Le site du parti de l'In-nocence

“Allocution d‘ouverture“ de l’assemblée générale en ligne

Envoyé par Renaud Camus 
Mes Chers Amis,

il m’est un peu difficile de prendre la parole ou la plume ce soir devant vous, car après tout ce temps je ne sais pas à qui je m’adresse, ni à combien : à une seule personne, à deux, à trois, ou carrément à un public de masse, six, sept, huit individus, des nouveaux venus, des inconnus, peut-être. Il y a trois ou quatre ans, le sabordage du forum des membres par les milices de délation, de diffamation et d’éradication au service du pouvoir remplaciste nous a disséminés, privés de contact les uns avec les autres, blessés à mort sans nous tuer tout à fait puisque nous sommes encore là, ici, une idée, un souffle, un doigt sur une touche. Nous ne savons même pas par quel miracle nous voici revenus des Enfers, ou des Champs-Élysées. J’ai toujours dit avoir une conception lazaréenne de la patrie, il est assez normal, et assez plaisant, que me soit imposée par cet heureux coup du sort, par cette résurrection inexpliquée de notre modeste agora, une conception lazaréenne de l’In-nocence, le “parti”. Après tout nous constatons tous les jours, et chaque jour un peu plus que la veille, que la nocence à la vie dure, qu’elle est éternelle, même, et sans cesse plus vivace, plus agressive, plus sûre d’elle et de l’impunité que lui valent les plus hautes protections. Tant qu’il y a de la nocence, comment pourrait-il n’y avoir plus d’in-nocence, puisque c’est en la nocence que l’in-nocence à son fondement, sa raison d’être ? Les provocations des populations de remplacement se font incessamment plus cyniques, plus violentes, plus marquées du sceau de l’assurance et de la force accumulée. Leur brutalité ne sont qu’un des aspects de l’instauration du bidonville global, du Bidon-Monde, que nous voyons toujours plus étroitement régir nos villes, à commencer par notre capitale, mais les grandes et moyennes villes de province aussi bien, et les petites à leur suite ; et à présent les campagnes, où le régime remplaciste entend répandre également, jusqu’au moindre recoin, les populations de substitution qu’il attire sans repos. Le Bidon-Monde a ses étendards, ses totems, ses croix gammées : les éoliennes, qui prolifèrent de toute part. Sous elles prospèrent la pourriture, les déchets, les tags, la saleté, la déglingue universelle à commencer par celle des services publics qui l’un après l’autre montrent leur trame déchiquetée par la corruption, par la tiers-mondisation, par le génocide par substitution, par la liquéfaction de l’espèce, privée une à une de toutes ses formes et de toutes ses structures : effondrement de l’École, qui semble servir de modèle à tous les autres ; effondrement de l’hôpital et des services de santé ; effondrement des transports en commun : le tout tandis que s’effondrent autour d’eux, pour servir d’écrin à cette hécatombe, ces deux vieux amis de notre peuple, son langage et son paysage.

Par manque de temps, par fatigue, j’écris ceci comme je vous parlerais, sans me relire ni corriger. Je crois de toutes mes forces que le concept et l’idéal d’in-nocence, de non-nuisance, de non-violence sauf pour défendre la liberté et la civilisation, et alors en réponse à la provocation, comme dans une juste guerre, et jamais contre des innocents, et contre des in-nocents moins encore, sont plus pertinents aujourd’hui que jamais. Nous sommes, j’en suis convaincu, les seuls écologistes conséquents, les seuls vrais défenseurs de la biodiversité sous toutes ses formes, du vide, du silence, des droits de l’homme et de la femme au silence, à la tranquillité, à la sécurité, à l’espace, à la dignité, à la politesse et à la beauté — laquelle n’est rien sans celle de l’art, de l’environnement, du patrimoine, de la culture, de la poésie, et sans la présence les animaux, qui leur est consubstantielle.

Vous savez tout cela aussi bien et mieux que moi. Nous sommes des témoins : témoignons. Je n’aurais pas la prétention ou la naïveté de dire que nous sommes les bergers de l’Être, mais nous sommes ses respectueux serviteurs. Perdurons en lui, aidons-le à perdurer en nous. 
Sortons du tombeau. Reconstituons-nous. Redonnons-nous forme et structure, statuts, stature, statue. Tout ce qui est abandonné et livré au remplacisme global et à la dépossession a besoin de nous. Parlons. Nommons-nous.
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