Le site du parti de l'In-nocence

Journal

Envoyé par Serge Diot 
09 avril 2019, 07:49   Journal
L’humour dans l’oeuvre de Renaud Camus:
“Sauver le monde est terriblement prenant, les gens ne se rendent pas bien compte.”
09 avril 2019, 16:07   Re : Journal
Venez armés : l'endroit est désert…
09 avril 2019, 17:19   Tous en chœur
L'homme, l'homme, l'homme armé, l'homme armé
L'homme armé, doibt on doubter, doibt on doubter
On a fait partout crier
Que chascun se viengne armer d'un haubregon de fer
L'homme, l'homme, l'homme armé, l'homme armé
L'homme armé doibt on doubter.
09 avril 2019, 19:19   Re : Tous en chœur
Quel est le salaud qui a encore caché les petites pilules roses de Messire Eytan ?
10 avril 2019, 08:42   Re : Tous en chœur
Intéressante analyse du film “La piscine”. Je n’avais pas vu les personnages sous l’angle de la vulgarité petite bourgeoise.
Moi qui vient d’un milieu modeste et qui passait les vacances en camping, je voyais d’abord dans ce film, des gens très beaux, très riches, dans une villa magnifique, une sorte d’aristocratie qui n’avait pas à se lever le matin pour aller bosser. Et puis Alain Delon à moitié nu au bord de la piscine c’est un joli spectacle. Le rêve du prolo.
10 avril 2019, 10:49   Re : Tous en chœur
On peut du reste étendre cette analyse à l'objet éponyme lui-même. La présence d'une piscine — rêve de prolo par excellence — de cet atroce bleu luminescent obligatoire et entourée de chaises-longues en plastique, défigure aujourd'hui beaucoup des plus belles, anciennes et respectables maisons ; elles sont le signe infaillible de la prise du pouvoir, en ces maisons comme partout ailleurs, de la petite-bourgeoisie universelle déculturée et prolétarisée (culturellement prolétarisée en tout cas).
11 avril 2019, 17:04   La belle vie
C'est quand même bien, la piscine, quand il fait chaud... D'ailleurs pour être franc, j'opterais pour la totale : avec des poupées potelées, des filles faciles, tout autour, des drinks glacés, et sur l'eau de vastes fauteuils pneumatiques en forme de croupe, roses (j'ai vu ça dans un film de gangsters), trop bien !
Que les frileux du derrière restent chez eux, mais qu'on nous laisse la piscine, bon sang !
15 avril 2019, 10:02   Re : Journal
Donc j’apprends que l’auteur de ce journal est suspecté de pédophilie,de minimiser la dangerosité du SIDA, d’être pro-israëlien et antisémite (performance), d’inspirer un tueur aux antipodes, d’appartenir à l’extrême-droite.
15 avril 2019, 10:03   Re : Journal
Tout cela me paraît le minimum exigible, si l'on veut nauséabonder correctement !
17 avril 2019, 09:26   Re : Journal
Si je me laissais aller à mon côté scrogneugneu, je pointerais quelques interventions stupides de journalistes incultes le soir de l’incendie de Notre-Dame. Mais j’observe avec une agréable surprise cette immense émotion collective dans une population déchristianisée après la destruction d’un édifice chrétien. Bien sûr’ je ne suis pas dupe. Tout ceci est orchestré par la machine médiatico-politique qui a besoin de matière première. La cote du Président va sûrement remonter. Moment d’unité nationale.
17 avril 2019, 17:44   Re : Journal
Rien de si étonnant. N'oubliez que christianisme, sauf peut-être dans sa version janséniste, veut dire fraternité, accueil de l'autre, promotion du faible, amour de l'ennemi.
17 avril 2019, 19:03   Re : Journal
Mais le Christ a tout de même dit qu'il était venu apporter le glaive… et il a salement niqué sa race aux marchands du temple, hein !
17 avril 2019, 21:18   Re : Journal
Rudy Ricciotti, architecte, était invité à l’émission « La grande table » sur France Culture.
A un moment on en vient au sujet de l’ enlaidissement du monde et Ricciotti dit:
« Il faudrait garder tout ce qui a été construit avant 1940 et détruire presque tout ce qui a été construit après. »
La journaliste en est restée comme deux ronds de flan.
"La cote du Président va sûrement remonter."
Non, je ne crois pas.Il faudrait pour cela à l'époque une innocence qu'elle n'a plus.

"Là-haut sur la montagne, l'est un nouveau chalet,
Car Jean d'un cœur vaillant
L'a rebâti plus beau qu'avant.
Là-haut sur la montagne, l'est un nouveau chalet."
Merci pour cet article sur Godard.
Vous dégonflez la baudruche.
Il a eu une part de génie quand il a filmé Bardot nue, dans les paysages de Capri sur la musique de Delerue.
Et puis il y a eu les sympathies maoïstes pathétiques, la posture de l’intello méprisant qui en impose, son attitude odieuse à l’égard de Truffaut, les expérimentations esthétiques prétentieuses.
18 avril 2019, 10:51   Re : Journal
Citation
Serge Diot
Rudy Ricciotti, architecte, était invité à l’émission « La grande table » sur France Culture.
A un moment on en vient au sujet de l’ enlaidissement du monde et Ricciotti dit:
« Il faudrait garder tout ce qui a été construit avant 1940 et détruire presque tout ce qui a été construit après. »
La journaliste en est restée comme deux ronds de flan.

