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zôê et bios

Envoyé par Francis Marche 
22 mai 2021, 15:11   zôê et bios
Pourquoi le vivant intéresse-t-il tant le politique et pourquoi ce mystère, le vivant, offre-t-il une si exceptionnelle prise à l'action politique? C'est que, depuis le seizième siècle, le monde physique, et son interprétation mécaniste efficace qu'en ont produit les civilisations modernes (Chine comprise) posent la souveraineté de l'esprit humain sur le préhensible et le compréhensible. Cependant que le vivant, en 2021, demeure largement inaccessible à la connaissance agissante. Tout ce que sait faire de mieux le savant du vivant, consiste à jardiner cette matière. Le biologiste contemporain n'est encore qu'un jardinier savant qui sait, à l'occasion, jardiner la chair humaine (par la manipulation ingénieuse des cellules souches qui engendrent les corps vivants) mais qui ne sait point créer de l'énergie vivante (alors que les physiciens savent créer de l'énergie physique depuis près d'un siècle).

L'inconnaissabilité ouvre un immense espace aux puissances politiques, soit les puissances qui conduisent et ordonnent les comportements sociaux. Là où le savoir du savant devient muet (sur les mécanismes intimes de la puissance du vivant), le politique prend le relais, rassure, régente, explique, discourt, se pose en protecteur, en intendant, du vivant et du corps social vivant qui, de pair, iraient et vont leur vie sans lui.

L'ignorance, comme encore du temps de Victor Hugo, est le terreau favori du politique et de ses jeux sur le corps social.

Si le corps social est, comme corps, assimilable à un corps vivant, soit inconnaissable, alors le politique, manipulateur, aux actes lourds d'intentions cachées, a trouvé en lui son terrain de sport. Car le dire sur le vivant ne souffre aucune objection scientifique susceptible d'interrompre ou de suspendre les ambitions totalitaires du politique. Et cela encore parce que le politique demeure supérieur, par la pensée et l'action, au jardinier.

C'est ce que cette pandémie vient nous rappeler.

Toute l'action politique gouvernementale, qui aime à se dire "sociétale", ne se déploie plus désormais que dans le bios, et ses problématiques d'engendrement et de protection/perpétuation (LGBTQ; PMA & GPA, etc.).

L'époque où le poète Christopher Marlowe (contemporain de Shakespeare) proposait son Faust préludait la nôtre et en proposait une image ramassée. Sa pièce de théâtre s'ouvre en effet sur cette méditation de Faust, très éclairante sur notre époque: que le monde physique ne recèle plus aucun mystère, non plus que les mathématiques où la connaissance des astres, cependant que le vivant, lui, demeure opaque. De cette opacité, il faut faire son beurre politique et financier. Tel est l'argument de cette méditation, qui conduit Faust à se "rapprocher" de Méphistophélès (lequel ressemble comme un frère à Klaus Schwab, mais cela ne surprendra personne -- même gueule de grand chambellan du Diable, d'apôtre des Ténèbres).

En 2021, le politique, face au réel, n'a plus qu'un tout petit terrain, un pré carré réduit où exercer sa puissance de subjugation du corps social: c'est le vivant. Tous les autres terrains d'action du réel (le monde physique, le monde social et même le monde politique) sont achi-connus, leurs règles archi-sues, et sont des impasses pour l'exercice du mystère et celui de la main-mise juteuse et exaltante sur les corps (physiologiques et sociaux).
22 mai 2021, 21:34   Re : zôê et bios
"Toute l'action politique gouvernementale, qui aime à se dire "sociétale", ne se déploie plus désormais que dans le bios, et ses problématiques d'engendrement et de protection/perpétuation (LGBTQ; PMA & GPA, etc.)"

Absolument. Et on peut ranger dans le "etc" les déplacements de population qui sont une question ô combien "bios"...

