Selon moi la féminisation de "Covid" va à l'encontre de toutes les règles de phonétique qui dictent le genre en français, telles qu'elles s'appliquent à la terminologie des maladies et affections. Ces règles s'appliquent assez rigoureusement, en dépit du mode généralement inconscient de leur application chez la plupart des locuteurs francophones.
1. Les noms de maladie se terminant par une consonne (un son consonantique) sont toujours au masculin. Exemple: le scorbut, le typhus, le cancer, le chancre (la double consonne à la fin de "chancre" annule phonétiquement le "e" qui sans cela appelle le féminin comme dans "otite", "pleurite" "peste" ou "pleurésie")
et par conséquent on dit et on doit continuer de dire et d'écrire LE covid;
2. Les noms de maladie se terminant par un "a" peuvent être de l'un ou l'autre genre (le choléra, la malaria, le chikungunya, le sida, etc.)
3. Ceux qui se terminent en "ose" sont TOUJOURS féminins (cirrhose, tuberculose, thrombose, silicose, etc.), de même que les noms se terminant en "ole" (rougeole, variole, vérole, etc.), et accessoirement en "elle" (varicelle, etc.)
4. Ceux qui se terminent en "isme" sont TOUJOURS masculins (botulisme, nanisme, crétinisme, etc.)
Dire et écrire "LA covid" revient donc à méconnaître la règle 1, fort simple et spontanément appliquée par tous les locuteurs français. Il n'est guère étonnant que cette règle ait échappée aux savants de l'Académie: elle est trop intime et naturelle aux locuteurs et surtout strictement phonétique (morpho-phonologique) et à cet égard ne repose sur aucun argument purement sémantique que goûtent les savants de la langue en France. Elle ne se déduit d'aucun raisonnement raisonnable et pensé sur la nature (le genre) du référent (est-ce un syndrome ? un virus ? etc. et autres fariboles).
Il n'est guère étonnant non plus que cette absurdité ("LA covid") éclose au moment où fait rage un débat "sur le genre" digne des pires (ou meilleures) pièces de Molière dans notre triste pays.