Vu hier le dernier film de David Cronenberg,
Crimes of the future ; dans cette dystopie où l’environnement est de plus en plus tératogène, certains artistes exercent leur art en opérant en public leurs patients, qui semblent s’être spécialisés dans la production prolifique de belles tumeurs, extrayant celles-ci de leur corps, toutes entrailles exposées, avec maestria, sous les applaudissements des spectateurs suffoqués.
Ces performances ayant lieu sans anesthésie, l’on comprend que l’humanité est parvenue à un stade d’évolution où la douleur physique a quasiment disparu, pour laisser place probablement, sous l’action de ce qui aurait dû la provoquer, à son contraire, le plaisir, le nouveau plaisir : en effet, le cancéreux créatif, l’opéré (Viggo Mortensen) semble bien se trémousser de volupté quand les petits bras extracteurs farfouillent dans son corps…
Si les pays étaient des organismes, ce film pourrait bien être prophétique…