A propos d'"inconnaissabilité" absolue, on peut tout de même ajouter le temps, qui est loin d'être étranger à l'action politique, soit qu'on rêve de retourner dans les années soixante ou de se projeter dans le futur. Il est vrai qu'avec cette question du temps, même le plus infime "jardinage" est jusqu'à présent impraticable. "Revivez l'élection de François Mitterrand" reste une formule, quand la fabrication d'épiderme synthétique est une réalité.
22 mai 2021, 22:10   Re : zôê et bios
Le mobile essentiel, celui qui relance l'actualité de Faust et de Karl Schwab/Méphistophélès est que la maîtrise du mystère physique appartient aux physiciens: les physiciens, depuis Einstein et les connaissances des forces internes à l'atome, peuvent produire de la puissance physique, devant laquelle (au moins depuis 1945 avec le projet Manhattan), les politiques tombent à genoux. L'énergie nucléaire est le coeur de l'énergie physique et les physiciens peuvent la produire à leur gré. Ils créent de l'énergie nouvelle. On peut dire que les physiciens, en 2021 sont maîtres de la physique.

Ce qui n'est pas le cas du malheureux jardinier-biologiste. Les spécialistes de la matière vivante peuvent tout au plus jardiner des organes de corps humain (faire pousser un os à l'aide d'une prothèse-tuteur introduite dans la jambe du patient, etc.), greffer, transplanter, semer, et obtenir mille variétés humaines nouvelles si on les y autorise, et c'est tout. Le vocabulaire du jardinier du dimanche suffit ainsi à dire et décrire ce que font nos biologistes dans leurs laboratoires. Ils jardinent, et comme tout bon jardinier du dimanche, font un usage libéral de la chimie. Jamais, à la différence de leurs homologues physiciens, ils ne libèrent ni ne créent de l'énergie vivante. Leurs mains ne savent faire naître aucune explosion de vie nouvelle aux manifestations calculées et sans surprise. Le physicien crée de l'énergie physique. Le biologiste ne crée aucune énergie vitale.

L'ambition de Klaus Schwab d'introduire de l'électronique dans les corps humains, d'user de nanoparticules et de concevoir de la matière transhumaine est celle d'un jardinier imaginatif, d'un apprenti-sorcier téméraire, et d'un politique avide de maîtrise sur les corps.

Il n'est que là, dans le bios, que le politique peut affirmer sa maîtrise imaginaire d'une discipline des corps. Parce qu'il a à sa disposition des jardiniers qui ne savent rien des conséquences (à la différence des physiciens du projet Manhattan qui, eux, n'ignoraient rien des conséquences redoutables de leurs travaux) de leur jardinage. Le jardinier est un grand soumis, doublement soumis : à la nature (dont il n'éprouve que les manifestations visibles et les processus chimiques et demeure ignorant de ses ressorts intimes, de la source et de l'origine de son énergie) et au maître du château, le Prince qu'il sert et aux ordres duquel il obéit aussi servilement qu'à ceux de la nature.
22 mai 2021, 23:13   Re : zôê et bios
Extrait d'un intéressant article de 2005 sur la biopolitique (d'après Michel Foucault):

Dans La volonté de savoir, faisant référence au droit de vie et de mort du souverain sur ses sujets, Foucault analyse les formes anciennes et classiques du pouvoir comme ce que l’on pourrait appeler un thanatopouvoir. Dans ce cadre, le souverain n’exerce son droit sur la vie « qu’en faisant jouer son droit de tuer, ou en le retenant; il ne marque son pouvoir sur la vie que par la mort qu’il est en mesure d’exiger » (VS, p. 178). Dans ce cas, le pouvoir sur la vie n’est qu’un pouvoir sur la mort, un pouvoir indirect qui s’exerce dans la négation de la vie. À l’inverse, le biopouvoir s’exerce positivement sur la vie, afin de mieux la gérer, « de la majorer, de la multiplier, d’exercer sur elle des contrôles précis et des régulations d’ensemble » (VS, p. 180). Il s’agit d’investir le pouvoir au cœur de la vie, de mieux la contrôler pour faire émerger encore plus de vie. À l’extériorité, par rapport à la vie, des formes anciennes du pouvoir s’oppose l’intériorité du biopouvoir sur la vie. À la négation de la vie s’oppose une action positive au cœur même de cette vie. Mais, de fait, le pouvoir présuppose toujours dans les deux cas la vie comme un donné sur lequel il agit ou n’agit pas. C’est pourquoi la distinction entre les anciennes formes du pouvoir et le biopouvoir ne peut être ainsi résumée dans ces oppositions trop fluides.

(notez comme le "enhancement" que l'on rend aujourd'hui en français par le "augmenté" de la "réalité augmentée" était "majorer" chez le Foucault de la Volonté de savoir)


[journals.openedition.org]

Le pouvoir ne s'exerce jamais que sur la vie. Mais le bios étant d'acception très large (en grec), il faut y inclure toutes les manifestations vitales du corps social: l'économie, notamment, le social et le politique.

