Plein empoi

Pendant ce temps, en France, Emmanuel Macron, présente le "plein empoi" comme objectif à atteindre pour son prochain quinquennat. C'est tout de même extraordinaire que cette ambition puisse être resservie comme un vieux gratin moisi d'élections en élections. Toutes les sérénades finissent par lasser, comme celle du "vivre-ensemble" par exemple qu'on se garde de trop claironner aux oreilles de l'électreur-trice. Mais le "plein empoi" se maintient, imperturbable. Les Martiens débarqueraient-ils sur Terre que le "plein empoi" resterait la priorité. Mamma mia !
Il paraît que si M. Macron est réélu, "pôle emploi" sera rebaptisé en "France Travail". Alors là, je dis : chapeau !

Le plein emploi pour un État qui paie les gens pour qu'ils consomment, fassent des enfants et règlent leur facture énergétique, c'est vrai, ça sonne bizarre.

Les programmes des présidents sortants étant prémâchés tantôt par l'administration fiscale, tantôt par la cour des comptes, on peut imaginer que, ce coup-ci, c'est cette dernière, sincèrement épouvantée par l'état des finances publiques, qui a eu le dernier mot.

Après, renommer les vieilles incantations pour leur redonner du lustre a quelque chose d'amusant mais aussi de consternant : les communicants pensent-ils vraiment que changer des termes pour dire la même chose est efficace, même symboliquement ? (La communication politique c'est comme la pub pour le jambon ou les bagnoles, je n'y ai jamais cru une seconde.)

Macron peut dire n'importe quoi, ou ne rien dire du tout, c'est mieux, dans cette compagne, le résultat sera le même, concocté par les machines et les ingénieurs de Dominion. Il pourrait faire campagne en récitant le Cid ou en chantant "J'ai du bon tabac" sur scène une grande plume rose plantée dans le derrière, sa victoire serait mêmement assurée, les chiffres de son triomphe inébranlables.

Les résultats des urnes et des bureaux de vote ne comptent plus, seule compte la synthèse vespérale qui en sera présentée, avec l'acquiescement des hommes et femmes dont il s'est assuré la loyauté avant de les installer dans les différentes instances officielles (Conseil d'Etat, etc.) chargées de valider les dernières "synthèses".

C'est la démocratie 2.0, les amis, qui renverra ses détracteurs, le soir de la reconduction de notre Bien-aimé Dirigeant, à faire un voyage en Corée du Nord pour "voir ce qu'est une vraie dictature".

De ce point de vue, point de salut non plus du côté de Zemmour : on a pu voir qu'il était également un de ces obsédés du taf, avec en prime une tête d'inspecteur des finances teigneux qui ne vous ratera pas, depuis qu'il s'en est confectionné une de présidentiable sérieux : ces gens sont décidément incompréhensibles...

Speaking of which : non content d'avoir littéralement cassé la baraque au candidat de Reconquête en entrant en guerre un mois avant les élections, le faisant passer pour un psychorigide idéologique inapte à voir la réalité telle qu'elle est dès lors que cela ne lui convient pas, Poutine n'a rien trouvé de mieux que d'orner ses chars d'un énorme Z blanc ! Z comme les blindés russes !
C'est hallucinant, on dirait qu'il l'a fait exprès...

Nul doute que Poutine lui-même ne soit accro au turbin, du reste : c'en doit être un de la pire espèce, qui comme ex-garde-chiourme gradé du KGB vous jette dans les terribles prisons du FSB à la moindre pause pipi.
Z (comme Zemmour) a fait un éloge vibrant du travail lors de son rallye lillois, en terre du Nord, terre de mine, louchant avec envie et émulation vers le modèle soviétique du genre, Stakhanov ; cela ne s'invente pas : ce dernier s'est esquinté les poumons dans les mines de Donetsk, en plein Donbass, là où actuellement les tanks arborent leur Z.
Travail, feu et patrie, bon sang.