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Paroles de préfet

Envoyé par Pierre Jean Comolli 
13 février 2021, 07:22   Paroles de préfet
Préfet collabo et négationniste mais qui ne se contente pas du lieu commun mettant sur la fausse piste d'une extrême droite danger mille fois plus grand que l'islamisme. Un préfet tendance, augmenté idéologiquement, comme mis à jour pour pouvoir débiter la parole dégenrée et blacklivematterisée (le propos sur G. Floyd est sidérant), histoire de tuer le pays par tous les discours totalitaires possibles. Avec, comme de juste, la complicité du Monde. On notera l'amusant et cohérent départ de ce monsieur pour la RATP, antenne islamiste notoire à laquelle, en la matière, seuls les Aéroports de Paris font un peu d'ombre. Amusant également cet acronyme aux sonorités arabes : Dilcrah !


"SOCIÉTÉ
RACISME

Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) depuis près de quatre ans, le préfet Frédéric Potier a décidé de quitter ses fonctions pour rejoindre la RATP, où il sera délégué général à l’éthique et à la conformité, chargé des questions de laïcité et de discrimination. A la veille de son départ, il fait le constat d’une société où « les discours de haine continuent de proliférer ».

Quel constat dressez-vous après quatre années à la tête de la Dilcrah ?

Le budget de la Dilcrah est relativement faible, 6,5 millions d’euros par an. C’est peu compte tenu de l’ampleur de la tâche et des objectifs. S’il était plus conséquent, nous pourrions au moins démultiplier nos actions de formation dans les écoles, au sein de la police et de la gendarmerie…

Placée sous l’autorité du premier ministre, la Dilcrah a-t-elle une véritable influence sur la politique du gouvernement ?

Nous ne nous contentons pas d’être dans l’indignation, nous sommes un acteur des politiques publiques. Nous finançons 950 structures, des grandes associations luttant contre le racisme à la petite association de campagne qui veut monter un événement contre l’antisémitisme. Nous formulons également de nombreuses propositions, avec plus ou moins de succès. Le jour des funérailles de George Floyd [un Afro-Américain asphyxié par un policier blanc le 25 mai 2020 aux Etats-Unis], nous avons, à la Dilcrah, observé huit minutes et quarante-six secondes de silence [le temps pendant lequel le policier a maintenu son genou sur la nuque de la victime, provoquant sa mort]. J’ai proposé à tout le gouvernement de faire de même. Certains l’ont fait, d’autres pas. J’avais aussi proposé que l’on mette le drapeau français en berne. Cela n’a pas été retenu. Mais d’autres propositions aboutissent, comme le plan de lutte contre la haine anti-LGBT.

L’exécutif et le gouvernement refusent de parler de « violences policières »… Et vous ?

Objectivement, la répétition des faits divers montre qu’on ne peut pas nier qu’il y a un problème. Ce qui n’est pas forcément une surprise, la police et la gendarmerie sont à l’image de la société française.


Il y a un sujet essentiel, celui de la formation. Nous avons multiplié les sessions de sensibilisation au racisme, à la haine anti-LGBT, auprès des jeunes gardiens de la paix, dans toutes les écoles de police, mais aussi dans le cadre de programmes de formation continue auprès des officiers de police judiciaire, également auprès des élèves de Saint-Cyr et des officiers de gendarmerie. Mais on peut aller plus loin.

Avez-vous fait des propositions ?

A mes yeux, le vrai sujet est celui des contrôles d’identité. On ne peut pas considérer qu’il n’y a pas de problème. Selon le Défenseur des droits, 95 % de ces contrôles ne donnent lieu à aucune suite. On peut donc légitimement s’interroger sur leur pertinence et leur efficacité. Est-ce que cela ne crée pas plus de frustration et d’humiliation qu’autre chose ?

Moi, je plaide depuis un moment pour que l’on regarde ce qui se fait au Royaume-Uni, en Espagne, au Canada… Et qu’on mène des expérimentations locales. Même si je ne suis pas convaincu du modèle, pourquoi ne pas tester le récépissé à l’échelle d’une ville ?

