Je crois qu’on peut dire que le "réel" dont on parle est "ce qui apparaît", comme résultant d'une traduction de certains signaux physiques extérieurs en représentation interne, sensation et perception : ces signaux physiques sont produits par un milieu qui les impose de toute façon, quoi qu’il en soit, aussi je ne vois pas très bien quelle autre "caractéristique de la réalité" entendue dans ce sens pourrait exister hormis celle d'être implacablement subie : sauf bien sûr si l'on aura trouvé le moyen de les supplanter pour les recréer nous-mêmes, cela entraînant en définitive des représentations qui auront, pour autant que cette recréation soit réalisée de façon techniquement optimale, exactement le même degré de "concrétude" ou de tangibilité que celles provenant de la bonne veille unique réalité originelle.
A ce titre la multiplication des "expériences sensorielles" possibles n’en ampute en réalité aucune en particulier, pas plus que la multiplication de chaînes retransmises n’empêche qu’on puisse toujours rester fidèle à celle qui dans le temps était la seule à émettre…
Pour l’instant, il est vrai, la réalisation technique de telles représentations sensorielles induites est à peu près à la réalité non simulée ce qu’est le robot sexuel le plus sophistiqué (le
sexbot) aux véritables objets du désir en chair et en sang, c’est-à-dire quelque chose de passablement piteux, hélas.
Encore que ces premiers balbutiements en carton-pâte procurent à la chose un côté agréablement récréatif : attendons la suite avec impatience…