydroxychloroquine ou l’antibiotique ajouté. Deux choses sont en revanche certaines. La première est que la stratégie marseillaise de traitement médical de la maladie est la seule qui existe pour tenter de réduire les risques d’aggravation de la maladie, donc d’engorgement des hôpitaux et de risques de mortalité associés. La seconde est que, contrairement à ce qu’ont répété à plusieurs reprises les autorités politiques et sanitaires françaises, il n’existe aucune politique scientifique cherchant à tester véritablement cette stratégie thérapeutique. Quant aux études internationales aujourd’hui disponibles (d’autres sont en cours, l’Agence médicale danoise vient d’en faire un recensement), aucune ne permet non plus de valider ou d’invalider définitivement le protocole de l’IHU. La quasi-totalité de ces études font en réalité le contraire de ce qui est recommandé par l’IHU en traitant des patients hospitalisés en état grave là où la stratégie marseillaise est une stratégie préventive d’intervention dès les premiers symptômes pour éviter l’aggravation. »
0.5% de létalité du Covid, c'est le pourcentage avancé parmi de plus en plus d'épidémiologistes comme étant celui au sein de la population générale, c'est-à-dire de la totalité des infectés

Et nous voilà repartis ! On vous parle de 0,5% de létalité chez les hospitalisés,et non chez "les personnes infectées" (expression qui n'a aucune espèce de sens au regard de la varabilité des tests dans leur disponibilité, leur fiabilité et l'éventail des politiques publiques qui en régissent l'application selon les pays). C'est incroyable comme certaines fois, des gens intelligents peuvent se montrer butés, obstinés et têtus comme des mules aveugles.
Francis Marche a raison, évidemment. Au reste, on meurt moins à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône de cette maladie, ce que toutes les statistiques publiées par les autorités permettent de constater.

Il y a d'autre part une chose que vous ne voulez pas entendre et que Raoult, qui n'est nullement le premier rebouteux venu, ne cesse de répéter : en situation d'urgence, c'est le médecin qui tranche pas le couple chercheur de laboratoire - statisticien. Et quand le médecin observe que, le plus souvent, ça marche, il n'hésite pas. Ajoutez à cela que Raoult n'a pas inventé son protocole en observant le vol des oiseaux ou la course des étoiles mais en constatant que le virus est tué en éprouvette par la chloroquine (dont l'efficacité anti-virale était connue, d'où l'idée de l'essai), et en constatant que le virus provoque souvent une surinfection que l'antibiotique est destiné à prévenir.
Si vous avez le temps et la patience nécessaires, cet entretien avec l'anthropologue suisse de la santé Jean-Dominique Michel est très intéressant (malgré l'inutile trivialité formelle de certains de ses propos).
» On vous parle de 0,5% de létalité chez les hospitalisés,et non chez "les personnes infectées"

C'est précisément ce qui est reproché aux travaux de Raoult : que les patients traités par lui incluent nombre de cas bénins ou asymptomatiques qui auraient guéri spontanément du virus.
Et c'est en cela que ces patients seraient représentatifs de la totalité présumée des personnes infectées par le virus au sein de la population, et donc que le taux de létalité obtenu par Raoult ne différerait pas de celui qui est estimé être celui de la totalité des personnes ayant été exposées au virus.
Et il semble en effet qu'il administre son traitement à un échantillon de diagnistiqués positifs au Sars-Cov : de diagnostiqués positifs, et certainement pas uniquement de malades au sens clinique du terme qui sont les hospitalisés des autres centres hospitaliers.
Ce n'est pourtant pas difficile à comprendre.

Exemple des critiques qui lui sont adressées (d'un article pris au hasard) et qui ne sont hélas pas infondées, à propos de sa dernière étude :

« Reste un problème de taille : les documents présentés par le professeur Raoult ne précisent pas comment ces patients ont été choisis. "Sur environ 3 000 patients, l'étude n'en retient que 1 000 environ et on ne connaît pas les critères de sélection des patients", déplore Christine Rouzioux.

Quels patients ont été écartés ? Pour quelles raisons ? Parmi les sujets étudiés, quelle était la part de patients hospitalisés et de patients en ambulatoire ? Beaucoup d'entre eux étaient-ils asymptomatiques ? Aucun détail sur la cohorte de patients n'est disponible dans ce résumé, qui se borne à préciser que l'âge moyen était de 43,6 ans et que 46,4% des patients étaient des hommes. "La méthodologie est toujours aussi insuffisante", tranche la virologue. »

Ajoutons encore un chose : dans l'article de Muchielli, qui est plutôt pro-Raoult, le taux de mortalité relaté dans cette dernière et plus vaste étude proposée par Raoult est de 1.3% parmi les personnes traitées par lui :

« Globalement, sur les 1 248 patients traités par A/H, la mortalité est de 1,3%. Cette étude n'est pas une étude en double aveugle contre placebo ou contre un autre traitement : le traitement par A/H a été proposé en l'absence de contre-indication et pas au hasard. Dans le pre-print disponible sur le site de l’IHU, on ne comprend toutefois pas toujours très bien les critères d’inclusion ou d’exclusion des patients dans l’étude. »

J'en suis désolé, mais je trouve que la virologue mentionnée plus haut a raison : c'est insuffisant et très peu concluant pour se faire une idée.
» en situation d'urgence, c'est le médecin qui tranche pas le couple chercheur de laboratoire - statisticien. Et quand le médecin observe que, le plus souvent, ça marche, il n'hésite pas

Certainement. Mais dans la dernière étude de Raoult il est bien spécifié qu'il existe un nombre non négligeable de patients, figurant probablement le groupe témoin, n'ayant pas reçu l'association HCQ et AZT : « 1 061 patients de l'IHU ont reçu au moins 3 jours l'association Hydroxychloroquine + Azythromycine (H/A) et 8 sur 1 068 sont morts (soit 0,8%). 468 patients de l'IHU ont reçu un traitement autre que H/A, 13 sont morts (soit 2,6%). Parmi les 359 patients de l'APHM hors IHU, (groupe qui comprend les malades de réanimation), 107 ont reçu H/A, dont 8 sont morts (5,6%) et 252 n'ont pas reçu H/A, dont 34 sont morts (13%) ».