Or dans ces trois branches, l'horizon est bouché : il n'y a plus rien à apprendre ou à expérimenter sur le buisson de l'économie, du social et du politique qui ne l'ait été dans le passé, avec des résultats toujours mitigés et incertains.

Reste le vivant cru (zôê) et son milieu, soit l'écologie, et, sous la main du pouvoir biopolitique: les corps humains.

L'essor conjoint, dans la décennie 2020, de l'écologie politique, du transhumanisme et de l'ingénierie sociale eugéniste (Renaud Camus dit "génocidaire") fait désormais de ce triptyque l'unique horizon du politique par défaut. Et Destruves a raison d'y inclure les déplacements de populations qu'orchestre ce nouveau biopouvoir.
22 mai 2021, 23:24   Re : zôê et bios
Si le monde physique est sous l'emprise des physiciens qui en exercent la maîtrise; le vivant, qui n'est de la maîtrise d'aucun biologiste, s'offre à celle du politique. Tel est l'état actuel des choses né au cours des dix dernières années, et désormais "théorisé" (Klaus Schwab) par ses agents et promoteurs.
23 mai 2021, 11:12   Re : zôê et bios
Par conséquent, si le physicien et son ami l'électronicien sont maîtres de la matière puisqu'ils peuvent, en agissant sur elle, créer de l'énergie physique (quantique, nucléaire, etc.), le biologiste n'a pas encore appris à être autre chose qu'un jardinier demi-habile qui cultive, regénère des tissus, en dévitalise d'autres (les tumeurs cancéreuses), croise des espèces mais ne sait en aucun cas créer de l'énergie vitale. Le père de la génétique moderne, le moine Gregor Mendel était un moine-jardinier, et il n'est pas même jusqu'à ce cher Charles Darwin, contemporain de Mendel, qui ne passât le plus clair de sa vie d'homme mûr à jardiner.

Le programme de Klaus Schwab s'inscrit dans le droit fil d'une action pauvre, incomplètement maîtrisée, sur les forces du vivant canalisées au service d'une biopolitique totale (et totalitaire). Cette incomplétude de l'action sur le vivant (qui contraste avec la complétude de l'action du physicien sur la matière inerte) aménage un espace au politique qui revêt derechef les atours du biopoliticien se faisant fort, par exemple, de métisser des populations, de condamner des races (la race blanche, dégradée en non-race) à l'instar du phytologue amateur manipulant des plantes dans le laboratoire qu'il a aménagé dans un coin de son jardin en se faisant passer pour sorcier (Schwab et ses déguisements) auprès du voisinage ou de la communauté des hommes.
23 mai 2021, 12:38   Re : zôê et bios
Le vivant, trop complexe, se dérobant aux chocs de simplification qui ont eu la peau des sciences humaines et sociales en moins de deux décennies, il est temps de passer la main à l'intelligence artificielle. Deep Mind et Medical Brain vont s'occuper de tout : Former Google CEO Schmidt says AI ‘will have its biggest impact’ in health care

Dieu est mort et l'Homme pensant ayant été assassiné par la technique, place à la Machine et, dans le champ de la santé, à ses dociles opérateurs type Karine Lacombe. La Vérité de connaissance qui ne fait vraiment plus partie de la Vérité de l'être, c'est maintenant (même Descartes entourait son mécanisme de rêveries métaphysiques et finalistes).

Jouissance de Schwab sur la technique, qui, comme le dit le journaliste hypnotisé, "continue le corps" ("Qu'il es beau !", se serait ironiquement exclamé mon pauvre père en découvrant ce monstre, lequel est immédiatement terrifiant) : [www.rts.ch]
23 mai 2021, 19:39   Re : zôê et bios
J'avoue que je ne vois pas très bien à quoi correspond ce concept d"'énergie vitale", et quel pendant opératoire et observable il pourrait avoir dans les sciences du vivant.