Cinglant et bienvenu, en effet. Dommage que le même Ricciotti ait réussi à faire bâtir, à Marseille, un musée national ressemblant à une réplique de la Mecque. Je sais que la couleur locale s'y prêtait, mais quand même il aurait pu penser à autre chose.
18 avril 2019, 17:14   Re : Journal
Soit dit en passant, dans cette histoire d’incendie de Notre-Dame, c'est bien l'hypothèse d'un départ de feu accidentel qui est la plus inquiétante.
Oui, l'impéritie est la forme la plus sournoise du sabotage. Elle se manifeste partout, dans "cette histoire d'incendie". Les Français, en dehors du gilet jaune obligatoire dans leur voiture, ont été prié, il y a quelques temps, d'installer dans tous les appartements des détecteurs de fumée et il faut croire que c'est un de ces modèles à 15 euros qui a été installé à Notre-Dame car quand il sonne à 18 h 20, eh bien voilà, il sonne, mais d'où sonne-t-il ? Oh, hé, on va pas comparer un appartement avec une cathédrale quand même. Le détecteur d'incendie sonne mais il ne faudrait pas croire qu'un système quelconque puisse localiser illico l'endroit d'où part cet incendie et Quasimodo n'a pas le temps de faire le tour complet de l'édifice, faut comprendre. Près d'une heure plus tard, donc, on a su, par lui-même, d'où partait le feu. Belle performance. A peine l'incendie maîtrisé et alors que les pompiers sont à peine en situation d'entrer dans la cathédrale, on peut déjà lire sur les "actualités" d'Internet, que "la piste criminelle semble écartée." Qui pouvait affirmer quoi que ce soit à cet instant ? On ne s'y prendrait pas mieux pour servir la soupe aux conspirationnistes. Là-dessus, le lendemain, cette jeune baderne de Macron-parlera-parlera-pas se fend d'un discours de 6 minutes d'une stupéfiante niaiserie, dépourvu de la moindre consistance ou émotion sincère, agitant en revanche des ficelles grosses comme le bras sur l'air de l'union nationale dans le malheur, avec promesse à la clé de rebâtir en cinq ans Notre-Dame "plus belle qu'avant" comme le chalet des scouts pétainistes que "la neige et les frimas" avaient ruiné et que "Jean d'un cœur vaillant a rebâti plus beau qu'avant". Misère ! Le surlendemain, allons-y, un milliard d'euros de dons sont trouvés, quand les historiens de l'art et autres responsables du patrimoine ont mis des années pour réunir 150 misérables millions d'euros afin de lancer des travaux de réfection. La suite aux prochains épisodes. Tout cela est d'une si complète pignouferie que, dans cette catégorie, les "Gilets jaunes" peuvent vraiment passer pour de très petits joueurs.
18 avril 2019, 23:30   Re : Journal
Aujourd’hui invité à « La grande table » sur France Culture, Alain Badiou.
Il venait faire la promotion de son livre « Méfiez-vous des blancs... ».
Il expliquait que les Blancs sont responsables de la migration des Africains et ils ont le devoir de les accueillir.
Les Blancs sont des méchants qui ont colonisé et les Africains des victimes. Point barre.
Badiou veut aussi instauré un nouveau communisme puisque l’ancien n’a pas fonctionné comme prévu.
Écouter ça de la part d’un type maoïste qui en son temps soutenait Pol Pot, ça fout la trouille.
La journaliste buvait du petit lait en le caressant de sa chaude voix grave.
Donc Badiou a son rond de serviette sur France Culture mais quand Finkielkraut invite Renaud Camus une fois c’est un scandale.
22 avril 2019, 00:42   Re : Journal
Concernant l’incendie, voici un lien bien intéressant ( Le Temps - CH)

[www.letemps.ch]
22 avril 2019, 12:09   Re : Journal
« Une boîte de préservatifs offerte en Afrique, c’est trois noyés en moins en Méditerranée, cent mille euros d’économie pour la Caf, deux cellules de prison libérées et trois centimètres de banquise préservée ».

Bon, là vous cherchez quand même les bâtons pour vous faire battre.
24 avril 2019, 22:58   Le culot des philosophes
» Tout cela est d'une si complète pignouferie que, dans cette catégorie, les "Gilets jaunes" peuvent vraiment passer pour de très petits joueurs

C'est ben vrai ça ; d'autant que les "Gilets jaunes" — du moins les pieds nickelés atrabilaires qui en tiennent désormais lieu — aiment bien foutre le feu un peu partout, c'est connu : mais eh quoi, on ne va tout de même pas comparer du "mobilier urbain", des poubelles, des deux-roues, des officines bancaires, le Fouquet's, que sais-je, avec une cathédrale. Faut pas pousser.
Et puis il paraît que Sloterdijk compare un peu quand même, et voilà...
25 avril 2019, 19:28   Re : Journal
"Et puis il paraît que Sloterdijk compare un peu quand même, et voilà..."

Mais encore. Pourriez-vous indiquer un moyen de se faire une idée de la comparaison en question ?
26 avril 2019, 03:57   Re : Journal
[Erreur, désolé]
26 avril 2019, 16:19   Re : Journal
Et voilà, qu’est-ce que je disais... La Licra a porté plainte pour racisme.
Je ne vois pa où est le racisme et on n’a plus le droit de dire grand chose même de façon ironique et provocatrice.
Quoique n’y aurait-il pas un peu de paternalisme colonialiste à fournir aux Africains des préservatifs et à leur expliquer
la nécessité de leur utilisation. Comme si ils n’était pas assez grands pour s’occuper de ça tous seuls.
26 avril 2019, 17:44   La providence et l'igné
» Mais encore

Je ne sais pas exactement, n'ayant pas accès à l'article : comme je me faisais justement la remarque qu'on ne pouvait manquer de faire une sorte de rapprochement entre ces petits boutefeux infantiles de GJ et le grand incendie de la cathédrale, voilà-t'y pas que je tombe par hasard sur cette phrase : « Le philosophe allemand met en perspective la dimension incendiaire du mouvement des Gilets jaunes et l'embrasement de la cathédrale »...
Eussé-je du reste accès à l'article, je ne me serais probablement pas trop appesanti là-dessus non plus : une belle et enivrante chaleur s'installant, nous avons autre chose à faire à Jéru que nous taper du Sloterdijk.
L'amorce de la suggestion suffit, laissons courir notre imagination : d'aucuns pourraient y voir un signe du destin, du cours des choses, un "signal d'alarme", donc : à force de laisser jouer aux allumettes de petits bouseux pyromanes, il n'est pas exclu qu'ils finissent par foutre un feu si généralisé qu'on aura bien du mal à ne pas s'en mordre les doigts, quelque chose comme ça... On a d'ailleurs pu entendre ou lire çà et là quelques imprécateurs professionnels souhaiter une telle consomption, se frottant les mains sur les cendres anticipées de l'état des choses actuel.
D'autres pistes sont également à explorer...

A word about it, cher Rémi ?...
"Je ne vois pas où est le racisme et on n’a plus le droit de dire grand chose même de façon ironique et provocatrice".

Il est à craindre que les juges ne considèrent, sur le fondement de l'article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, que le tweet en question est une provocation "à la discrimination, à la haine ou à la violence" à l'égard "d'un groupe de personnes à raison de leur origine", en l'espèce les Africains, acte punissable "d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement."

loi sur la liberté de la presse

En effet, compte tenu de leur jurisprudence habituelle, les juges pourraient considérer que le tweet fait des Africains des "boucs émissaires", en leur imputant tous les malheurs de la patrie et même du monde : la fonte des glaces ("trois centimètres de banquise préservée"), alors que les responsables du réchauffement climatique sont les pays développés (la réponsabilité des Etats développés) où les naissances diminuent ; l'excès de dépenses sociales ("cent mille euros d’économie pour la Caf") alors que les pouvoirs publics français ont instauré des prestations familiales précisément dans un but démographique (avec la bénédiction du Pape) ; la délinquance ("deux cellules de prison libérées") alors que celle-ci a des causes principalement sociales, la pauvreté et le chômage, qui ne sont pas liées chez nous au nombre d'immigrés africains mais aux défauts du mode de production capitaliste, dont les Africains sont les premières victimes...
A word about what, cher Alain ? Les Gilets jaunes, Sloterdijk, Notre Dame ?... je n'ai rien compris aux échanges à ce sujet mais j'ai pour excuse de ne pas connaître les propos du philosophe allemand sur l'incendie et/ou le mouvement social.
26 avril 2019, 19:56   Re : La providence et l'igné
Oh rien, j'ai vu que vous étiez dans les parages, j'ai voulu vous mêler à la conversation, c'est tout...
27 avril 2019, 01:37   Feu sans fumée
" [...] à force de laisser jouer aux allumettes de petits bouseux pyromanes, il n'est pas exclu qu'ils finissent par foutre un feu si généralisé qu'on aura bien du mal à ne pas s'en mordre les doigts, [...]"

