Cette fausse élite, pour le dire court et le dire bien,
est composée de gens qui n'ont jamais vécu, les jeunes à dents longues et à lunettes cerclées, les vieux blanchis sous le harnais de la fonction politique, sont des professionnels de rien. Ils n'ont jamais risqué leur vie (et à fortiori leur peau), leur avenir, dans aucune aventure incertaine, professionnelle ou humaine. Ils ont jamais vécu de manière ouverte, sur un parcours à issue tendue sur l'inconnu, non balisé et sans portique d'arrivée discernable.
Du petit merdeux à lunettes cerclées qui dirige McKinsey à Paris à François Hollande, ces gens ne connaissent ni la vie, ni le peuple, parce qu'ils n'en ont jamais goûté l'incertitude, le hasard et le danger (tant ceux de la vie en général que de la vie parmi les gens du peuple). Leur implication dans leurs activités ne fut jamais absolue, à savoir dans l'acceptation tacite d'une fin qui peut être navrante pour eux.
Si bien que ne connaissant rien, ils se figurent, on le leur a enseigné, que "le peuple" est limité dans son accueil du verbe et des idées. Qu'il faut lui prémâcher tout, en "se mettant à sa portée". Le job de cette fausse oligarchie politique consiste à calculer, avec l'aide de conseils, bien entendu, ce que le peuple peut encaisser, de conneries et de coups bas. Et c'est tout. C'est là tout ce qu'ils appellent "gouverner". Ils sont dans l'état d'esprit du dompteur de fauve, le type qui jette au tigre un quartier de viande de la main gauche et agite le fouet de la main droite. Le dompteur se figure de connaître le fauve mais c'est une illusion: pour connaître le fauve, il faut l'avoir été, il n'est de connaissance du fauve que de l'intérieur de la bête.
A dimanche les amis. Nous sommes quelques millions déterminés à lacérer le dompteur. C'est le moment. La cage est entr'ouverte.