A strictement parler, je ne crois pas que le physicien crée de l'énergie nucléaire, il la libère.
Petit b.a.-ba qui tient bien en main : la connaissance de la structure de l'atome (qui n'est jamais qu'un modèle théorique) postule l'existence d'une force d'interaction forte assurant la cohésion des protons et des neutrons dans le noyau atomique : dans ce modèle, l'énergie nucléaire est associée à cette force, et toute perturbation de l'intégrité du noyau atomique, comme lorsque des neutrons le percutent, peut provoquer sa scission et donc libérer cette énergie et provoquer la fission nucléaire et ses réactions en chaîne, principe de la production de l'énergie nucléaire.
C'est donc la conception d'un modèle opératoire de l'atome qui a permis d'utiliser certaines propriétés de la matière, lesquelles propriétés préexistaient à cette utilisation : c'est, ma foi, aussi une sorte de "jardinage", je trouve.
Évidemment, comme l'énergie libérée est considérable, ça décoiffe...

Côté jardinage biologique : les briques élémentaires du vivant étant constituées, jusqu'à plus ample informé, d'un "code génétique" assurant le mode d'organisation et de fabrication des organismes dits "vivants", la connaissance de ce code pourrait également permettre d'utiliser ces propriétés combinatoires pour "créer" de nouvelles formes, ou en synthétiser, en partie ou intégralement.
Un exemple qui tombe à pic : les techniques de lecture des génomes ont permis de décoder celui d'un virus qui a fait parler de lui ces derniers temps : eh bien les scientifiques ont trouvé le moyen de répliquer synthétiquement certaines parties choisies de ce code pour s'en servir comme instructions immédiatement opératoires données au corps pour les (re)créer, cela à certaines fins précises et aussi contrôlées que possible : c'est aussi du jardinage de pointe, ne créant pas ex nihilo ses matériaux mais mettant à profit la connaissance acquise pour en utiliser certaines propriétés.

A priori, donc, la gestion politique de la crise sanitaire, si l'on tient absolument à définir ainsi la "stratégie vaccinale", s'est appuyée elle aussi sur un savoir assez pointu qui a permis de moduler certains effets escomptés, et point sur une "inconnaissance" fondamentale, tout de même...

Les organismes vivants n'ont pas la capacité intrinsèque d'exploser aussi volontiers que les noyaux atomiques fissiles, je veux bien, et donc d'en mettre aussi spectaculairement plein la vue par les altérations qu'on y apporterait, mais ces altérations, s'appuyant elles aussi sur des connaissances, n'en peuvent pas moins être à terme considérables, à mon avis.

Dernière petite remarque : le même objet, un organisme, constitue à la fois un système physique, chimique, biologique, physiologique, psychique, linguistique et social : en cela il est le lieu privilégié d'un découpage des différents plans de savoir en autant de niveaux d'organisation de la matière : chacun de ces niveaux est plus complexe que le niveau précédent, et chaque complexification est créatrice de phénomènes inédits propres au niveau considéré. Il peut sembler donc pratiquement normal qu'à mesure qu'on progresse dans ces strates d'organisation de la matière, on se heurte à d'autant plus de difficultés de les percer à jour, puisque cela en devient de plus en plus... compliqué.
Je trouve pour ma part que le passage du niveau chimique au niveau biologique (espace occupé entre autres par la biologie moléculaire) n'est encore rien à côté de celui opérant la transition, abyssalement obscure, entre la neurophysiologie et la psychologie, entre le cerveau et les états mentaux subjectifs... C'est là que le politique opportuniste devrait se ruer !
23 mai 2021, 22:01   Re : zôê et bios
Le petit extrait de la Volonté de savoir, que l'on doit au jeune philosophe Charles Ruelle, cité supra, est particulièrement pertinent ici: la dichotomie foucaldienne entre thanatopouvoir et biopouvoir paraît bien recouvrir celle qui oppose aujourd'hui le pouvoir des physiciens (quasi absolu face aux politiques puisque ceux-ci doivent composer avec quiconque, n'importe quel Etat voyou, est susceptible de créer l'arme nucléaire) à celui du biologiste, jardinier servant du Prince.

