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Com. n° 2087, 15.V.2024, Sur la décolonisation en Nouvelle-Calédonie et en France

Envoyé par Renaud Camus 
Communiqué n° 2087, mercredi 15 mai 2024
Sur la décolonisation en Nouvelle-Calédonie et en France

Le parti de l’In-nocence, comme l’implique son nom et son parti-pris constant de non-nocence, de non-nuisance, de non-violence, ne peut bien sûr que déplorer les prévisibles brutalités et exactions auxquelles se livrent en Nouvelle-Calédonie les plus exaspérés, ou désespérés, des indigènes canaques. Il désapprouve leurs méthodes, mais il soutient leur mouvement. La Nouvelle-Calédonie est avec le Tibet, et malheureusement avec la France et la plus grande partie de l’Europe, un exemple parfait des limites de la démocratie quand la légitimité dont elle est revêtue, et qu’elle confère, va contre une autre légitimité, tout aussi ancienne et non moins respectable : celle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et à rester maîtres de leur territoire historique.

Le parti de l’In-nocence l’a toujours su, il est facile de changer par le vote majoritaire le destin d’une nation, dès lors qu’on procède sur sa population à un Grand Remplacement, comme le gouvernement chinois au Tibet ou le gouvernement français en France métropolitaine ou en Nouvelle-Calédonie ; et plus facile encore si l’on ajoute à cette substitution ethnique un Petit Remplacement, dans les esprits, et si l’on dispose d'une suffisante maîtrise sur le système d’enseignement, sur l’industrie du divertissement et sur les médias pour faire voter les peuples manipulés en faveur de leur propre dépossession, de leur propre remplacement, de leur propre génocide par substitution, ainsi qu’il est arrivé vingt fois en France et qu’il pourrait bien arriver une fois encore le mois prochain.

Le parti de l’In-nocence le constate avec satisfaction, les indigènes de la grande île canaque paraissent moins disposés que les indigènes de France et d’Europe à s’accommoder plus longtemps de la colonisation et de la submersion migratoire dont les uns et les autres font l’objet. Les Canaques se révoltent : tous les adversaires conséquents du remplacisme global ne peuvent que les soutenir. Ils sont autant chez eux dans leur île que les Tibétains au Tibet, les juifs en Israël et les Gaulois en France. Pour eux et pour la France, on peut souhaiter que les relations entre les deux parties demeurent aussi étroites qu’elles le souhaiteront toutes deux, et cela d’autant plus que la France a autant intérêt à rester présente dans cette région du globe que les Canaques à ne pas remplacer, comme les Africains en Afrique, un colonisateur par un autre, plus redoutable encore pour leur liberté et leur indépendance. L’essentiel est qu‘ils échappent à la dilution sous l’afflux sans cesse aggravé d’autre peuples, comme nous sommes résolus à y échapper nous-mêmes.
Excellent texte de M. Camus, il n'oublie pas les Juifs en Israël et les Tibétains "remplacés" par les Chinois.
Même s'il est très tard, voire trop tard pour le Tibet, occupé depuis 1951, les Tibétains ont votés avec leurs pieds, et leur diaspora continue à cultiver la résistance par le Lhakar ou "mercredi blanc", jour de la semaine où les Tibétains s’efforcent de préserver leur culture.
Proche de la Nouvelle-Calédonie et des Canaques, un autre peuple mélanésien n'a jamais eu le droit à disposer de lui- même : il s'agit des Papous de l'immense Nouvelle-Guinée occidentale, occupée illégalement par l'Indonésie depuis 1969, dès lors subissant une massive "transmigration" indonésienne et donc bientôt minoritaires dans leur propre pays.
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