A force de laisser un talentueux bonimenteur, à la suite des autres, faire rêver au plein empoi, ou expliquer qu'il faudra travailler plus mais pas plus longtemps, comme l'a fait M. Macron dans sa conférence de presse, il est certain que la santé mentale des "pignoufs", accédant au grade de "bouseux pyromanes", n'est pas prête de rentrer dans son assiette.

Rien ne ressemble plus à un feu qu'un feu. Mais quant à celui qui a ravagé Notre-Dame, permettez-moi de le rapprocher d'une modeste anecdote personnelle non-ignée. L'autre jour, traversant une place, dans une grande ville de province où, à lire les reportages, je m'attendais à trouver les stigmates du passage des "bouseux pyromanes" et où je ne voyais rien de tel, je me suis arrêté devant des stands de livres d'occasion et, le hasard m'ayant donné pour voisin un couple de trentenaires propre sur lui, j'ai engagé la conversation. Ils feuilletaient avec curiosité un livre grossièrement relié, à partir d'une édition bon marché des années 30, Les débuts d'un homme de lettres d'Alphonse Daudet, et comme j'avais bien aimé ce livre, je n'ai pas pu m'empêcher de le leur recommander. Ils m'ont écouté poliment et avec intérêt et ont fini par me demander : Mais Alphonse Daudet, c'est qui ?

Telle est l'anecdote infime que je rapproche de l'incendie de Notre-Dame, sans le moindre égard pour l'accusation de "généralisation" à partir d'un fait isolé. Car, aussi bien, que l'on apprécie ou non Alphonse Daudet, on ne peut lui dénier d'avoir été pendant des décennies un de ces monuments nationaux littéraires dont il était impossible, une fois au moins, d'éviter la visite scolaire. N'en déplaise aux statisticiens qui viendraient me mettre sous le nez leurs foutus chiffres, attestant que les œuvres d'Alphonse Daudet continuent à se vendre, "et même mieux qu'avant", ajouteraient-ils sans doute, il me suffit d'avoir rencontré UN couple de jeunes français qui ignore tout de son existence pour me laisser songer que c'est un même patrimoine qui part en fumée, ici sous les projecteurs, ailleurs dans l'anonymat, à très petit feu. Peu importe, Notre-Dame sera reconstruite "plus belle qu'avant".
27 avril 2019, 10:01   Re : Feu sans fumée
Est-ce qu'on ne peut pas soutenir à la fois que les GJ d'aujourd'hui sont des "pignoufs" et que le patrimoine national, dans toutes ses dimensions, est à l'abandon ?

L'incendie de Notre-Dame est une honte sans nom, pas le projet de la "rebâtir".
27 avril 2019, 19:02   Re : Feu sans fumée
J'aurais plutôt titré votre message, cher Thomas, "fumée sans feu", et encore : l'inculture en soi est une sorte d'état de nature, que je ne crois pas destructrice en tant que telle — tant du moins que la culture subsiste en son contenu sous une forme ou une autre et demeure disponible.
Au contraire peut-être, elle, l'inculture, signifie toujours qu'on pourra plus et mieux s'instruire, preuve en est la curiosité culturelle, intellectuelle, qui démange malgré tout ces espaces mentaux en friche, et preuve que de l'humain résistera toujours, même quand on est propre sur soi et aura probablement voté pour Macron.
Alors que le feu détruit bel et bien, et définitivement.

J'espère que vous leur avez offert le livre !
30 avril 2019, 00:40   Incendies
Hélas, non, je n'ai pas offert ce livre à ces sinistrés de la culture et je regrette de n'avoir pas, ce faisant, qui sait, produit l'étincelle qui aurait embrasé leur désir d'en savoir un peu plus sur les artistes du passé, le leur. Ce sont des incendies plus difficiles à allumer que d'autres, comme on sait. D'autant que les incendies non métaphoriques, bel et bien destructeurs, ont tout de même, en plus d'être faciles à déclencher, un grand avantage sur les incendies sans fumée de l'inculture : non seulement on sait clairement ce qu'il faut "reconstruire" mais on peut plastronner et prétendre que, de cette reconstruction, sortira quelque chose de "plus beau qu'avant". Car s'il n'y a pas de honte à vouloir "rebâtir" Notre-Dame, il est tout de même curieux - et quelque peu honteux - que cette promesse soit claironnée avec des larmes de crocodiles par ceux-là même qui ont rendue possible sa destruction par manque de soins, de souci de la préserver et de moyens matériels dégagés à ces fins.
30 avril 2019, 12:47   Re : Incendies
Journal, toujours, puisque tel est le titre de ce fil :

Plieux, dimanche 28 avril 2019, une heure du matin. N’ième tentative de mise au point, en plusieurs tweets.
[...]
"7/ Il y a dans n’importe quelle page de Michel Houellebecq dix millions de fois plus de vérité sur ce que c’est que de vivre dans l’Europe du Grand Remplacement et dans l’univers du remplacisme global que dans dix mille essais d’“intellectuels”."

Eh oui, justement...
30 avril 2019, 18:27   Re : Incendies
» que cette promesse soit claironnée avec des larmes de crocodiles par ceux-là même qui ont rendue possible sa destruction par manque de soins, de souci de la préserver et de moyens matériels dégagés à ces fins

Justement, la cathédrale était en travaux, et le chantier, d'où est peut-être parti le feu, devait durer des années, ai-je lu ; ce seraient donc les soins qui faillirent être fatals.
Encore un signe du destin ? L'un des ressorts de la tragédie est que l'oracle se réalise précisément dans les circonstances où l'on fait tout pour lui échapper.
30 avril 2019, 21:12   Re : Journal
Je me souviens de la sidération, de la gêne, de la méfiance lors de la publication de « Extension du domaine de la
lutte» en 1995. Et puis plus tard, tous ceux qui ont pris le train en marche parce qu’ils se rendaient compte qu’ils allaient passer à côté et passer pour des couillons.
30 avril 2019, 22:42   Les Éléates
Citation
Rémi Pellet
Journal, toujours, puisque tel est le titre de ce fil :

Plieux, dimanche 28 avril 2019, une heure du matin. N’ième tentative de mise au point, en plusieurs tweets.
[...]
"7/ Il y a dans n’importe quelle page de Michel Houellebecq dix millions de fois plus de vérité sur ce que c’est que de vivre dans l’Europe du Grand Remplacement et dans l’univers du remplacisme global que dans dix mille essais d’“intellectuels”."

