J’essayais d’accrocher son regard, je la regardais droit dans les yeux, dans quel abîme d’inconnaissance ne tombai-je pas alors, je m’étais demandé ce qu’il pouvait bien y avoir derrière un regard, tant il était passionnant d’imaginer que l’ouverture des yeux conduise à un fond, au chiasme où étincellerait la gemme, le noyau vif de la présence à soi, à saisir, mais l’on ne me donna à voir aucun intérieur, j’aime à penser qu’elle est parfaitement creuse, avec elle on traverse une passerelle par-dessus on ne sait quoi, s’appesantir serait sombrer, que ne puis-je me rafraîchir à cette écume, à ce rien que solidifient seulement par à-coups d’impérieux et anonymes appétits, quelle inconstance, quelle inconséquence, quelle absence d’ancrage exemplaires, ô pur néant de la viduité et de l’oubli, si en deçà de toute science humaine !
