Le site du parti de l'In-nocence

Requiescat

Envoyé par Didier Goux 
07 février 2008, 17:17   Requiescat
Gai Luron publie son meilleur billet (à mon humble avis) et annonce que ce sera le dernier. C'est ici :

[presqueriensurpresquetout.unblog.fr]
08 février 2008, 09:00   Re : Requiescat
J'avoue que je n'arrive pas très bien à comprendre comment certains blogueurs sont à même pendant des mois, des années d'actualiser presque journellement leurs blogs.

Le Gai Luron était, dans le groupe de tête de la blogosphère francaise, un des meilleurs. Saluons sa disparition par une triple salve et par un vigoureux hip, hip, hip, hourra...
Utilisateur anonyme
11 février 2008, 13:20   Re : Extrait remarquable
Cet extrait remarquable du billet de Gai-Luron:

"Pourquoi l’Inquisition me semble-t-elle être une comparaison pertinente ? Parce que l’inquisition constitue un phénomène de substitution de la recherche d’un lieu de discours à la recherche de la vérité ; il s’agit, en effet, d’identifier la nature d’un discours, c’est-à-dire déterminer s’il est hérétique ou orthodoxe, vis-à-vis de dogmes infaillibles. L’Inquisition, c’est ainsi la substitution de la recherche d’une caractérisation de la nature du discours sans que ne soit cherchée la possibilité qu’un discours hérétique soit vrai. De ce fait, cela permet de discréditer un discours à partir non pas de ses erreurs, mais de son inadéquation à la doxa ; il me semble que ce à quoi nous assistons aujourd’hui relève exactement de ce phénomène : nous ne cherchons plus à creuser la vérité du discours, nous en cherchons la nature. Beaucoup croient triompher en qualifiant un discours de « réactionnaire », de « gauchiste », de « libéral », de « pervers » ou que sais-je encore, comme si ces qualifications, en soi hérétiques, revenaient à en disqualifier la pertinence ; la caractérisation du discours évacue son examen critique et rationnel, du point de vue de la vérité de ses énoncés. Hélas, mille fois hélas, cette manie que je trouve plus que détestable, est loin, bien loin, d’être l’apanage d’un petit nombre ; elle est au contraire l’arme la plus répandue, à droite, à gauche, chez les catholiques, les musulmans, comme chez les athées.

Combien de fois en effet a-t-on entendu que la nécessaire baisse des impôts constituait le « bon discours de droite libéral », comme si cette caractérisation suffisait à ruiner la pertinence du propos ? Combien de fois les libéraux ont-ils fait taire les critiques du capitalisme financier en qualifiant de « délires gauchistes » les critiques à l’encontre de la marche contemporaine de l’économie mondiale ? Combien de fois des catholiques, fort zélés il est vrai, ont-ils, devant certaines difficultés évidentes du Christianisme, cherché à disqualifier leur interlocuteur en le traitant d’athée, ou en lui refusant le droit à la parole sous prétexte qu’il n’avait pas reçu la « grâce de la foi » ? Non seulement ces réactions m’ont toujours semblé être une très grave atteinte à la recherche de la vérité, mais de surcroît, cela marque la mort de l’intersubjectivité : refuser des lieux de discours dissemblables au sien, ce n’est rien d’autre que refuser le débat, à moins de ne débattre qu’avec des individus dont les convictions sont déjà partagées. La tentation du « d’où tu parles », l’identification du lieu de discours, voilà ce qui, à mes yeux, rend l’essentiel des débats rationnels impossibles car cela revient à déclarer une ou plusieurs positions abominables, cela revient à déclarer illégitimes certains lieux de discours, et à ne finalement retenir que le morcellement des natures de discours, au détriment d’un monde commun intersubjectif où chacun des sujets serait lié par une commune passion de la vérité."
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