Eh oui, justement...

A propos d'intellectualismes, suis tombé récemment sur une phrase de Houellebecq qui m'a vraiment laissé sur le cul : « La mobilité n'est pas favorable à l'être. »
Ah bon ??? On imagine du reste très bien l'air onctueux et recueilli, en suçotant un clope de derrière la tête, avec quoi ce genre de vérités dernières auraient pu être déclarées.
S'il s'agit de ne pas trop se payer de mots, c'est fort.
30 avril 2019, 23:03   Passerelle
"La mobilité n'est pas favorable à l'être.Tout le malheur des hommes est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre." Blaise Houellebecq
01 mai 2019, 08:27   Re : Passerelle
Quand je vois mes contemporains courir dans tous les sens et dans tous les coins de la planète ou s’agglutiner dans les mêmes endroits pour se sentir exister, j’aurais tendance à donner raison à Houellebecq.
Autre sujet:
Un intellectuel éminent a été empêché par une bande de petits fachos de tenir une conférence à Sciences-Po.
Et pas un mot de cette affaire dans notre bonne presse Le Monde, Libération, Télérama etc...
Mais où nos journalistes ont-ils la tête?
Citation
Thomas Rothomago
"La mobilité n'est pas favorable à l'être.Tout le malheur des hommes est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre." Blaise Houellebecq

Le tour est joué si vous trouvez le moyen d'établir une passerelle suffisamment assurée entre le défaut de malheur, soit le petit bien-être personnel, et l'être tout court.
Au reste, soyons réalistes : même en demeurant en repos dans sa chambre on ne cesse jamais d'être essentiellement mobile.
Ne jouez-vous pas un peu sur les mots ? D'une part, il ne me semble pas que ni Pascal ni Houellebecq n'ont en vue le "petit bien-être personnel" et, d'autre part, que la "mobilité", chez l'un métaphorique (la chambre), chez l'autre plus concrète (les déplacements constants), ne nie en aucun cas une "mobilité" intérieure, bien au contraire.

Un quatrain d'un vieux poète, pour la route ?

"Le vain travail de voir divers païs
Aporte estime à qui vagabond erre,
Combien qu'il perde à changer ciel, et terre,
Ses meilleurs jours du tems larron trahis [...]"

Maurice Scève
Je ne pense pas jouer sur les mots, au contraire : votre citation houellebecquo-pascalienne établit un rapport entre l'absence de mobilité, qu'illustre à cet égard le repos en chambre, le défaut de malheur subséquent, et l'être : mais quel est ce rapport, et au fond, de quel "être" s'agit-il ? Et comment et pourquoi parviendrait-on mieux à quelque être que ce soit, pourvu qu'on cesse d'être mobile, et soit moins malheureux, selon Pascal, si l'on pouvait trouver satisfaction à contempler le plafond de sa chambre ?

Je préfère pour ma part replacer la phrase de Houellebecq dans un contexte plus métaphysique, si j'ose dire, et entendre cet "être"-là comme l'objet de la quête philosophique bien connue: dans ce sens l'être ne peut aussi bien advenir que dans et par la mobilité, c'est-à-dire le mouvement imposé qu'implique le temps, auquel nous sommes tous assujettis ; et la "mobilité essentielle", même en chambre, à laquelle je faisais allusion n'était pas la "mobilité intérieure", mais celle inhérente à la temporalité, laquelle implique toujours mobilité, mouvement, changement et altération des choses.

En l'occurrence, ce serait plutôt Houellebecq qui à mon avis jouerait sur la confusion des ordres de réalité, en mettant sur un même plan la mobilité des corps dans l'espace et un indéterminé "être" en général, qui amené sur le tapis tel quel a toujours une consonance plutôt métaphysique. L'adjonction du texte de Pascal n'aidait pas à clarifier les choses.

« Le temps est le nombre du mouvement. »

Aristote
03 mai 2019, 18:51   Sur la route
« Dès que les chèvres ont brouté,
Certain esprit de liberté
Leur fait chercher fortune ; elles vont en voyage
Vers les endroits du pâturage
Les moins fréquentés des humains.
Là s'il est quelque lieu sans route et sans chemins,
Un rocher, quelque mont pendant en précipices,
C'est où ces Dames vont promener leurs caprices ;
Rien ne peut arrêter cet animal grimpant.
Deux chèvres donc s'émancipant... »

La Fontaine, Les Deux chèvres
03 mai 2019, 20:57   Re : Sur la route
Dans le journal daté d’hier, merveilleuse trouvaille pour parler des smartphones ( téléphones intelligents):
les gouffres de poche.
D’ailleurs sorti provisoirement de ma province pour aller faire un tour à Paris, j’ai réalisé avec effroi à quel point ce nouvel outil accapare la vie des gens. Dans la salle des impressionnistes au musée d’Orsay, entassement des touristes devant les tableaux pour les prendre en photos. Dans le train, sur dix personnes, huit en train de caresser du verre.
04 mai 2019, 01:08   Connecting people
Le "gouffre" a presque une connotation trop noble, trop porteuse d'infini, pour caractériser ces appareils : il s'agit en fait de la coquille dématérialisée de l'homme-escargot : regardez-les si parfaitement délimités par leurs réseaux, leurs connaissances, leurs "like", aussi viscéralement rattachés à leur petite bulle qu'un fœtus par son cordon, trimballant par-dessus eux leur monde personnel comme le préservatif que vantait la publicité, je crois : « Sortez couverts ! ».
L'Homme du smartphone réalise l'ère monadique, claquemuré dans la portion congrue de monde qu'il connaît, sans aucune brèche ni ouverture vers l'extérieur, "sans porte ni fenêtre".
Décidément, vous n'êtes jamais content. Vous faites l'apologie de la "sinécure", et vous voudriez que les gens lâchent leurs smartphones qui est précisément l'instrument de travail indispensable des faux-travailleurs, l'instrument qui sert à faire croire qu'on agit, principalement quand on ne fait rien, l'instrument de l'occupation constante et vaine !
04 mai 2019, 20:00   Re : Connecting people
Vous n'avez pas tout à fait tort... Mais d'abord, la sinécure, surtout de celles que j'avais décrites, peut fort bien se concevoir sans être connecté du tout ; ensuite, nous sommes pétris de contradictions, que voulez-vous : le comportement compulsif que cet appareil induit chez tant de personnes m'exaspère tellement, je l'avoue, que chaque fois que j'avise une jeune femme le nez littéralement glué à l'écran, en état de transe, et c'est souvent, il me vient des envies affreuses, innommables, encore que littéraires, comme par exemple m'emparer de son appareil et le lui coller où je pense, tel Popeye violant Temple avec l'épi de maïs dans le Sanctuary de Faulkner.
05 mai 2019, 19:35   Re : Connecting people
"Plusieurs fois à Paris, il avait assisté à des incinérations ; la dernière était celle d'un camarade des Beaux-Arts, qui avait été tué dans un accident d'avion lors de ses vacances à Lombok ; il avait été choqué que certains de ses assistants n'aient pas éteint leur portable au moment de la crémation" : Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire, Garnier-Flammarion, 2016 [2010], p.81
05 mai 2019, 22:51   Re : Connecting people
Dans ''le Point'' d'aujourd'hui un article qui va dans le sens de Thomas Rothomago : ''L'essor des « jobs à la con », le mal du siècle
ENTRETIEN. Pour l'anthropologue David Graeber et l'essayiste Jean-Laurent Cassely, la prolifération d'emplois inutiles illustre un dysfonctionnement profond.''
07 mai 2019, 07:38   Re : Journal
« L’esthétique symboliste qui va évoluer vers les nabi et son pire, Maurice Denis... »
Incompréhension; j’admire Maurice Denis. Belle émotion lors de ma visite au musée d’Orsay où il y a une exposition consacrée aux Nabi et entre autres à Maurice Denis.
Comme quoi, les goûts et les couleurs...
10 mai 2019, 14:59   Re : Journal
Je suis curieux de ce que va écrire Renaud Camus dans son journal. Voilà souvent des points de vue et des avis intéressants qui m'éclairent. Toutefois je dois faire abstraction de tout ce que j'ai déjà lu cent fois, l'enlaidissement, le changement en moins bien, le remplacement, la vulgarité petite bourgeoise et toutes les nuisances, pour rechercher
du nouveau. La récrimination et ce côté scrogneugneux finit par me lasser. Ainsi j'apprends que l'auteur est allé au théâtre. Je ne saurai pas quel était le programme et s'il a passé une bonne soirée mais je lirai que le public s'habille comme l'as de pique pour sortir et que c'est bien désolant. Je sors de cette lecture plus triste qu'en y entrant et pour me changer les idées je vais lire mes auteurs favoris du moment, Denis Grozdanovitch ou Jean-Paul Kaufmann.
10 mai 2019, 23:22   Tempo fa
Un homme prudent :

