Le problème, pour un intellectuel hyper médiatisé comme Onfray, c'est qu'il s’agit moins de penser (exercice on ne peut plus périlleux lorsqu'on est interviewé sur une chaîne d'infos en continu comme BFMTV) que de tenir un rôle.
De toutes façons sur un plateau TV il faut aller vite, il faut être drôle, malin, marrant, hyper-réactif. Pas le temps de développer une pensée, d'aller jusqu'au bout d'une phrase. Au bout du compte, ça marche à l'émotion. Ce que les Nouveaux philosophes ont amené, dans les années 1970, c’est cette capacité à se plier au rythme et aux formes du spectacle audiovisuel. Le cœur du métier, ce n’est pas la profondeur de la pensée, mais l’incarnation d’un imaginaire immédiatement identifiable par le téléspectateur. Quand Onfray ou BHL apparaîssent à l’écran, on sait d’emblée ce qu’ils vont dire, et comment ils vont se situer.
Mais bon. Après tout on pourrait dire la même chose d'un Finkielkraut, d'un Bruckner, d'un Zemmour...