(1937) Voyage à Amiens pour voir les vitraux de la cathédrale. Les roses avec les pétales en forme de raquettes. Celle du nord a pour centre une espèce de calligramme formé de deux triangles qui servent de centre à une arabesque un peu orientale. Au-dessous deux rangées de figures verticales, la dernière plus large. La rose est toute bleue, le jaune et le blanc commencent à la première rangée et s'accentuent à la seconde, celle-ci avec des rouges et des verts. Tout ceci au petit point ne permettant de voir les figures qu'au milieu d'un brasillement. Au chevet étroites bandes rouges et bleues, avec des médaillons jaunes qui font littéralement fondre le cœur. Les cailloutés verdâtres avec un point rouge çà et là. Ces coups de lance vers le ciel, où la couleur accentue l'aigu de l'architecture, l'élan vertical. Cette nef d'Amiens est incomparable dans sa sublime simplicité et dans son unité de composition. Sculptures... Le grand vitrail très obscur que la lumière ne parvient pas à traverser. Ostension. Il ne faut pas que tout soit visible, il faut que parmi les choses montrées soit le mystère. (Paul Claudel : Journal)