"Je me dépêche d'occuper avant d'être tout à fait gâteux le rôle scrogneugneu du « vieux con », afin qu'on ne puisse en attribuer le choix, de ma part, à la sénilité."

29 décembre 1986 - Journal romain
12 mai 2019, 17:13   Re : Tempo fa
La vaste majorité des gens ne "s'habillent" plus depuis très, très longtemps, je crois... Le constater encore et en éprouver toujours cet étonnement un peu méprisant constitue plutôt une preuve de fraîcheur d'esprit, je trouve...
12 mai 2019, 19:54   Re : Tempo fa
Le constat que le diariste fait (pour la cent millième fois) est exact mais on peut prendre en considération d'autres éléments :
- puisqu'on ne peut plus profiter des avantages du temps passé, autant ne pas s'infliger toutes ses contraintes (j'ai longtemps souffert le martyr à l'opéra en costume cravate après une longue journée de travail)
- sans prendre le parti vestimentaire de Houellebecq, certaines façons actuelles de se vêtir sont plutôt plaisantes : pour les hommes encore jeunes et/ou bien découplés, l'ensemble "veste/chemise/jeans/chaussures en cuir" est souvent très seyant (voire sexy) ;

Comme Marc Bloch le notait déjà en 1940, dans L'Étrange défaite, "L'homme d'affaires, le médecin, l'homme de loi doivent, aujourd'hui, peiner durement à leurs bureaux. Quand ils en sortent, il semble qu'ils ne gardent plus de force que pour s'amuser".

Certes, ces bourgeois "s'amusaient" alors dans des tenues plus "dignes" que celles des spectateurs actuels des matinées de la Comédie française mais s'habiller aujourd'hui en pingouin pour se retrouver au milieu de bobos...
13 mai 2019, 16:38   Camus en culottes courtes
A propos d’élégances et de bonnes grosses godasses à la Houellebecq, je crois que les habitants de Rio, les Cariocas, se souviennent encore du jour où un certain Camus défila sur leurs plages en short croquignolet et pataugas, ce qui provoqua des attroupements de curieux observant le phénomène.

Pour ce qui est de l'ensemble jeans, chemise et veste, vous avez raison, cela peut être sexy, en plus d'être plutôt comfy ; ces jours-ci, j'ai moi-même du reste carrément tombé la veste, et la chemise, c'est dire (il fait très chaud), pour me pavaner en jeans moulants et tee shirt avantageant quelques biceps ; seule touche un tant soit peu distinguée, si l'on peut dire, dans cet accoutrement négligé, ma dernière folie : de superbes boots australiennes dites Crazy Horse.
13 mai 2019, 18:41   Re : Journal
Un peu de tenue voyons !
13 mai 2019, 19:23   Re : Journal
Quand il fait très chaud vous portez jeans, tee shirt et bottines... Et ça ne colle pas ?

Moi ça serait plutôt pantalon à pinces, en coton ou en lin, chemise déboutonnable (mêmes matières) et chaussures bateau ou de toile, pour laisser passer l'air partout.

Sinon, il y a la version grand style façon Achenbach sur un transat
13 mai 2019, 21:40   Digression
Il fait actuellement une chaleur sèche de type khamsin, alors ça va ; de toute façon je ne sors en principe que dans la soirée, auparavant ce n'est que pour une petite séance de bronzette dans le parc en face de chez moi, vers quatre heures de l'après-midi après mon p'tit-dèj, et là je suis équipé : vaste short aéré, marcel et tongs.
Mais vous savez, les chaleurs hiérosolymitaines n'ont rien à voir avec la touffeur de Tel-Aviv, où pendant la saison chaude le taux d’humidité est quasi tropical : là-bas, ça eût peut-être un peu collé...
14 mai 2019, 10:11   Re : Digression
Venez donc faire un tour en Normandie : ici, on ne quitte les pulls qu'entre deux et cinq heures de l'après-midi (et encore : les bons jours)…
14 mai 2019, 15:25   Re : Digression
"... vers quatre heures de l'après-midi après mon p'tit-dèj [!!], et là je suis équipé : vaste short aéré, marcel et tongs".

Ah ben, on voit l'genre Alain Fregoli from Jéru

À part ça, il m'arrive de penser à la façon dont Freud and Co se vêtaient pour voyager en Italie ou en Grèce..: Le Démon du voyage

Perso, j'aurais laissé tomber la cravate ou me serais pendu avec.
14 mai 2019, 18:44   Re : Digression
Peut-être sera-ce utile de préciser que le patriarche à la mine sévère assis entre un Freud presque narquois, on dirait un séducteur blasé, cigare entre les doigts, et le petit Young (Jung) qui fait figure de freluquet trop bon élève, est Granville Stanley Hall, eh oui, et je ne le savais pas...
Belle brochette de connaisseurs d'âme, mais en sait-on vraiment plus sur nous-mêmes ??
15 mai 2019, 14:12   Re : Journal
Renaud Camus en pleine campagne électorale continue ses autoportraits même quand il est exténué à deux heures du matin. Il en a déjà 4000 et parfois tout nu.
C’est décidé, c’est mon candidat favori. Je vote pour lui.
15 mai 2019, 22:53   Re : Journal
Il y a d'autres exemples d'écrivains résistants, Le Clezio par exemple, qui menaçait en 2015 de rester à l'île Maurice si le FN passait.

