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Ecrivez-vous le Pécraisse ?

Envoyé par Francis Marche 
Pécraisse à autre chose à foutre que d'apprendre ou appliquer les règles élémentaires de la grammaire et de l'orthographe de la langue nationale ! Et pis quoi encore ! Faut pas déconner non plus !

Otez-moi un doute: que faut-il penser de la tournure "familles de deux et trois enfants" ?

Ne faudrait-il pas "familles de deux ou trois enfants" (le "ou" étant inclusif dans le français courant et administratif), ou "familles comptant deux enfants et celles en comptant trois" ?

Familles de deux et trois enfants vous a un effet "famille tuyau de poêle" ou recomposée (et de deux de moi et de trois de toi), ou smala outre-méditerranéenne. On aimerait presque que ce soit voulu, on aurait moins pitié.
Et Pondichéry, dites, 19,54 km2, ça en jette, non, comme référence de victoire électorale pour la future présidente de la République, pûûtain!
Se peut-il que l'emploi de cette langue grossière et fautive soit voulu par la candidate, efficacement conseillée par des cabinets qui auraient convaincu l'intéressée d'user de "la langue peuple", idoine pour s'adresser aux gueux, grossière à l'image de ses destinataires ?

En fait, oui, ce doit être ça: pour être entendu du gueux, il faut lui parler "le gros sabot", la correction n'est pas pour lui.

Le pays de Voltaire et de Jules Ferry en est là.
Pendant ce temps, dans la même prose électorale largement distribuée, M. Macron promet :

Un "testing" rendu public des grandes entreprises..."

Allez savoir si ce n'est pas M. Poutou qui jacte le plus français...
Pécraisse est des "Young Leader", ceux du maître à crâne en pain de sucre et à dentition de Tyrannosaurus rex, soit le lot de corniauds à lunettes cerclées et de cruchasses à brushing qui s'identifie libéralement à l'élite mondiale. Ils se sont fourrés dans la caboche que le peuple est épais et aime les choses épaisses, moches, lourdes et courtes, et sans façons. Pas de phrases pour le lourdeau, ni de grammaire, bientôt plus de mots du tout, quelques images suffiront, comme il y a mille ans l'Eglise qui jamais n'écrivit quoi que ce soit directement pour le villageois ou le petit artisan. Jusqu'à ce qu'elle se fasse déborder par la Réforme puis par la Révolution avant de mordre la poussière bêtement au tournant du siècle dernier.

L'immense avantage que nous avons, ou que nous voyons, qui que nous soyons, chez les victimes actuelles des lunettes cerclés et des brushing: ceux-ci ne connaissent rien, n'apprennent rien de l'Histoire, qui, déjà, les nargue, les moque, les voit venir, avec leurs gros sabots mentaux, répétant les mêmes faux pas que répètent ceux qui, gonflés d'orgueil, ne se doutent pas que leur chute à venir, pour être définitive et douloureuse, en sera ordinaire, sue d'avance et ne nous réserve aucune surprise.

La connerie et l'outrecuidance finissent toujours dans le caniveau, immanquablement. Les signes avant-coureurs sont là, réjouissants.
Le plus mystérieux est tout de même qu'être écervelé, ou jouer les écervelés, réussit aux clercs, aux donneurs d'ordre, au Pouvoir. Que les classes dirigeantes ne carburent plus qu'à la connerie chimiquement pure, que leurs "nourritures psychiques" (Ruyer) ne soit plus que cela, voilà qui constitue un fait brut de la généalogie de la bêtise. Regardez ne serait-ce que les clips de campagne des candidats, c'est à peine croyable ! On en est réduit à ricaner honteusement devant un tel spectacle : s'agit-il d'une parodie ? sommes-nous en train de nous faire avoir par le malin génie des communicants ? attendons un peu, une parole sérieuse va bientôt se faire entendre... Eh bien non, on baigne dans la connerie de ceux qui, demain, vont diriger un pays dont la politique et l'exercice du pouvoir ont été taillés dans les œuvres de Montesquieu, de Rousseau, de Colbert, de Louis XIV, de J. de Maistre, de Napoléon, de Renan, de De Gaulle, de Aron, de Foucault !
Une pensée qui traverse l'esprit, et s'impose: la France possède le territoire national le plus vaste des pays d'Europe. Elle le doit à ses rois (Louis XIV surtout) et à son Empereur. Si, d'aventure, les nains, les insectes sans cervelle ni instinct qui font semblant de la diriger aujourd'hui, devaient affronter une agression militaire en bonne et due forme, le pays ne résisterait pas plus d'un jour (pas trois jours ni une semaine -- un jour), et disparaîtrait, se ferait avaler comme peut-être le Monténégro ou la Moldavie, soit par la puissance assaillante, soit par ses "défenseurs" venus d'outre-Atlantique, et cette fois, sa disparition et la fin de son histoire seraient totales et définitives.

