L'art de la guerre

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En cela, les Palestiniens sont des Arabes comme les autres. Égorger ou mettre des bombes leur sera toujours plus facile que faire la guerre dans les règles de l'art.

La seule règle de l'art qui vaille est de produire la beauté, comme l'art de la guerre est de parvenir à la victoire, quels qu'en soient les moyens.

Les Palestiniens du Hamas sont des combattants qui sciemment ont pris le risque de voir se déverser sur eux le feu du ciel, car à certains moments les bombardement sur Gaza ont été rien de moins qu'apocalyptiques, et des ennemis de cette trempe ne sont pas à négliger ; soit dit en passant, l'offensive des Gazaouis fut brillamment orchestrée et a pris les Israéliens de court : ils ont réalisé la tenaille d'une attaque extérieure massive et précise, et d'une sédition intérieure de certains Arabes israéliens, ravivant pratiquement l'esprit de la guerre de 48, où le nouvel Etat naissant devait faire face simultanément à des fronts extérieurs et intérieurs : bien vu et bien pensé, ça aussi...

C'est Xavier Raufer qui disait dans un entretien que l'Etat islamique, au plus fort de son hégémonie sur les territoires qu'il contrôlait, possédait plus de chars d'assaut que l'armée française aujourd'hui. Et ses offensives étaient particulièrement bien orchestrées, par des gens qui montraient un sens tactique remarquable.

Même problème en Afghanistan où les Talibans donnent du fil à retordre à toutes les unités combattantes occidentales. Ce sont des guerriers redoutables, dotés d'un sens élevé de la discipline et de l'organisation.

Il n'est pas de pire erreur que celle de sous-estimer l'adversaire, dans tous les domaines (en affaires, à la guerre, sur les terrains de sport, et en amour/désamour). Raufer soulignait que si l'Etat islamique avait été dirigé par des types aussi tarés que nos jeunes des cités, jamais il n'aurait percé sur les théâtres des affrontements dans cette région.

Le Hamas et l'EI sont deux entités terroristes dont les actions de guérilla, foireuses,
ridicules et pathétiques, reposent sur la surenchère piégeuse et suicidaire quand elles combattent un ennemi déclaré. Quant au fait que vous attribuiez des mérites à des bandes qui ont, comme cordes à leur arc, le bouclier humain, le viol de masse et la vendetta la plus barbare...
Et j'apprends ce jour que la guerre éclair menée par al-Baghdadi, consistant à arracher des territoires en retournant, à la Kadhafi, des chefs de tribus rivaux en les inondant d'armes, de pétrodollars et de pick-up japonais livrés par des sponsors privés du Golfe, en massacrant des civils sunnites et en réduisant des femmes yézidies en esclavage fut digne d'éloges militaires. Bon. (L'essor territorial de l'EI n'a été possible que par le ralliement fiévreux à sa cause des combattants étrangers, autrement dit l'internationale formée des "jeunes de cités" francophones, britanniques et originaires du Caucase.)
Pour finir, le dernier haut fait en date des talibans :[www.courrierinternational.com]
(L'héroïsation des talibans, au motif que différents types d'insurgés afghans défont depuis des décennies Russes, Américains et autres coalitions internationales est un leurre. En ces temps de guerres asymétriques, la noblesse et le courage ne sont l'apanage que des Kurdes.)
Bref, Eytan, Marche, vous m'avez bien encagné comme on dit à Marseille ! ( Qu'il est fatiguant d'être nerveux et susceptible...)

Encagné, vous voulez sans doute dire engatzsé ? Dans le vocabulaire militaire, les mots ont leur importance mon cher Pierre Jean.

Je ne trouve plus cette vidéo de Raufer où il affirme ces choses. Ordinairement, ce monsieur sait de quoi il parle. Je partage sa thèse selon laquelle nos débiles moyens des cités eussent été incapables de conduire, penser, organiser quoi que ce soit sur ce théâtre durant ces années-là (2014-2015). Raufer affirmait que les cinquante premiers dirigeants de Daesh avaient, dans leur vie précédente, tous été des laïques, et cadres de l'armée de Saddam Hussein, et que "al-Baghdadi n'était qu'une marionnette mise là pour amuser la galerie".

