Ah mais pardon, je ne me permettais aucune allusion au physique de Mme Ernaux. Simplement, il me semblait que GPT3 avait fait une faute d'orthographe. La règle est la suivante, pour un homme, c'est l'essentiel de son oeuvre qui est publié, pour une femme, c'est l'essentielle. Si c'est un homme qui a le prix, c'est un Nobel, si c'est une femme, c'est une Nobelle. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
J'ai lu
Les années avec grand plaisir. C'est un livre qui m'a paru extrêmement maîtrisé, en cela qu'il rend très bien le rythme du temps d'une vie. Pour avoir feuilleté d'autres de ses livres, il m'a semblé que
Les années en était la forme achevée.
Et pour en revenir à GPT3, s'il s'agit d'un algorithme, cela illustre un peu ce que, sur un autre fil de discussion, j'essayais de dire de l'adaptation de l'homme à la machine plutôt que l'inverse. Mettons que le communiqué cité par Comolli ne fasse lever le sourcil qu'à quelques usagers de la langue française tandis que la majorité y voient le "bon usage" (c'est quand même Gallimard qui s'exprime), on accordera "essentiel" comme si, désormais, il n'était qu'un adjectif et rien qu'un adjectif et, ainsi, le robot imbécile, tout privé de "pour soi" qu'il soit, aura dicté sa règle.
Dans le même ordre d'exemple, chacun aura observé les nets progrès qu'ont pu faire les machines de traduction automatique, dont les débuts produisaient des phrases bien souvent comiques. C'est encore bien souvent le cas, d'ailleurs, selon les logiciels utilisés. Cependant, était-il invraisemblable d'imaginer, pour expliquer en partie les-dits progrès, que les textes originaux des humains aillent au devant des difficultés et fassent en sorte de faciliter le travail des machines en s'adaptant à leurs possibilités ?
Et enfin, dans le cas de textes assez longs, prévus pour être lus par des voix artificielles, quelqu'un qui travaille dans ce domaine en forte progression, m'a raconté qu'il faut veiller à éviter certains mots, pour l'instant difficiles à faire articuler correctement. Là encore, la machine fera-t-elle des progrès ou les mots heurtant son gosier finiront-ils pas se perdre dans l'usage ?