Dans ces conditions, je trouve inexplicable que le médecin qui trouve quand même le temps de mener ce genre d'études, et qui dispose d'un panel de patients auxquels il consent à ne pas administrer son traitement pour en éprouver par comparaison l'efficacité, je trouve inexplicable donc, et un peu louche en fin de compte, qu'une pointure de ce type sachant parfaitement quels sont les réquisits méthodologiques convenus pour qu'un essai clinique soit accepté par l'ensemble de ses pairs, ne daigne pas pondre une étude du genre de celles qu'ils réclament à cor et à cri, pour généraliser son traitement et en faire bénéficier le plus de malades possible, dans la mesure où il est si convaincu de son efficacité.

Cette espèce de querelle égo-politique entre pro et anti-raoultiens est stupide, à côté de la plaque, totalement contre-productive et a lieu au détriment des malades : on s'en fiche complètement de ces histoires : pour autant qu'un médecin est persuadé qu'il dispose d'un traitement qui marche, et qu'il a les moyens de mener les études idoines pour le démontrer à la satisfaction de tous, eh bien qu'il le fasse, bon sang.
Un autre exemple de l'imprécision, voire des inexactitudes qui émaillent les propos de Raoult, et il n'est point besoin d'être infectiologue pour le relever, cela relève du sens commun et de l'information disponible sur n'importe quel moteur de recherche : dans cette dernière vidéo il balaye d'un revers de main le risque d'un rebond, ou deuxième vague, de l'épidémie, au prétexte qu'il s'agirait d'une "fantaisie" totalement infondée pour décrire les phénomènes épidémiques, sauf peut-être pour la grippe espagnole, qui de toute façon ne serait pas un point de comparaison pertinent (ah bon, pourquoi ?).

D'abord il avoue son horreur de prédire, donc, mais rejette absolument la possibilité de cette seconde vague comme étant une pure fantaisie : c'est quand même très peu convaincant, d'autant qu'il s'était déjà magistralement planté dans soin appréciation de l'épidémie à ses débuts. Cela devrait l'inciter tout de même à un peu plus de prudence.

Mais ce qui me sidère surtout est que ce qu'il dit de l’évolution typique des pandémies est purement et simplement contredit par les contre-exemples que constituent les deux dernières pandémies de grippe, après l'espagnole. 

Grippe asiatique : « Après la Chine, la grippe frappe ailleurs en Asie (Japon, Hong Kong, Taïwan, etc.) avant d’atteindre l’Amérique et l’Europe, vraisemblablement au début de l’été. Certaines personnes ne sont touchées que par les symptômes (fièvre, toux, courbatures, etc.), alors que d’autres sont affectées durablement. Les antibiotiques ne pouvant rien pour enrayer cette pandémie de niveau 2, on recommande aux gens le repos, l’absorption de liquide et, surtout chez les jeunes, de se tenir loin des rassemblements. Un vaccin est mis au point à l’été 1957. Il n’est cependant disponible qu’en petites quantités. Les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables face à cette « grippe asiatique » qui peut entraîner de graves complications pulmonaires. Après un ralentissement à l’été, elle connait une nouvelle vague à l’automne 1957. Le nombre de victimes ira en s’accentuant avant que le vaccin ne contribue à ralentir, puis à endiguer complètement la grippe en 1958. Le bilan varie énormément selon les estimations, soit de 1 à 4 millions de morts à travers le monde, dont quelque 70 000 aux États-Unis et 100 000 en France. »

Grippe de Hong-Kong : « Puis, sa progression ralentit pour toucher l'hémisphère Nord durant l'hiver 1968-1969. Le virus fait alors près de 50 000 morts aux États-Unis en 3 mois (où elle a été importée par des Marines revenant du Vietnam), avant de se propager en Europe de l'Ouest en 1969. En France, le virus est isolé à la fin de l'hiver 1968-1969, mais sans se montrer dangereux. Mais surtout les scientifiques réunis par l'OMS en octobre 1969 à Atlanta pour une conférence internationale sur la grippe de Hongkong estiment que la pandémie est finie4 alors qu'elle va se répandre en Europe à ce moment-là, y compris le bloc de l'Est.

Après la pause de l'été 1969, l'épidémie de l'hiver (décembre 1969-janvier 1970) est très sévère en France avec 17 000 décès directs (déclarés comme dus à la grippe), et un excédent de mortalité de plus de 40 0001. L'Allemagne de l'Ouest a également le même excédent de mortalité. »

Dans les deux cas, un ralentissement ou une décroissance, puis un rebond, occasionnant du reste une morbidité plus grave, ce qui est précisément ce que redoutent les auteurs de la fantaisie de la deuxième vague.

On serait dubitatif à moins...
Maintenant, si cette saloperie de virus voulait bien aller voir ailleurs si nous y sommes dans quelques semaines au plus, et définitivement, ce ne serait pas de refus non plus, n'est-ce pas...
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