A supposer qu'il y ait quelque vérité dans la thèse du parallélisme psycho-physique spinozien, le fait d'avoir belle figure, d'être bien gaulé apparaît en soi tout aussi méritoire et valeureux qu'être doué d'une intelligence remarquable, d'une grande bonté ou d'une conscience irréprochable.
Mieux : comme les ordres physiques et psychiques, l'étendue et la pensée, sont censément concordants et concomitants (bien que non corrélatifs dans un sens causal), on peut inférer de la beauté purement physique et plastique d'une personne qu'elle possède également certaines qualités intellectuelles, spirituelles et morales admirables.
A vrai dire, la seule idée qu'avoir un beau cul soit tout aussi estimable en soi, intrinsèquement suffisant qu'être fin, spirituel et aimable est plaisante.
Cela dit, les laiderons, les malformés, les disgracieux qui n'ont rien demandé à personne en pâtiront à proportion.
Qu'on pense à Leopardi, par exemple, qui fut un gnome d'une espèce particulièrement repoussante : mais quelle âme !...