À part ça, et moins sérieusement, j'avoue à ma grande honte que je ne connaissais pas Granville Stanley Hall...
Le Clezio ne s'est pas photographié tout nu, quand même ?!...

J'ai appris récemment que j'ai été radié de la liste électorale des Français à l'étranger parce que j’avais complètement oublié de renouveler mon inscription. Radié !... Ils me virent comme un malpropre... Non mais...
Cela fera donc une voix de moins pour Renaud Camus, hélas : non point que j'eusse voté pour lui par entière adhésion et conviction politique, non, mais par une sorte de sentiment de solidarité envers les camarades de l'In-nocence, après tout, et en souvenir de bons moments littéraires passés avec l'écrivain.


» À part ça, et moins sérieusement, j'avoue à ma grande honte que je ne connaissais pas Granville Stanley Hall

Cher Rémi, Granville Stanley Hall, c'était du sérieux bétonné, ça ne rigolait pas...

« Hall was deeply wedded to the German concept of Volk, an anti-individualist and authoritarian romanticism in which the individual is dissolved into a transcendental collective. Hall believed that humans are by nature non-reasoning and instinct driven, requiring a charismatic leader to manipulate their herd instincts for the well-being of society. He predicted that the American emphasis on individual human right and dignity would lead to a fall that he analogized to the sinking of Atlantis.
(...)
Hall had no sympathy for the poor, the sick, or those with developmental differences or disabilities. A firm believer in selective breeding and forced sterilization, he believed that any respect or charity toward those he viewed as physically, emotionally, or intellectually weak or "defective" simply interfered with the movement of natural selection toward the development of a super-race. »
Ah, vous votez encore Alain ou au moins vous essayez de le faire... C'est beau.

Moi je ne ferai que prêcher la bonne parole, en participant à ça "Popolazione migrante : problematiche giuridiche, medico-legali e socio sanitarie" Comme Le Clezio, je reste habillé et je choisis mes lieux de résistance, au soleil.

Quant à ce Granville Stanley Hall, il était en effet gratiné. Cela explique peut-être le sourire narquois de Freud à côté...
» Ah, vous votez encore Alain ou au moins vous essayez de le faire... C'est beau.

Comme la plupart de ceux qui n'accordent guère d'importance à la chose publique, et qu'elle ennuie du reste infiniment, j'imagine, s'acquittant scrupuleusement de ce devoir civique parce que le moindre mal leur est, du fait de cette indifférence foncière, rendu beaucoup plus tolérable.
22 mai 2019, 09:05   Re : Journal
Ces élections avec 34 listes sont ridicules. Il y a même une liste dont le programme tient en quatre mots: lutter contre l’abstention. Une autre qui porte le nom d’une idéologie totalitaire qui est responsable de 100 millions de morts.
Toute honte bue. Une autre pour La Défense des femmes, une autre pour La Défense des animaux, une autre pour La Défense des musulmans. Quel cirque.
Bon, une question technique. Doit-on télécharger le bulletin de vote pour voter pour Renaud Camus ou bien va-t-on trouver ces bulletins dans les bureaux de vote?
22 mai 2019, 11:22   Re : Journal
Non, on ne les trouvera pas, il faut le télécharger.

Le lien est ici. Il est officiellement homologué, mais il faut l'imprimer en format paysage, sur du papier blanc au grammage compris entre 60 et 80 (voici le guide d'impression)..

La profession de foi est ici, et voici les 101 propositions de la liste.
22 mai 2019, 15:58   Re : Journal
Apparemment Renaud Camus saborde la liste La Ligne claire ! Ce qui n'empêche d'ailleurs pas de voter pour elle puisqu'elle est enregistrée de manière intangible et que c'est le votant qui fabrique son propre matériel électoral. Renaud Camus pourra juste démissionner de son mandat de député si, comme premier de liste, il se trouvait élu contre son gré.
22 mai 2019, 16:33   Re : Journal
Les 101 propositions éclaircissent notablement la question (aucune ironie de ma part, il est bon de le préciser) et, si j'en avais eu connaissance avant, cela m'aurait épargné certains messages. Il me semble que la "profession de foi" ne donne pas une idée de tout l'intérêt de l'ensemble des propositions, si elle n'égare pas tout à fait.

"Apparemment Renaud Camus saborde la liste La Ligne claire !" Qu'est-ce à dire ?
22 mai 2019, 17:10   Re : Journal
Ce n'est pas une fake news :

4 jours avant le vote, Renaud Camus retire sa liste pour les Européennes.

Contacté par France 3 Occitanie, le théoricien du « grand remplacement » précise les raisons de sa décision :

Parce qu’une personne haut placée dans notre liste a été photographiée traçant une croix gammée dans le sable, sur une plage, puis s’agenouillant devant elle en prière. C’est exactement le contraire de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous voulons. Je ne pouvais pas demander aux électeurs d’envoyer à Strasbourg une personne qui s’amuse à de tels jeux, même si, comme elle le dit, il ne s’agissait que d’un jeu idiot pour adolescents attardés. Et il est impossible à ce stade de changer quoi que ce soit à cette liste. Il est également impossible, juridiquement, de la retirer. Mais je peux la désavouer
22 mai 2019, 18:06   Re : Journal
Renaud Camus, communiqué de presse, 22 mai 2019

J’ai décidé de retirer de la compétition électorale la liste que je menais, La Ligne claire.

Je viens de découvrir qu’il existait, d’une personne haut placée sur cette liste, des photographies et une vidéo relativement récentes la montrant traçant dans le sable, sur une plage, une croix gammée, puis s’agenouillant devant elle dans une attitude de prière. Cette personne, très jeune, m’explique que c’était à la suite d’une soirée et d’une nuit d’anniversaire, qu’il s’agit d’une plaisanterie de (très) mauvais goût entre étudiants, que ces gestes ne correspondent en rien à ses convictions. C’est bien possible. Il reste que je ne puis prendre la responsabilité de demander aux électeurs d’envoyer au Parlement européen quelqu’un qui s’amuse à tracer des croix gammées dans le sable, et à faire semblant de prier devant elles.

Je ne puis non plus l’exclure de notre liste, il est trop tard.

