"Zemmour ne tiendra pas 6 mois de plus en disant que tout est de la faute des arabes"

[rmc.bfmtv.com]

Je pense tout à fait autrement : il ne faudra pas 6 mois à Z pour rallier à sa cause nombre de Français assimilés d'origine maghrébine. J'en connais personnellement plusieurs qui le soutiennent déjà.

Une personne comme celle-là, par exemple, qui commente les images effroyables de dégradations du palais omnisports de Marseille diffusées sur la page FB de la Provence :

"Raf Hadj
ici au Maghreb on dit que Marseille n'a plus rien d'une ville française et quand on voit ce genre de vidéo et ce qui se passe dans cette ville on ne peut pas dire le contraire !"

[www.renaud-camus.net]

"Curieux épisode sous la halle, jeune homme arabe jaillissant d’un étal de primeurs et demandant s’il peut prendre une photographie avec moi. Au début je suis un peu sur la réserve, car je ne sais trop si c’est du lard ou du cochon, si j’ose dire, mais il est extrêmement gentil et sympathique et nous avons une bonne conversation : c’est un chrétien qui rentre d’un pèlerinage à pied à Compostelle (d’origine syrienne, libanaise, converti ? Il a plutôt l’air maghrébin), ardent zemmourien qui me parle de la difficulté de sa situation, suspicions d’un côté, accusations de trahison de l’autre."

Au fait, qu'en dit-il, Zemmour, du covid ? Cela paraît étrange, je ne l'en ai en tout cas pas entendu piper mot, ou pratiquement, alors que c'est tout de même l'événement majeur des deux dernières années, en termes d'implications concrètes sur la vie quotidienne des gens, non seulement des Français mais d'une grande partie des Terriens.
Est-il seulement vacciné, le bougre ?
Les enjeux de civilisation et les Arabes, c'est très important ; l'espèce de grande glaciation qui a saisi tant de pays dans une peur panique du Grand Fléau dévastateur, avec ses conséquences si visibles dans l'espace public, cela ne peut pas ne pas mériter considération approfondie...

Le virus a cessé de m'intéresser presque du jour au lendemain. Et je dois me pincer pour faire affluer en moi les souvenirs de vie confinée et de disputes autour du bien-fondé des opinions des uns et des autres sur l'épidémie, les vaccins et je ne sais quel monde d'après... Seul, en effet, le discours actuel de Z et le comportement insolite de cet homme captent toute mon attention ces temps-ci. Au point qu'absurdement je peux m'identifier et me faire le porte-parole de Z pour vous répondre à sa place : du virus, il n'en a rien à battre, comme de l'économie, du réchauffement climatique et du pouvoir d'achat. Il est comme le De Gaulle entêté qui, pour tester son micro avant les conférences de presse, répétait : la France, la France, la France. Seule compte sa volonté que les Français retrouvent leur pays et une vie normale en bas de chez eux. By all means necessary...

Les vaccins de génération Le Pen ayant, au fil du temps, perdu de leur efficacité dans la fabrication d’anticorps dits républicains, propres à assurer l’élection ou la réélection de n’importe qui, les chercheurs ont mis au point et procédé au lancement d’un nouveau type de vaccin de type Z, dans le but de réactiver les défenses immunitaires du corps social, identifiées sous le terme de « Front républicain ». De plus, l’originalité de ce nouveau vaccin tient au fait qu’il permet aux hommes politiques de faire passer dans le corps social des propositions que, sans l’action du Z, ils n’oseraient pas avancer, et d’éviter de développer des formes graves de patriotisme.

Excellent !

Si c'est "excellent", cela signifie que EZ, s'il se présente, est le "diable" indispensable à EM, s'il se présente, pour assurer sa réélection.

Je dois avouer n'avoir jamais rien compris à ces histoires de rivaux préfabriqués par de machiavéliques faiseurs de rois dans d'obscures officines aux vitres teintées. Et, puisqu'on compare souvent Z et Trump, je rappelle qu'aux Etats-Unis le mode de scrutin présidentiel avait été notamment conçu pour éviter qu'un de ces quatre, un trublion, un diable donc ne surgisse de sa boîte hors système et ne s'empare du pouvoir... Les vote utile et front républicain d'en France pourraient très bien voler en éclats un soir de mai prochain. Ce serait, somme toute, la suite logique à la destruction, un à un, des discours politiques dominants — lesquels ne mènent nulle part ailleurs que dans le trou noir du GR — par Z. Macron, rétrospectivement, aurait préparé l'élection de ce dernier en gommant le clivage gauche-droite ? Avouez que ça aurait de la gueule !

"Je dois avouer n'avoir jamais rien compris à ces histoires de rivaux préfabriqués par de machiavéliques faiseurs de rois dans d'obscures officines aux vitres teintées."

Il ne s'agit pas de ça, les choses se font pour ainsi dire dans un mélange de hasard et d'opportunisme (comme avec le Covid, d'ailleurs).
Que la chose ait été machiavéliquement pensée ou non importe peu, il se trouve simplement que Mitterrand, en instaurant la proportionnelle aux législatives de 1986, a permis à une trentaine de députés Front National de faire leur entrée à l'assemblée nationale. Ils ne sont pas allés plus loin, ils n'ont rien renversé du tout, ils ont n'ont fait que donner le cadre spectaculaire d'un "choc", d'un "traumatisme" à partir duquel la vie politique française s'est organisée, bien tranquillement, autour du "barrage à l'extrême droite". Toute analyse à peu près réaliste de la situation du pays est devenue impossible si par bonheur on lui trouvait, à cette analyse, et rien n'était plus simple, ne fût-ce qu'un air de ressemblance avec le discours de M. Le Pen, lequel s'est complu à servir périodiquement ce qu'il fallait de "petites phrases" aux journalistes afin qu'ils ne soient jamais à court de carburant pour faire ronfler leur machine, cela jusqu'à faire élire un Jacques Chirac, passant de 16% et quelques de suffrages au premier tour à un score d'élection soviétique au second. Qui, du simple candidat à la députation jusqu'au prétendant au poste suprême n'a retenu la leçon ? Nul besoin pour cela des travaux secrets de quelconques "officines".

Il me semble difficile de comparer le système électoral français avec l'américain qui, avec Trump, n'en était pas à sa première surprise électorale, telle qu'il ne s'en est jamais produite en France sous la Ve république.
Mais je vous accorde que toute recette peut un jour tourner à l'aigre pour les gâtes-sauces routiniers et personne ne peut se vanter de connaître l'avenir. Et quant à n'en "avoir rien à battre du virus", c'est plutôt sur cette question qu'aucun candidat ne tiendra longtemps s'il ne l'aborde pas et je trouve d'ailleurs assez singulier qu'à ma connaissance (mais je suis très loin d'avoir tout suivi), aucun journaliste sincèrement décidé à "déstabiliser" M. Zemmour, ne l'ait, jusqu'à présent, entraîné dans cette "problématique", bien plus épineuse, au fond, que la "question migratoire" dont les répliques sont connues de tous.