Avant la "fin du monde", il y aura la fin des Nations. Et pour cet aboutissement-là, dans le néant, la France est le pays qui tient la corde en Europe, loin devant les Pays-Bas et l'Autriche, par exemple. Ceux qui ont conservé une âme (Grande Bretagne, Portugal, Lituanie, Danemark, Grèce peut-être) tiendraient le coup plus longtemps, se coucheraient moins vite, seraient moins promptement dépecés comme le serait la France, tel un cachalot échoué sur une plage et que les sauvages attaquent au couteau.
Cette fausse élite, pour le dire court et le dire bien, est composée de gens qui n'ont jamais vécu, les jeunes à dents longues et à lunettes cerclées, les vieux blanchis sous le harnais de la fonction politique, sont des professionnels de rien. Ils n'ont jamais risqué leur vie (et à fortiori leur peau), leur avenir, dans aucune aventure incertaine, professionnelle ou humaine. Ils ont jamais vécu de manière ouverte, sur un parcours à issue tendue sur l'inconnu, non balisé et sans portique d'arrivée discernable.

Du petit merdeux à lunettes cerclées qui dirige McKinsey à Paris à François Hollande, ces gens ne connaissent ni la vie, ni le peuple, parce qu'ils n'en ont jamais goûté l'incertitude, le hasard et le danger (tant ceux de la vie en général que de la vie parmi les gens du peuple). Leur implication dans leurs activités ne fut jamais absolue, à savoir dans l'acceptation tacite d'une fin qui peut être navrante pour eux.

Si bien que ne connaissant rien, ils se figurent, on le leur a enseigné, que "le peuple" est limité dans son accueil du verbe et des idées. Qu'il faut lui prémâcher tout, en "se mettant à sa portée". Le job de cette fausse oligarchie politique consiste à calculer, avec l'aide de conseils, bien entendu, ce que le peuple peut encaisser, de conneries et de coups bas. Et c'est tout. C'est là tout ce qu'ils appellent "gouverner". Ils sont dans l'état d'esprit du dompteur de fauve, le type qui jette au tigre un quartier de viande de la main gauche et agite le fouet de la main droite. Le dompteur se figure de connaître le fauve mais c'est une illusion: pour connaître le fauve, il faut l'avoir été, il n'est de connaissance du fauve que de l'intérieur de la bête.

A dimanche les amis. Nous sommes quelques millions déterminés à lacérer le dompteur. C'est le moment. La cage est entr'ouverte.
À dimanche, Francis. C'est le moment, en effet.
Francis, ils n'ont jamais travaillé ! Ils ont toujours été affairés, poussés par la flèche de leurs ambitions qu'ils ont, peu ou prou depuis la naissance, fichée dans le baba. C'est très différent, ça n'a même rien à voir. On les ouvrirait qu'on ne trouverait en eux qu'une boîte noire ayant enregistré le programme de leur non vie à venir. Vous savez qu'on ne connaît aucun ami à Macron ? Que celui-ci, mariée avec sa mère, est totalement insensible aux charmes de la gent féminine ? Il n'est pas inhibé, névrosé, non, il ne bande pas. Hollande, lui, a mis un point d'honneur à ne jamais se marier et il a rempli sa fonction paternelle sans y mettre une once de passion. Bien sûr lui non plus n'a jamais travaillé ni tiré une balle de fusil, comme Hamon et tout le reste des exemptés de l'existence (chez eux, c'est la carrière qui tient lieu d'existence, faire sa vie c'est faire carrière, réussir dans la vie). À droite, je vous laisse découvrir la bobine du conjoint de Pécresse. Mais sûrement le voyez-vous déjà d'ici...
Ces merdes sans nom, sans corps, sans libido, sans âme, sans relief ni "contours" (Bateson), qui n'ont jamais mis une goutte de sang dans leur présence au monde sont, sans même sûrement le savoir, les managers imaginés par le vrai grand satan du libéralisme : J. Burham, le cerveau de cette managerial revolution qui épouvanta Gurvitch lors de son séjour aux États-Unis à la fin des années 1940.
Le règne de la techno-bureaucratie a eu la peau de la France en moins d'un siècle. Récemment, il a suffi à quelques énarques peigne-cul de donner le coup de grâce en assassinant pour de bon le lien éternel qui unissait littérature et politique. Détruire la singularité ontologique de la nation française pour faire entrer le pays qui avait inventé le mariage du romantisme et de la loi dans cette nuit ridicule que vous décrivez...! Et depuis, les horreurs absolues se succèdent à un train d'enfer.
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