Mon rapprochement d'apparence déconnante aurait peut-être gagné à être placé sous le patronage des Philippe Ariès et Muray, penseurs aussi savants et subtils que Veyne, cette fripouille foucaldienne. Mais des penseurs attachés à l'homme, dans lequel, ma foi, ils voyaient autre chose qu'une maladie de peau de la Terre (Nietzsche), qu'un accident fâcheux de l'histoire naturelle dont la forme la plus civilisée est massacrée tous les matins par les idéologies complices que nous savons. Ils lui souhaitaient probablement une inhumation solennelle et d'une tristesse infinie à cet homme -là...
Ce qui nous ramène à nos sardines funéraires. La dernière volonté d'un homme occidental peut donc être d'être enterré de la sorte... Et Alain Eytan trouve que ce signe n'est pas suffisamment grandiose ou épais pour être comparé aux rites d'antan en vue de confirmer l'hypothèse d'une décadence de notre civilisation... Le passage du char à la trottinette, de Lascaux aux tags, de l'amour courtois aux plans cul, le tutoiement systématique et la fin des sexes, ce serait peanuts par rapport aux progrès et bonnes nouvelles qui ravissaient chaque jour Paul Veyne... Eh bé, comme disait ma mamie aixoise (enterrée, comme le fut ma sœur adorée, aux sons des polyphonies corses).
- Il est curieux que la post-modernité, l'un des reflets et moteurs de la décadence, ait réussi à hypnotiser et réunir sous sa bannière à la fois ceux qui n'en pouvaient plus de l'homme et les encyclopédistes humanistes à la Michel Serres.