Le site du parti de l'In-nocence
13 juillet 2021, 14:02   Chef, représentant
Au Sénégalais si mécontent d'une surfacturation téléphonique qu'il a trucidé un gamin de 18 ans, le prénommé Mohammed s'est adressé pendant la fameuse mise hors d'état de nuire en l'appelant "chef". C'est également en ces termes tribaux et fréroces (lacanisme) que le policier Ahmed [Merabet] avait supplié un des deux Kouachi de ne pas l'abattre : "C'est bon, chef, j'ai eu mon compte..."

Le même jour, la ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes, s'indignait qu'un acteur puisse publiquement menacer de violences non pas le chef de l'État, mais le "représentant" de l'État, Emmanuel Macron donc : "Qu'un acteur parle ainsi du représentant de l'État, ça me choque".

Qui sont les chefs, qui tient les rênes du pouvoir, qui fait la loi en France conquise par les mahométans ? La réponse est dans la question.

Beckett : "Ce qui se passe, ce sont des mots."
14 juillet 2021, 23:48   Re : Chef, représentant
Macron est moins chef-de-l'Etat que chef de la Représentation, représentant en chef de la Représentation souveraine.

D'après Voegelin (définition existentielle de la représentation): la Représentation est une autorisation, qui n'a pas besoin d'être explicite; pour que la représentativité d'un gouvernement soit établie, il suffit que ses actes soient "effectivement imputables" à la société qu'il représente, qu'ils puissent être attribués à celle-ci sans qu'elle puisse les renier après coup. Max Weber voyait lui aussi la représentation comme opérante dans tous les types de société politique. Selon cet usage, tous les gouvernements qui sont habituellement obéis sont représentatifs. Le gouvernement Pétain-Laval, dans cette optique, était parfaitement représentatif.

Tous les salauds, les auteurs d'outrages aux libertés, sont, potentiellement, parfaitement représentatifs, l'obéissance qu'ils commandent et recueillent, la résistance vide que celle-ci rencontre, les exonérant de tout reproche de non-représentativité.

Macron dans ses folies (imposition à tous les citoyens d'une "vaccination" obligatoire par des décoctions expérimentales nécessitant un "rappel" ou deux, ou trois, dans les six mois suivant la première injection, ce qui invalide l'appellation de "vaccin" donnée à ces décoctions, il va sans dire), s'il est obéi, est représentatif de l'assentiment général, du lot indiscriminé de ses mandants explicites ou tacites. L'obéissance à la folie rend la folie légitime, et le chef des fous est, de ces derniers, le digne et légitime représentant. D'où la valeur "existentielle" de cette représentativité, aussi sournoise qu'étalée au grand jour.


Anamnèse de Voegelin:
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15 juillet 2021, 20:01   Re : Chef, représentant
Un bref commentaire, qui n'est pas du tout à la mesure des récent développements de Francis, publiés ici et dans la discussion suivante : je crois me souvenir qu'on doit à Chirac la conversion du chef de l'État en représentant de commerce de la France... C'est sa présidence qui inaugura les déplacements à l'étranger entourés d'un essaim d'entrepreneurs-chasseurs de parts de marché. Ce qui en dit long sur l'authenticité et la profondeur du gaullisme du bonhomme... (Mitterrand, qui fut toute sa vie maurrassien, a tout de même moins bradé la souverenaité française que Chirac, qu'on surnommait d'ailleurs, sur la place diplomatique, Chirac l'Africain.)

À part ça, ceci est un "soldat" ? Oui ? Très bien...
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