Sur le plan social et politique : le moindre mal ; sur le plan de la "vérité scientifique" : la moindre fausseté.
Qu'il est donc erroné et même spécieux de vouloir réaliser le meilleur des régimes politiques, autant qu'il est parfaitement vain de prétendre avoir découvert, dans quelque domaine,
la vérité. Qu'il n'y a donc pas d'état de la connaissance où serait accessible une totalité du savoir, au regard de quoi les tâtonnements actuels, nécessairement incomplets et temporaires, ne seraient que piteux : ils sont au contraire la seule source de connaissance effective possible, quand l'ambition démesurée de l’omniscience ne peut que décevoir et tromper.
« Ainsi notre recherche de la vérisimilitude entre théorie concurrentes devient, notamment du point de vue empirique, une comparaison entre les contenus de fausseté des théories concurrentes.
En science également vaut, semble-t-il, la formule lancée un jour par Churchill : il n'y a pas de guerres gagnées, il n'y a que des guerres perdues.
Jamais nous ne pouvons acquérir l'absolue certitude que notre théorie n'a pas perdu. Tout ce que nous pouvons faire, c'est rechercher le contenu de fausseté de notre meilleure théorie. Ce que nous faisons en essayant de réfuter notre théorie, c'est-à-dire en essayant de la tester rigoureusement... » (Karl Popper -
La Connaissance objective)
