S’il l’on admet que l’énergie (la quantité d’énergie déployée, engendrée, « remuée ») est en relation de proportionnalité inverse avec l’âge, il devient possible de mesurer l’âge, de dire le moment actuel dans la durée impartie, de situer celui-ci sur l’échelle d’espérance de vie d’un système (vivant ou inerte, comme peut l’être le cosmos) par un examen du rapport que ce système, dans ce moment, entretient avec l’énergie.
Sa volonté d’un certain rapport à l’énergie révèlera l’âge du sujet-système : s’il la gaspille, il est jeune ; s’il se soucie de la conserver (économie dite « circulaire », etc.), il aborde l’âge de la retraite.
Le moi « jeuniste » est débordant de confiance, non pas en l’avenir -- lequel n’existe pas pour le jeune appelé à s’abolir en abordant l’âge adulte ou l’âge mûr (« l’avenir », le futur, étant de par cela même une notion d’homme mûr rétroprojetée sur la jeunesse et les jeunes qui « pensent à leur avenir », comme on disait, ne sont que des petits vieux déguisés) --, mais débordant de confiance en lui, en son moi gonflé d’énergie/puissance affirmée.
Dans quel âge de l’humanité se situe son moment contemporain, celui qu’elle est convenue de désigner comme marqué par la « transition énergétique » ?
La vie humaine dont on peut arbitrairement fixer la durée à 100 ans, offre, de par le rapport de proportionnalité inverse qu’on vient de dire entre l’énergie et l’âge, une échelle de mesure logarithmique de l’âge de l’humanité, non point en nombre absolu d’années (2 à 3 cent mille ans)
mais relativement aux bornes de son commencement et de sa fin.
Autrement dit, notre rapport actuel à l’énergie devrait nous dire si l’humanité est un jeune de 20 ans, un homme ou une femme mûre de 40 ans, ou si elle s’enfonce dans l’automne de son espérance de vie, à 60 ans passés.
La difficulté d’effectuer cette opération s’impose d’évidence : l’humanité n’est pas un corps, un organisme unifié et présente des stades de développement disparates corrélables à la diversité des civilisations qui l’ont conduite jusqu’ici.
Mais unifiée elle l’est pourtant par un certain discours qui met en avant « la durabilité » de ses actes qui « engagent l’avenir et les générations futures » (ce qui est déjà un raisonnement de vieillard soucieux de sa descendance et de l’héritage qu’il lui laissera!), promeut la circularité de l’économie, la conservation de l’énergie, etc. Cette thématique obsessionnelle est celle des objectifs de développement durable fixés par l’ONU (125 pays environ) dont l’année cible est 2030, année où sonnera la retraite de l’humanité, quand elle se dépouillera officiellement de son « moi » conquérant et insouciant pour se fondre, se dissoudre dans l’environnement planétaire (il restera alors aux conquérants impénitents, les Elon Musk, la conquête de planètes tierces).
Ce rapport au monde inédit dans l’histoire de l’humanité -- inédit car pour la première fois, le moi souverain de l’humanité se relativise, entre autres et par exemple, face au monde animal (cf «l’anti-spécisme », etc.). --, offre des manifestations révélatrices : la cessation de l’âge du faire, un accord général (presque une harmonie) avec un environnement-monde sur lequel on s’abstient d’agir, et, depuis deux années bientôt, le souci sanitaire obsessionnel caractéristique du valétudinaire hypocondriaque.
L’humanité va passer la main. Elle a l’âge de Bill Gates : 66 ans.
Bill Gates (financier de l’OMS, vaccinateur mondial, etc.) ne se contente pas de vouloir infléchir le cours de l’humanité, il est l’homme-monde : en bon théomachiste luciférien, il façonne l’humanité à son image et veut l’installer dans l’âge qui est le sien !
En 2030, Bill Gates aura 75 ans, logarithmiquement, l’humanité aussi. Comme lui, majoritairement affranchie de son moi (et piquée Pfizer/Moderna) elle aura un pied dans la tombe.