Je ne sais ce que Freud aurait pensé de l'actuelle politique (il était plutôt conservateur) mais
sa psychanalyse, grands dieux, avait je crois une vocation éminemment thérapeutique : si les symptômes de la maladie psychique étaient comme les coups portés par un refoulé contre les portes fermées des superstructures conscientes, le traitement consistait à trouver les clefs permettant d'ouvrir ces portes, de débonder le refoulé, ce qui devait avoir pour conséquence de faire cesser les coups, qui n'avaient plus lieu d'être.
Une politique qui s'inspirât de ce principe, ce serait inespéré : en un mot, rendre l'inconscient conscient, et le celé manifeste...
« La doctrine du refoulement devint la pierre angulaire de la compréhension des névroses. La tâche thérapeutique devait maintenant être conçue autrement, son but n'était plus l'"abréaction" de l'affect engagé dans des voies fausses, mais la découverte des refoulements et leur résolution par des actes de jugement, qui pouvaient consister en l’acceptation ou en la condamnation de ce qui avait été autrefois repoussé. Je tins compte du nouvel état des choses en appelant cette méthode d'investigation et de guérison non plus
catharsis, mais
psychanalyse. »
Sigmund Freud -
Ma Vie et la psychanalyse (1925)