Ci-dessous, article prodigieux du Monde, qui regorge de ces formules impayables (titre compris) qui ressortissent au parler mystificateur auquel, décidément, j'ai du mal à me plier (cela remonte à ma découverte effarée du vrai-faux passeport de Chalier à la fin des années 1980). En gros, ces anciens qui meurent en nombre non anecdotique désormais à travers toute l'Europe quelques heures après avoir été vaccinés
en priorité en raison de leur grand âge et de leurs comorbidités, ne décèdent pas du vaccin mais des effets secondaires de celui-ci... Il faut tout de même se représenter la scène : après avoir obtenu son consentement, on vaccine un vieillard malade mais, ma foi, bien vivant pour le protéger et deux heures après il est mort d'une poussée de fièvre ou de tension ! Mais ils ne sont "pas du tout inquiets", car ils "s’attendaient à ce que des décès aient lieu peu après la vaccination". Ah ouais...
"La campagne de vaccination contre le Covid-19 a débuté le 27 décembre 2020 en Norvège. Depuis, la presque totalité des résidents des maisons de retraite du pays – soit 30 000 personnes – ont reçu la première dose du vaccin Pfizer-BioNTech. Mais, avant que la seconde ne leur soit administrée, l’Institut de la santé publique (FHI) demande aux médecins d’évaluer les risques pour les personnes âgées et gravement malades alors que dimanche 17 janvier, on recensait trente-trois décès post-vaccinaux au cours des trois semaines écoulées.
Steinar Madsen, conseiller médical auprès de l’Agence norvégienne du médicament (Statens Legemiddelverket), affirme qu’il s’agit d’une mesure de précaution : « Il est difficile de dire, de façon définitive, que ces décès sont connectés au vaccin. Mais il est tout aussi difficile d’affirmer qu’il n’y a aucun rapport », observe-t-il. Pour autant, la campagne de vaccination se poursuit comme prévu : « Nous ne sommes pas du tout inquiets », rassure M. Madsen.
Eclairage : Comment fonctionnent les futurs vaccins contre le Covid-19
Dans un communiqué publié le 15 janvier, l’Agence norvégienne du médicament rappelle que les essais cliniques menés par Pfizer-BioNTech « n’incluaient pas de patients avec des maladies instables ou aiguës et qu’ils comptaient peu de participants de plus de 85 ans ». Mais que les autorités sanitaires du pays, en choisissant de vacciner d’abord les résidents des structures collectives accueillant des personnes âgées, « s’attendaient à ce que des décès aient lieu peu après la vaccination ».
Steinar Madsen explique : « Dans cette première phase, le vaccin a été proposé à tous les pensionnaires, sans exception. Or, beaucoup sont très malades. Ils souffrent d’insuffisances cardiaques ou rénales, de démence, des conséquences d’AVC… » En temps normal, 400 décès sont enregistrés chaque semaine, dans ces établissements en Norvège.
« Evaluer prudemment les avantages et les inconvénients »
Les trente-trois personnes décédées juste après avoir reçu la première dose du vaccin Pfizer-BioNTech avaient toutes plus de 80 ans et souffraient d’une ou de plusieurs pathologies. « Dans le cas de patients très malades, les effets indésirables ordinaires du vaccin, telles que la fièvre, des nausées ou la diarrhée, peuvent avoir contribué à une détérioration de l’état de santé et au décès de la personne », note M. Madsen.
A Oslo, l’Institut de la santé public a donc mis à jour ses directives. Sur son site Internet, il précise que « pour la plupart des personnes âgées et fragiles, les effets indésirables éventuels du vaccin sont plus que compensés par le risque réduit d’être gravement malade du Covid-19 ».
Lire aussi « Il est logique de vacciner d’abord les personnes âgées vivant en Ehpad »
Toutefois, « pour les personnes les plus fragiles, même les effets secondaires relativement légers du vaccin peuvent avoir des conséquences graves », est-il précisé. L’institut constate également que pour les patients en fin de vie, « les bénéfices du vaccin peuvent être marginaux ou sans importance » et recommande donc d’« évaluer prudemment les avantages et les inconvénients ».
Dans les prochains jours, la Norvège va commencer à vacciner les plus de 85 ans, puis les personnes de plus 75 ans, en dehors des maisons de retraite. Pour elles, les recommandations ne changent pas. En revanche, la seconde dose du vaccin pourrait ne pas être administrée, dans les établissements de type Ehpad, aux personnes les plus fragiles : « Ce sera aux médecins de faire des recommandations, au cas par cas », déclare M. Madsen. Les pensionnaires et leurs proches décideront.
Observations similaires dans d’autres pays scandinaves
Si pour le moment, la Norvège est le seul pays à avoir modifié ses directives, des décès similaires ont été observés dans les autres pays scandinaves. La Suède en rapporte treize. « Le point commun est qu’ils concernent tous des personnes âgées, souffrant d’une ou plusieurs pathologies », commente Veronica Arthurson, directrice de la sécurité du médicament, auprès de l’Agence Läkemedelsverket.
Cependant, elle assure qu’« il n’y a aucune indication d’un lien de cause à effet entre le vaccin et le décès ». D’ailleurs, l’agence n’a pas changé ses recommandations : « Nous partons du principe que le personnel de santé a les compétences pour juger si une personne est suffisamment en bonne santé pour supporter le vaccin, avec un risque de fièvre, par exemple, et si elle peut en tirer profit. Ce sont des décisions qui sont prises chaque année avant la vaccination contre la grippe », rappelle Mme Arthurson.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Vaccin anti-Covid : deux doses sont-elles vraiment nécessaires ?
L’Islande a, elle aussi, enregistré plusieurs décès post-vaccinaux, de même que le Danemark, où l’Agence du médicament (Lægemiddelstyrelsen) faisait état, lundi 18 janvier, de onze morts sur 168 345 personnes vaccinées. Cinq de ces décès ont déjà fait l’objet d’une enquête approfondie. Pour chacun, l’Agence du médicament affirme qu’« il est moins probable qu’il y ait un lien avec le vaccin et qu’il est extrêmement probable que les décès soient dus à d’autres raisons ».
Comme ses homologues scandinaves, sa directrice, Tanja Lund Erichsen, a fait savoir qu’elle non plus n’était pas surprise : « Il est tout à fait normal qu’il y ait des décès lorsque nous vaccinons d’abord les personnes âgées et les plus faibles, ce qui ne veut pas forcément dire que c’est dû aux vaccins. » Elle encourage à « peser le risque des effets du vaccin contre celui de tomber malade, en n’étant pas vacciné », en admettant que « pour les plus fragiles, les deux peuvent avoir des conséquences graves. »
Polémique sur les réseaux sociaux
A Oslo, Steinar Madsen regrette que les mouvements antivaccins se soient emparés de l’information pour créer la polémique sur les réseaux sociaux notamment, alors que les chiffres ont fait peu de vagues en Norvège : « Les gens ont compris que nous voulions être transparents et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter », dit-il.
Constatant que les autorités sanitaires norvégiennes « confirmaient que le nombre d’incidents n’était pas alarmant et en ligne avec les attentes », Pfizer-BioNTech a promis que chaque décès serait « minutieusement évalué »." (Publié le 19 janvier 2021.)