Communiqué n° 598, mardi 11 mars : Sur un veto abject de George Bush

Le parti de l'In-nocence exprime le parfait dégoût que lui inspire le veto mis par le président américain George Bush à la loi adoptée par le Congrès des États-Unis à la fin du mois de février dernier et qui interdisait l'usage des méthodes dites "poussées" lors des interrogatoires de "combattants ennemis illégaux" : le veto présidentiel américain équivaut à une légitimation de la torture, et tout spécialement de l'usage fréquent du "waterboarding", ou simulacre de noyade.

Le parti de l'In-nocence, dont les sentiments à l'égard des États-Unis et de leur histoire sont faits d'amitié, de sympathie, d'admiration et de gratitude, est horrifié par une décision qui, confirmant et au-delà des pratiques abominables déjà trop répandues, souille de façon irréversible l'image d'un pays tout entier fondé sur une exigence morale et qui est, tout autant que la France et l'Angleterre, une des patries modernes de la liberté, du droit et de la dignité humaines.

Je m'associe à l'indignation du Parti. Il me semble que nos amis américains sont coutumiers du fait. Je me souviens avoir lu, il y a près de dix ans, un excellent livre, Morts pour raisons diverses, d'un historien canadien, James Bacque, qui s'intéressait au sort réservé aux prisonniers de guerre allemands par l'armée américaine après la Seconde Guerre mondiale. Comme les prisonniers de Guantanamo aujourd'hui, les soldats de la Wehrmacht s'étaient vu priver du statut de prisonniers de guerre pour celui de "forces ennemis désarmées". Cette substitution n'était pas sans conséquence puisqu'elle privait les Allemands de la protection de la Convention de Genève, qui devait leur garantir des droits notamment en termes de rations alimentaires minimum. D'après l'historien canadien, près d'un million de soldats, internés dans les anciens camps nazis, seraient morts de faim et de mauvais traitements dans les années qui suivirent la guerre.
J'ai regardé hier sur Arte l'excellent reportage consacré à la destruction du monde selon Monsanto. Là aussi, on nous y rappelait le peu de cas que les proclamés démocrates font de leurs propres règles. On y voyait des bombardements à l'agent orange (dioxine) sur les Vietnamiens. Qui continuent aujourd'hui d'en mourir par centaines.