Il n’est pas assez de dire que nous ne sommes pas nazis, ou néo-nazis, comme se plaisent à l’insinuer ceux de nos adversaires qui sont le plus de mauvaise foi. Je n’ai jamais compris, même, pourquoi nous serions d’“extrême droite”, comme ils le prétendent : depuis quand défendre son pays d’une invasion, même migratoire, et sa civilisation d’une destruction, même par substitution, vous placerait-il à l’extrême-droite ? Quant au nazisme, non seulement nous n’avons aucun rapport avec lui mais je le vois pour ma part comme le plus atroce épisode d’une histoire commencée avec la révolution industrielle, aggravée par le taylorisme et le fordisme, et qui hélas n’est pas finie : celle de l’industrialisation de l’homme, de sa déshumanisation, de sa réduction à l’état de produit, importable, délocalisable et remplaçable à merci. Le remplacisme global, l’idéologie économiste qui promeut le Grand Remplacement et tous les autres, n’est pas le fils du nazisme, mais il est son neveu. Ils participent de la même généalogie de l’horreur. Nous ne pouvons être associés à cela.

Retirer la liste n’est pas exact, puisque ça non plus ce n’est pas possible, juridiquement. Disons que je la désavoue.
23 mai 2019, 07:26   Re : Journal
C’est une plaisanterie?
Sinon cela tourne à la pantalonnade. La Ligne Claire a dû récupérer sur sa liste la seule personne capable d’un tel acte
et en plus de se filmer et de diffuser ce film.
23 mai 2019, 13:20   Re : Journal
C'est de l'aveuglement.
23 mai 2019, 23:49   Re : Journal
Après avoir lu les cent et une propositions, on se demande pourquoi un écrivain n'aurait pas le droit de s'offrir après tout — presque sur le plateau de la politique réelle se faisant — son meilleur des mondes...

Francis, vous ne faisiez pas référence, à propos de l'aveuglement, à la jeune femme fauteuse de la svastika des sables, car ce serait un humour spécial ?...
Pas du tout Alain, pas du tout... du reste on m'a très jeune instruit du fait qu'au pays des aveugles, les borgnes sont rois.

Cette histoire est affligeante, drôle et triste en même temps, par quelque bout qu'on la prenne, et emblématique, un peu, tenez, comme peut l'être l'incendie d'une cathédrale : inexplicable et normal.

Encore un vaisseau de brûlé.
Oui, le réel est un souillon, et il se fout et se gausse de nos tentatives désespérées de le rendre plus présentable...
30 mai 2019, 08:38   Re : Journal
Monsieur Camus, vous regrettez de ne pas avoir plus de moyens financiers car cela vous empêche de voyager.
Pourtant dans un journal précédent vous nous apprenez que vous avez refusé une invitation de l’Alliance Française pour un voyage de deux semaines en Namibie, tous frais payés, parce que la lettre d’invitation était cavalière et commençait par « Bonjour » au lieu de « Monsieur ». Faites comme moi, quelques compromis ou quelques concessions à l’étiquette,
la vie en devient plus facile.
30 mai 2019, 13:35   Re : Journal
Mercredi 20 février 2019

"Larbaud disait de la libraire Galignani qu’elle avait été le principal lieu de plaisir de son adolescence."

Il est génial même dans la coquille le type.
30 mai 2019, 15:22   Re : Journal
Citation
Serge Diot
Monsieur Camus, vous regrettez de ne pas avoir plus de moyens financiers car cela vous empêche de voyager.
Pourtant dans un journal précédent vous nous apprenez que vous avez refusé une invitation de l’Alliance Française pour un voyage de deux semaines en Namibie, tous frais payés, parce que la lettre d’invitation était cavalière et commençait par « Bonjour » au lieu de « Monsieur ». Faites comme moi, quelques compromis ou quelques concessions à l’étiquette,
la vie en devient plus facile.

Quand même, on cherche à vous faire plaisir et vous mordez la main qu’on vous tend, reniant par là même le concept d’in-nocence que vous défendez. Si cela n’est pas autrement plus mal élevé que de dire bon appétit ou de commencer son courriel par bonjour, je veux bien qu’on m’appelle Meyer.
L’obsession somme toute petite-bourgeoise ( du XIX eme) de R.C. pour l’étiquette, privilégiant la forme au fond, ne le rend pas particulièrement aimable à nos contemporains. Pareil à Léautaud il se comporte en muffle (l cfr l’épisode de la réception de Cocteau à l’Académie où il se rendit en charentaises) mais contrairement à lui, au lieu de s’en réjouir, déplore le rejet qu’il occasionne... Quel vieil enfant gâté.
30 mai 2019, 16:13   Re : Journal
Renaud Camus en charentaises... Cuius vulturis hoc erit cadaver ?
31 mai 2019, 09:43   Re : Journal
Citation
Rémi Pellet
Renaud Camus en charentaises... Cuius vulturis hoc erit cadaver ?

Ne vous y trompez pas, j’admire son style, je déplore l’ostracime dont il est la victime, mais reconnaissez que ses obsessions sont agaçantes. Qui bene amat...
01 juin 2019, 10:57   Re : Journal
Un des thèmes du journal est l'accueil de journalistes à Plieux. Ceux-ci viennent de toute l'Europe pour rencontrer le "phénomène". Les échanges sont courtois, aimables, fort civils et tout le monde passe un bon moment. Puis rentrés chez eux ils écrivent dans leurs journaux des méchancetés sur Renaud Camus. Ce dernier s'en étonne et s'en afflige.
Je crois qu'il surestime la capacité des gens à changer d'avis et à se laisser éventuellement convaincre même devant l'évidence. Nos croyances et nos opinions sont nos identités, nos colonnes vertébrales. De plus ces opinions sont sous contrôle idéologiques et sont éventuellement un fond de de commerce. Imaginez un débat où une personne dirait: "mais oui, bien sûr, vous m'avez convaincu, c'est vous qui aviez raison, mais quel con j'étais". La tête de l'animateur. Vous ne verrez jamais ça à la télé. Ce ne sont pas les règles du spectacle. Le cas extrême pourrait être l'interview de Soljenitsyne par un journaliste de l'Humanité en 1970.
04 juin 2019, 19:54   Re : Journal
Je crois qu'il surestime la capacité des gens à changer d'avis et à se laisser éventuellement convaincre même devant l'évidence.

C'est bien possible mais est-ce que Renaud Camus a souvent écrit lui-même qu'il avait changé d'avis, après s'être laissé convaincre "devant l'évidence"... ?

En quarante ans, je n'ai jamais lu sous sa plume le moindre repentir, un simple regret même, quant au fait qu'il est passé longtemps, au moment où tout se jouait, à côté de ce qui lui paraît être aujourd'hui des évidences terribles (d'où mon rappel de la chronologie sur l'autre fil : 1978-1980, 1986, 1990, 1993, etc.).