Attention à la contradiction (si je vous ai bien lu) : si "l'internationale formée des jeunes des cités venus d'Europe et d'ailleurs" a pu être d'un poids décisif dans les succès militaires de Daesh, vous devez reconsidérer leur valeur militaire ou tactique et moins les mépriser comme adversaires ou ennemis potentiels.

à propos de cet article du Courrier international dont vous donnez le lien :

L'accomplissement de ces actes infâmes, déshonorants pour leurs auteurs, n'enlève rien, hélas, à la possible valeur militaire de ces derniers: croyez-vous que les soldats de la sinistre division Das Reich qui s'est sombrement illustrée à Oradour-sur-Glane étaient, militairement, des Charlots ? Détrompez-vous : cette division avait enchaîné les hauts faits d'armes dans la campagne de France comme sur le front de l'Est.

Les atrocités, lâchement commises, n'excluent en rien la valeur militaire en d'autres circonstances. Le soldat allemand ayant longtemps jouit de la réputation (y compris chez les Français, qui le connaissaient bien) de "meilleur soldat du monde".

Non, encagné... Mais vous avez sûrement raison, en rappelant l'effectivement 100% marseillais "engatzsé" je me dis que mon terme appartient plutôt au parler bas-alpin (j'ai grandi à Manosque).

Je me pencherai sur le canal historique de l'EI, composé en effet d'ex-officiers baasistes aguerris et ivres de vengeance envers les miliciens chiites soutenus par Washington. Dans mon souvenir, al-Baghdadi était plus que l'homme de paille que vous décrivez. Mais peut-être était-ce le cas avant qu'il ne trompe habilement monde (le Soudanais el-Bechir était aussi un terne second couteau qui finit par s'emparer de tous les leviers du pouvoir au nez et à la barbe de ses rivaux).

La contradiction est levée concernant l'internationale en question si l'on considère, comme je le fais, les réussites militaires de l'EI comme celles de mafieux armés jusqu'aux dents et véhiculés par de richissimes sponsors et guidés comme un seul homme par un calife autoproclamé plus séduisant qu'un autre.

Citation
Francis Marche
à propos de cet article du Courrier international dont vous donnez le lien :

L'accomplissement de ces actes infâmes, déshonorants pour leurs auteurs, n'enlève rien, hélas, à la possible valeur militaire de ces derniers: croyez-vous que les soldats de la sinistre division Das Reich qui s'est sombrement illustrée à Oradour-sur-Glane étaient, militairement, des Charlots ? Détrompez-vous : cette division avait enchaîné les hauts faits d'armes dans la campagne de France comme sur le front de l'Est.

Les atrocités, lâchement commises, n'excluent en rien la valeur militaire en d'autres circonstances. Le soldat allemand ayant longtemps jouit de la réputation (y compris chez les Français, qui le connaissaient bien) de "meilleur soldat du monde".

Je sais, Francis, mon choix était plutot une provocation.

Les Talibans ont, peut-être bien, une certaine valeur militaire mais elle est due, pour une bonne part, à leur endoctrinement islamiste et surtout à leur politique de terreur envers les Afghans qui se détourneraient, un tant soit peu, des rigueurs de l'islam.
Les assassinats ciblés et autres attentats à la bombe sont quasi quotidiens ; tuer des civils sans défenses, en majorité des femmes et des enfants, un triste exemple de leur lâcheté…
Ainsi, dimanche matin 17 janvier dernier, deux femmes juges assassinées par balles à Kaboul.
Et toujours le même silence de la part de nos féministes occidentales !

[jrbelliard.blog.tdg.ch]

L'excellent site de Jean-René Belliard en rapporte très régulièrement.