Il y a quelque chose qui cloche dans cette façon si misérabiliste de parler de la vie des drogués. Je suis persuadé qu’il doit y avoir des
junkies heureux de leur sort, encore que ce mot de "bonheur" soit en l’occurrence probablement impropre, certes, mais tout du moins de ceux qui, plus endurants peut-être, trouvent leur compte dans une telle existence saccadée, faite d’alignements de
gréements d’étincelles, et ne la voudraient en aucun cas remplacer par un parcours plus normé.
Personnellement je m’en veux de n’avoir guère pris de substances réputées plus dangereuses que l’émollient cannabis, et ne peux en vérité m’en prendre qu’à ma trouillardise : un souci hygiéniste et économe de la santé de ma petite personne, et la crainte de ce que pourraient avoir de déstabilisant de trop grands plaisirs, aussi de se retrouver sonné sur le cul, dans des lendemains peu reluisants.
Mais rien n’est perdu !
Tout bien considéré, je crois qu’on ne peut contester que la meilleure des morts, la plus orgastique, la plus extatique, serait de trépasser par overdose. L’apothéose et puis rien.
Cela ou la mort dans et par l’orgasme, d’ailleurs, comme le bienheureux Faure jouissant à s’en faire exploser le cœur dans la bouche de la Steinheil, si la légende dit vrai.
L’idéal serait évidemment de combiner ainsi les effets : claquer en foutant, défoncé à mort.
Ce serait donc le
chemsex, comme disent en s’affriolant les clabaudeurs.
Et je t’ai vue te rompre et jouir d’être morte ô plus belle