En revanche, ce que l'on peut lire tous les jours c'est que le présent confirme son jugement passé...
05 juin 2019, 12:27   Re : Journal
Dit autrement, je veux bien croire ce qu'on m'explique quotidiennement, à savoir que la Littérature voit toujours mieux le réel que les professionnels de la politique et les économistes, sans compter les journalistes bien sûr, mais alors comment se fait-il qu'Elle n'ait rien vu ni compris quand les giscardiens suivis des néo-gaullistes avaient pris la mesure du danger et proposaient d'intervenir à bon escient ?...
06 juin 2019, 17:55   Du protéisme en politique
Peut-être parce que la chose politique était considérée jadis, en cet âge d'or de la proto-in-nocence, comme de moindre importance, que l'engagement et l’action politiques ne s'imposaient pas avec la même urgence, qu'on était jeune, et que la littérature avait surtout d'autres chats à fouetter.
Je me souviens même d'une remarque dans un des Journaux, je ne sais plus lequel, où l'on envisageait de pouvoir changer de conviction et d'idées politiques comme on parcourrait divers paysages, en se félicitant de cette belle souplesse d'esprit enrichissante qui permettait de voir du pays.
Oui !...
L'explication ne vaut pas pour les années giscardiennes, décisives, pendant lesquelles Renaud Camus était membre du CERES, l'aile gauche du Parti socialiste. Même s'il s'agissait d'un militantisme extrêmement "léger", comme en témoigne Le Journal de Travers, de 1976, il témoigne d'un clair intérêt pour la chose politique et un engagement à gauche qui fut confirmé à l'élection présidentielle de 1981 et aux élections suivantes.

En 1984, le succès électoral du Front national de Jean-Marie Le Pen représenta un véritable choc, à partir duquel l'immigration devint le principal sujet politique. Mitterrand s'en servit habilement (création SOS Racisme, etc.). La droite parlementaire adopta elle un programme anti-immigration radical. Pourquoi le déclic ne se fit-il pas à ce moment ?

Je propose l'explication suivante :
- par son anti-sémitisme (et sa connerie en général), Le Pen discréditait la lutte contre l'immigration ;
- en paraissant copier Le Pen sur le sujet de l'immigration, la droite parlementaire se discréditait aux yeux des écrivains et autres "intellectuels de gauche".
- à force d'être moquée et humiliée par ces écrivains et intellectuels de gauche, la droite parlementaire abandonna ses projets radicaux, donnant ainsi raison à ses détracteurs.

Mais, entre-temps, la Campagne de France avait singulièrement changé d'aspect... La guerre était perdue, la cavalerie allait arriver.

Mon propos n'a aucune intention polémique. J'essaie seulement de comprendre pourquoi "nous" avons été aveugles, alors que nous avions alors à notre disposition tous les moyens pour penser une révolution qui était en train de s'opérer, qui était sans précédent dans l'histoire de notre nation et même de notre continent, et à laquelle il aurait facile de s'opposer, puisque VGE puis la droite parlementaire le proposèrent alors clairement ...

L'explication par le "Petit Remplacement" ne tient pas au vu de la chronologie : ces écrivains et intellectuels qui n'ont rien compris lors de la naissance du "Grand Remplacement" avaient reçu une éducation "classique", ils connaissaient parfaitement l'histoire de leur pays, de leur civilisation.
06 juin 2019, 22:21   Re : Journal
Le "Petit remplacement", dans les années Giscard et suivantes, était lui-même menacé par un autre "Grand Remplacement" qui n'est pas celui d'aujourd'hui : pour ceux qui l'auraient oublié les années Giscard et suivantes (jusqu'en 1985) furent les années Brejnev, quand l'aiguille du cataclysme nucléaire se rapprochait dangereusement de minuit. La Guerre froide occupait les esprits si fortement que cette distraction empêcha de voir venir la mutation, ou le changement de paradigme qui devait survenir: qu'une métaphore politique ("la Guerre froide") omnipréoccupante s'effacerait tout soudainement (quatre ans entre la venue au pouvoir de Gorbatchev et la chute du Mur) pour laisser place à la Révolution européenne (unification de l'Allemagne le lendemain de la chute du mur, et fondation de l'UE en 1992). Le train de l'immigration centripète vers le continent de cette refondation fut lancé et instoppable dès ce moment.

Il n'est peut-être pas indifférent à cet égard que toute fondation politique de dimension continentale, toute création d'une entité politique nouvelle par aggrégat (Etats-Unis d'Amérique après la guerre de Secession, Union soviétique puis Europe au XXe siècle) s'accompagne toujours toujours d'immenses mouvements migratoires (dans le cas de l'Urss ils furent internes à ce pays au territoire gigantesque, dans le cas des deux autres, l'immigration se fit par bateau et se poursuit à cette heure sur nos rivages européens).

Il y a eu une Révolution européenne après la chute du Mur, et celle-ci se devait de produire les mêmes effets que les causes qui lui ressemblèrent en Amérique du Nord puis à l'Est (Urss, Chine communiste). Au reste la fondation européenne n'est qu'une refondation de l'Urss par des Atlantistes (Monnet, etc.). Je me suis suffisamment étendu sur ce sujet ici sans qu'il soit besoin d'y revenir dans cette discussion.
07 juin 2019, 13:50   Re : Journal
Complément :

À l'effet repoussoir du FN de JM Le Pen, s'ajoutait je crois le mépris de classe, de ceux qu'on n'appelait pas encore les "bobos", pour le petit peuple parce que celui-ci commençait à mal apprécier les vertus de la "diversité".

"En 1974, alors que le gouvernement du nouveau président de la République Valéry Giscard d’Estaing décidait la fermeture des frontières aux étrangers, le succès du film d’Yves Boisset Dupont Lajoie confirmait cette tendance : la France se fermait et devenait raciste." : Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2004/4 (no 84)

En gros, l'immigration, c'était une affaire de "prolos" qui avaient été assez bêtes pour voter pour le parti le plus stalinien d'Europe (le PCF) avant de se tourner vers le ramassis d'anciens collabos et de nostalgiques de la colonisation qu'était le FN.

Concernant la droite, le cas de VGE est particulièrement intéressant : alors que les écrivains et intellectuels de gauche le méprisaient, en le tenant pour le représentant des milieux d'affaires, un "Louis-Phlippard", autrement dit une sorte de "davocrate" avant l'heure, il voulut empêcher "le regroupement familial" parce qu'il en avait parfaitement compris les effets à long terme contre l'identité nationale et européenne. Et cette position fut constante, comme le montre sa fameuse interview de 1991 dont le Figaro Magazine avait fait sa "une" sur le thème "Immigraton ou invasion ?"
07 juin 2019, 14:16   Re : Journal
"Quand il installa sa première salle de cinéma, L’Olympic, rue Boyer-Barret, dans le XIVe arrondissement, il fit appel à tous ses amis pour l’aider à repeindre les lieux. Et je fis la sourde oreille, malgré la dette de reconnaissance que j’avais à son égard pour nous avoir logés quelques temps chez lui, William et moi, dans un moment difficile. Sans doute n’envisageai-je pas une seule seconde d’aller peindre pour lui. Peindre, bricoler, faire le ménage, participer à des travaux manuels, c’étaient des choses que je ne faisais pas, que l’on ne faisait pas quand on était moi."


C'est aussi pour lire des phrases inouïes comme celle-ci que je lis ce journal.
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