Si je me souviens bien, l'expérience hospitalière de Renaud Camus au plus fort de la crise covidienne fut plutôt positive, pour ainsi dire : je ne sais plus précisément où ni dans quels termes cela fut exprimé, mais il reconnut qu'il "s'était trompé sur l'hôpital", ou quelque chose d'approchant, et paraissait étonné qu'on y soignait encore les gens, même âgés, en leur donnant même du "Monsieur", s'il vous plaît (plutôt que du "papy" affectueux), et qu'on soignait assez efficacement, faisant ce qu'il fallait : à moins qu'il ne fût hospitalisé dans des établissements où la qualité des soins et le personnel étaient vraiment supérieurs, et lui-même traité comme une personne très importante (PTI (mais fut-ce la cas ?)), cela ne correspond pas vraiment à la description faite plus haut, selon laquelle "les systèmes de santé se sont effondrés".
Ici tout du moins, je n'ai pas eu cette impression, celle d'un effondrement général où on laissait les gens crever dans les rues faute d'une capacité minimale d'accueillir les malades et de les soigner : je ne fus pas frappé par le fait que la situation en France était sensiblement différente ?...
Toujours est-il que cela me rappelle une phrase de
Nuit et Brouillard : "C'est bien plus difficile qu'on ne croit, de détruire un homme"... Je me demande si on ne pourrait transposer cela aux sociétés, disons
nos sociétés, "modernes", encore plutôt riches, relativement, individualistes, aux institutions encore (apparemment) robustes (dixit Mme Borne) : tant que les mécanismes assurant l'équilibre interne du système ne sont pas gravement compromis et n'ont pas atteint un point de rupture critique (prévisible seulement par une sorte de "théorie des catastrophes" sociale qui en réalité n'existe pas, je crois), cela tend à tenir longtemps, et d'autant plus longtemps que cet équilibre apparaît menacé ou plus précaire, parce que justement on prend soin alors d'éviter les écarts et les ruptures d'équilibre trop brusques qui pourraient le rompre.