L'oligarchie mondiale tremble encore face à la possibilité nucléaire, qui réside entre les mains de n'importe quel physicien voyou (Pakistan, Iran, etc.). C'est le thanatopouvoir, qui échappe au politique, depuis 1945. La force physique nouvelle, inaugurée pourtant il y a plus de cent ans avec Einstein, est un thanatopouvoir que l'oligarchie redoute parce que, face à la vie, il est à peu près tout puissant (seuls des cancrelats survivent, dit-on, à une explosion thermonucléaire et son cortège de radiations). En revanche, et c'est bien d'une revanche qu'il s'agit, le pouvoir oligarchique compte bien s'adjoindre la force maigre, pauvre mais obstinée du jardinier. Celui-ci persiste dans ses oeuvres ancestrales qui sont des manipulations d'amateur têtu (Darwin) sur le vivant. Le vivant, il faut mettre cela au crédit du biopuissant qui, d'intinct, connaît les terrains qui lui sont favorables, est d'une grande souplesse d'échine; le vivant s'échine à plaire à ses hôtes: le plus obscur des jardiniers du dimanche sait à quel point la nature, la verdure, adorent obéir.

Les forces physiques, elles, demeurent dressées et ne plient pas. Elles ne plient qu'à l'action de ceux qui ont percé leurs mécanismes les plus intimes (Einstein, Pauli). Quand la nature vivante, le zôê, se plaît, par jeu, à plier sous la caresse du premier venu des crétins qui sait donner des caresses.

Or le politique, magnifique amant, se distingue par ce don: il sait caresser le réel dans le sens du poil.

D'où son succès actuel, quand tout le reste est perdu et fermé, auprès des lois et des manières du vivant.
23 mai 2021, 22:58   Re : zôê et bios
Il y a autre chose, au fait : si déjà l'on tient à parler du "pouvoir" dont disposeraient les scientifiques des diverses disciplines, celui du biologiste et du généticien peut aussi apparaître bien plus considérable que celui du physicien, qui agite sa méga-bombe comme un épouvantail, parce qu'il est beaucoup plus réel, ayant de fortes probabilités, confinant à la certitude, d'être en fin de compte mis en œuvre.

Pour de certains conservateurs indécrottablement attachés à l'humanité telle qu'elle s'est pratiquée depuis des lustres, une bonne fin du monde doit sembler beaucoup moins pénible que les subtiles autant que profondes modifications des façons d'être que pourront induire les spécialistes du "vivant", qui sont en réalité de redoutables techniciens, pour la bonne et simple raison qu'on sera encore là pour en subir indéfiniment les conséquences : après la catastrophe nucléaire, ma foi, le déluge, mais l'avènement de l'humain génétiquement modifié, du clone, des esclaves sexuelles androïdes et du poopburger, nous allons devoir les vivre !
Et malgré tout, le réel est toujours plus durement subi que le virtuel...

Qui plus est, une guerre bactériologique bien menée, cela pourrait aussi faire des dégâts épouvantables...
24 mai 2021, 00:19   Re : zôê et bios
parce qu'il est beaucoup plus réel, ayant de fortes probabilités, confinant à la certitude, d'être en fin de compte mis en œuvre

C'est ce que j'avance: la probabilité que le généticien serve le politique, s'accommode de ses plans, de par le pliant général de la discipline qu'il chevauche (sans jamais ni éteindre ni "libérer", comme le fait le physicien de la matière et de ses forces, la force vitale qu'il présente et offre au biopolitique) est une hypothèse, une voie exploitable, tentante, et une issue politique possible à une situation politique autrement sans issue.

Le vivant est offert en rescousse au politique au XXIe siècle car tous les terrains autres que le vivant pur, et le riche terreau eugéniste qu'il nourrit et que cultivent les jardiniers des corps, sont stériles: l'économie est stérile, la pensée sociale est stérile. Seul le vivant offre encore un terrain de jeu prometteur et le pouvoir politique en devient un biopouvoir qui continue de regarder d'un mauvais oeil le thanatopouvoir du physicien, avec qui le politique est mortellement fâché depuis que le plutonium peut faire l'objet de marchés noirs et de passages en contrebande et que des bombes atomiques peuvent être fabriquées dans des salles de bains au Pakistan, en Iran ou à Brooklin.
25 mai 2021, 23:19   Re : zôê et bios
Je découvre à l'occasion de ce fil que Foucault connaît un regain d'intérêt du côté opposé de la gauche américaine, aux USA

Foucault, ce qui suffit à nous mettre en joie, serait désormais une figure, un maître à penser anti-woke.

[www.nytimes.com]
26 mai 2021, 18:59   A chacun son épidémie
Dire que le champion du "biopouvoir" est mort par pur laxisme hygiéniste...
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