Au Canada, on distribue une « carte de courtoisie » à toute personne contrôlée, afin qu’elle puisse, si elle le souhaite, demander des explications ou faire part de remarques. Pourquoi ne pas tester également l’absence totale de contrôles ? Je pense qu’on gagnerait beaucoup avec ces micro-expérimentations. Je l’ai proposé à plusieurs reprises au ministère de l’intérieur, je n’ai pas eu de retour.

Qu’est-ce qui vous inquiète le plus aujourd’hui ?

Notre situation n’est pas très différente de celle d’autres pays européens comme l’Allemagne et l’Italie, ou des Etats-Unis : c’est la poussée de l’extrême droite qui nous préoccupe. Le mouvement des suprémacistes blancs n’est pas un phénomène exclusivement américain. De nombreux groupes sont très actifs ici aussi. Pour eux, tout ce qui est musulman n’est pas Français. Ces thèses, encore confidentielles il y a quatre ans, ont considérablement gagné en audience. Nous vivons une véritable expansion des extrémismes identitaires.

Parlez-vous d’islamophobie ?

Je n’utilise pas ce terme car il est trop confus et surtout trop connoté. Certaines structures militantes comme le CCIF [Collectif contre l’islamophobie en France, dissous depuis le mois de décembre 2020] ont imposé une interprétation de ce mot, très binaire et ambiguë : selon eux, interdire à une adolescente de porter le voile à l’école par exemple est islamophobe. Je ne suis pas d’accord. Il s’agit d’une question de respect de la laïcité.

Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème. Nous ne sommes pas dans le déni du phénomène mais dans le refus d’une certaine interprétation. Nous, nous parlons de haine ou de racisme antimusulmans. Par ailleurs, il est très difficile d’engager une politique publique pour lutter contre, car les manifestations de cette haine et les discriminations qui s’en suivent sont le plus souvent très insidieuses et donc très difficiles à établir.

Quel regard portez-vous sur le projet de loi « confortant les principes républicains », dite loi contre « les séparatismes » ?

Nous avons été peu consultés à ce sujet. Une chose est sûre, ce n’est pas en brandissant des vieilles barbes comme Clemenceau et en martelant « vive la République » qu’on va faire passer le message. Travailler sur les identités complexes, travailler sur les discours qui n’enferment pas les gens dans une seule identité, c’est ça qui marche.

Or, depuis trois ans, c’est le contraire qui se passe : on assiste à une brutalisation du débat public – sur certaines chaînes de télévision, sur Internet, sur les réseaux sociaux… Les signalements de la Dilcrah auprès du procureur de la République – une vingtaine cette année, portant par exemple sur un compte anonyme particulièrement actif, un message, les propos d’Eric Zemmour sur CNews, d’Alain Soral ou de Dieudonné – donnent lieu à des condamnations. Mais cela reste insuffisant.

L’un des sujets les plus complexes concerne les discours de haine en ligne…

Il faut de nouveaux outils. Twitter, par exemple, est un trou noir. Nous avons rencontré leur directrice des affaires publiques, mais il ne se passe rien.

Après avoir beaucoup critiqué les géants américains – Facebook, Twitter, Snapchat, Instagram… – pour leur inaction, depuis peu, on tombe dans l’excès inverse. Début janvier, j’ai applaudi, comme beaucoup de monde, lorsqu’ils ont bloqué les comptes de Donald Trump et des centaines d’autres liés à la mouvance conspirationniste QAnon. Je me suis dit qu’ils prenaient enfin conscience du danger. Mais dans un second temps, cela pose quand même la question de la légitimité et de la transparence de leurs procédés. Aujourd’hui, ils ont leurs propres règles, parfois supralégales, sans que personne n’ait son mot à dire sur leur éventuelle dangerosité, leur caractère discriminatoire. Ils décident unilatéralement.

On en revient à l’urgence de poser un cadre afin de sortir de l’opacité et de l’arbitraire. Les discussions ont lieu au niveau européen. Nous devons imposer des obligations de modération et de transparence."
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