J'ai suivi l'intervention de Zelensky au Conseil de sécurité de l'ONU, et le moins que je puisse dire c'est qu'il m'a guère convaincu, moins même que l'ambassadeur russe, dont les mensonges odieux et grotesques à propos des attaques chimiques en Syrie m'ont pourtant toujours scandalisé. C'est que le tour de chant médiatique de Zelensky m'est désormais insupportable. Son insincérité et la lourdeur de son propos s'aggravent...
Assurer, comme il l'a fait, qu'il y aura d'autres Boutcha signifie qu'il faut prendre d'un bloc, sans moufter, en dépit des bizarreries qui sautent aux yeux, ce que lui, homme de spectacle, les Occidentaux et une obscure société américaine de satellite nous disent depuis les premières diffusions de ces "drôles" images. Drôles, en effet, car pourquoi celles des corps sont-elles floutées ? Et puis qui est cette sorte de guide qui se balade entre les morts civils parfaitement disposés et abandonnés au milieu de la rue ? Pourquoi, d'ailleurs, ces cadavres sont-ils restés intouchés pendant des semaines ? J'ai lu qu'ils pouvaient être piégés. Alors les "centaines" d'autres victimes civiles immédiatement enterrées dans la fosse commune ne l'étaient pas ? Comment se fait-il que le guide sait exactement comment chacune des victimes est morte ? On voit une voiture écrasée avec, à son bord, le corps de l'automobiliste. Un char lui aurait sciemment roulé dessus : il n'a pas eu le temps de s'échapper au volant de sa berline, ou d'en sortir ? Et ce malheureux sur son vélo, il circulait ainsi sur cette même rue en plein massacre ?
Autre chose, puisqu'on y est : un spécialiste des images en temps de guerre a expliqué que l'agression russe en Ukraine est d'ores et déjà "la guerre la plus filmée de l'histoire". À Boutcha, et dans les autres localités autour de Kiev, là où, Zelensky nous l'a étrangement promis, il se trouvera "d'autres massacres de civils innocents", les gens n'ont pas filmé avec leur smartphone ce qui se passait en bas de chez eux ? Quelque chose, aussi, me turlupine : tous ces massacres auraient été perpétrés dans des localités reprises par l'armée ukrainienne. Quand diable, alors, ces massacres ont-ils bien pu avoir lieu ?! Pendant que les Russes occupaient ces localités ? Mais où, dans ce cas, se trouvaient les combattants ukrainiens ? Pendant la débandade ? D'accord, mais que faisaient, à ce moment-là, les combattants ukrainiens sur le point de reprendre ces territoires ?
Les enquêteurs vont avoir du boulot. Espérons qu'ils pourront travailler sans entrave. Je dis cela car le théâtre de Marioupol est interdit d'accès : une véritable
crime scene de série américaine, un peu comme cette rue de Boutcha jonchée de cadavres et filmée par un drone, exactement comme le sont les trois quarts des scènes d'ouverture des thrillers produits par Netflix.
Les auteurs des crimes de Boutcha sont très probablement des Russes. Mais la tout aussi probable mise en scène projetée en mondovision serait ukrainienne, et constituerait un crime en soi tout à fait dégeulasse.