Lors de ma séance de surf télévisuel nocturne habituel, je suis tombé hier tout à fait par hasard, ça tombe bien, sur l'ami Axel Kahn, commentant l'actualité épidémique : eh bien justement, asséna-t-il, "ce virus, comme tous les virus, est con comme ses pieds !", ou quelque chose d'approchant, "il se réplique des milliards de fois, et dans le processus commet des erreurs, voilà tout"...
Kahn est tout de même plus généticien que Raoult, Marcel, Francis et moi réunis, après tout.
Quelques résultats d'une recherche fort rapide en l'occurrence : c'est un
virologue de Louvain qui parle :
« Les virus ne peuvent pas se reproduire seuls, comme les bactéries. Ils doivent entrer dans une cellule pour pouvoir produire de nombreux autres virus, pour «se copier». Pour le faire, ils utilisent une protéine, que l’on appelle polymérase. Mais cette protéine est un peu tête en l’air, elle se trompe assez souvent lorsqu’elle copie les informations du virus. Voilà comment un virus mute, en changeant les informations qui le composent. Il devient donc un peu différent du virus initial (de base).
Qu’est-ce que cela a comme conséquences?
Tout cela dépend de la caractéristique du virus qui est modifiée. Dans la majorité des cas, les mutations n’ont pas de réelles conséquences. Parfois, la mutation peut être défavorable (mauvaise) pour le virus et l’empêcher de se reproduire. Alors, il disparaît. Dans d’autres cas, au contraire, la mutation peut lui donner un avantage en lui permettant, par exemple, de se multiplier plus vite dans les cellules infectées. De plus, certaines mutations peuvent permettre au virus d’échapper au système immunitaire, qui est le gardien de notre corps et réagit lorsque nous sommes infectés par un virus. »
Ici, avec d'autres mots, même son de cloche :
« Chaque copie va alors aller soit infecter d’autres cellules, soit infecter un autre hôte”, explique au HuffPost Sandrine Belouzard, chercheuse au Centre d’infection et d’immunité de Lille. Malheureusement, le Covid-19 est un best-seller. Il se vend très bien, partout dans le monde.
Les virus sont des organismes qui se multiplient des millions de fois chaque minute alors à force, des erreurs se produisent. Les mutations sont en quelque sorte des fautes de frappe dans le code génétique du virus.
On parle d’un variant quand le code génétique a subi beaucoup de mutation et qu’il est donc différent du code génétique du virus d’origine. Sur les best-sellers, c’est fréquent. Plus de 12.000 versions différentes du coronavirus ont été recensées en un an d’existence, selon une étude parue dans Nature. »
Cela, c'est l'explication scientifique très majoritairement acceptée du phénomène dit "mutation" ; cela a un sens, fait référence à un processus observé et fort documenté, renvoie à une hypothèse corroborée dont on peut empiriquement rendre compte.
J'avoue que j'ai du mal à me figurer ce que pourrait bien vouloir dire le "telos" d'un virus : la chose pense-t-elle donc ? A-t-elle une volonté, une quelconque notion d'un sens et d'un but à sa façon d'existence ? Ou quelque chose pense-t-il pour elle et la guide ? Quoi donc et pourquoi ? et comment donc se figurer le sens d'expressions telles que "but", "pensée", "finalité", "téléologie", appliquées à un amas élémentaire de matière pré-vivante ?
Le fait est que tant qu'on ne pourra répondre à ces questions, et en réalité on ne le peut, je crains que toutes ces expressions soient littéralement dénuées de sens, "scientifiquement", c'est-à-dire ne renvoient à rien qui soit expérimentalement vérifiable, pour ne relever que de métaphysique, de religion, de magie ou de métaphore, au choix ; cela qu'on peut partager ou pas du tout.
Francis, je vous félicite de savoir si bien ce "qui n'est contesté par personne" en matière de biologie, mais quand même, soyons un peu cohérents : comment ce qui est le fruit d'un processus purement "aléatoire" comme les mutations pourrait-il être strictement mécanique et relever d'un automatisme de part en part déterminé, quand cet aléatoire est par définition totalement imprévisible et indéterminable ?