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Société métissolâtre : la surenchère.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
15 mars 2008, 09:52   Société métissolâtre : la surenchère.
Si vous n'avez toujours pas compris que le métissage c'est mieux, c'est bien, c'est le Bien...

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Exposition Planète Métisse au musée du quai Branly : 18 mars 2008 - 19 juillet 2009

Métissages, colonisation, mondialisation, "choc des civilisations"...Rendant compte du contact des peuples et des traditions, de la coexistence d'identités mélangées, la notion de métissage traduit une manière de concevoir les rapports entre altérités. L'exposition Planète Métisse souhaite susciter l'imaginaire des visiteurs dans le cadre d'un parcours qui fait dialoguer les objets entre eux, du XVème siècle à nos jours. Elle analyse les répercussions de l'expansion européenne, principalement ibérique, sur les autres civilisations et les influences croisées entre Est et Ouest dans le sillage des grandes expansions, chinoise et musulmane notamment. Cette exposition sur les objets et les arts métis met en valeur la richesse des productions artistiques issues du métissage des manières de faire et de croire, de créer et de concevoir.

Commissariat : Serge GruzinskiSpécialiste international du Nouveau Monde, Serge Gruzinski a déjà collaboré avec le musée du quai Branly. En 2004, il avait la direction scientifique du colloque « L’Expérience Métisse », qui proposait de confronter différents regards sur la problématique du métissage dans les civilisations du monde.

Serge Gruzinski est historien ; directeur de recherche au CNRS, et directeur d'études à l’EHESS, il est l’auteur de plusieurs livres fondateurs.
Après avoir consacré un ouvrage à la guerre des images que s’étaient livrée les Espagnols et les Indiens mexicains durant les premiers siècles de la colonisation (Guerre des Images – de Christophe Colomb à « Blade Runner » (1492 – 2019), Fayard, 1990), il signe, en 1995, un essai plus largement consacré à la « pensée métisse ».

Catalogue : Planète métisse - sous la direction de Serge Gruzinski - 224 p - coédition musée du quai Branly et Actes Sud - 45
Ce qui est occulté dans le détail du métissage, le nitty-gritty du métissage, son vécu: le métis est seul. On ne voit pas de collectivité métis, de société métis dont la tentative d'existence ne se soit achevée dans la tragédie - je pense ici à l'histoire de Louis Riel et à ceux qui s'en réclament au Canada. Il n'y a pas de société métissée heureuse, on le sait (on évoque à ce propos ici assez souvent le cas du Brésil), mais ce que je crois pire encore: il n'y a pas de métis heureux. Le destin de chacun - sujet sur lequel je devrais avoir qualité à m'exprimer, en en comptant trois parmi mes proches - semble être de se sur-communautariser, d'être en tout cas sommé de se choisir un camp, d'être en un mot rejeté vers des racines qu'il n'aura d'autre choix véritable que de s'inventer en les revendiquant plus fort encore que s'il elles lui eussent été naturelles. En Asie, c'est parmi eux que l'on trouve dans l'histoire les fanatiques les plus dangereux, les révolutionnaires nationalistes les plus prêts à trancher les têtes, à trahir, les propagandistes les plus virulents, les plus surhumainement doués pour faire valoir un camp politico-ethnique contre un autre - ici la propagandiste sino-belge Han Suyin qui parvint à racoler une part de l'intelligentsia européenne et américaine vers le maoïsme de la pire époque.
Utilisateur anonyme
15 mars 2008, 15:32   Re : Société métissolâtre : la surenchère.
Oui, cher Francis. J'ai constaté moi aussi cette même division/haine de soi, un camp contre l'autre (jusqu'à l'extermination du camp maudit si possible), tempéré parfois, mais très temporairement, par cette forme de sentimentalisme avachie que l'on nomme "amour universel", sorte de "m'enfoutisme sympa".

L'exemple de l'humoriste Dieudonné... A noter qu'il fût un temps ou les métis (blanc/noir), et ce le plus souvent, s'essayaient à devenir "plus blancs". Ce temps est désormais révolu : tout métis "qui se respecte" n'aspire qu'à se "noicir" davantage.
Oui, c'est très exactement cela, cher Wagner, le métis "dans sa chair",déteste son état, il rejette le métissage. Ce sont les autres, les Desouches en auto-détestation qui rêvent la condition de métis comme enviable, idéale et la souhaitent généreusement et sans frais à tout le monde.

Et il est vrai que si pendant des décennies, le métis s'est souhaité "plus blanc", le voilà à présent se voulant plus noir que noir. Le métissage est un état non-assumable par l'individu.

Les Desouches qui s'engouent pour "le métissage sympa" ignorent absolument tout de ce drame. Le métissage n'est souhaitable que pour autrui.
Au vrai, rien d'étonnant à ce que le discours sur le métissage soit traversé de part en part, sillonné, griffé de partout de références au grand Autre. L'Autre est bon pour le métissage, (comme on disait jadis, à l'époque de la conscription "bon pour le service") pour ces propagandistes du phénomène et autres prosélytes d'une société métissée: l'Autre, c'est à dire, autrui, jamais eux-mêmes, à l'abri de ce malheur.

Quand j'écris "le métissage n'est souhaitable que pour autrui", il faut penser "l'Autre est bon pour autrui", il ne me concerne pas particulièrement; au vrai, son mal, celui du métissage, n'est pas le mien, le métis n'a de rôle en ma vie que d'agrémenter mon paysage social; j'en suis préservé dans ma chair et j'en ai les mains libres pour le prêcher à la société.

On ne voit pas de métis faire l'apologie du métissage: ceux-là savent de quoi il retourne.
L'Autre est bon pour autrui comme la Différence.
La caste de fils à papa gaucho-caviard, par grande générosité et souci du peuple, a abandonné à celui-ci, pour qu'il s'en enrichisse, les différentes ethnies qu'elle a encouragées à s'installer dans notre pays, se contentant, stoïquement, pour elle-même de sa domesticité africaine. C'est beau l'Altruisme.
Utilisateur anonyme
15 mars 2008, 18:19   Sagesse des nations
"Donne et buoi di paesi suoi."

Délicat à traduire. Quelque chose comme "Femmes et bœufs de son pays"


(Quant à la propagande dont bénéficie le métissage, il me semble assez vain de ne pas l'envisager dans ses terribles liens avec l'essor technique, dans la mesure où le métissage n'est mis en avant, selon moi, que pour faire naître un "homme nouveau" qui, précisément, serait tout sauf métissé, c'est-à-dire radicalement uniforme. Ce ne serait d'ailleurs pas la première fois que, pour se débarrasser d'un phénomène quelconque (ici le métissage, la "différence") on commencerait par chanter ses louanges.)
Utilisateur anonyme
15 mars 2008, 18:31   Re : Sagesse des nations
Mais le métissage, C'EST, précisément, l'éradication des différences, non?
C'est qu'il y a deux ordres de métissage. Le métissage des individus et celui des sociétés, lequel, il y a encore trente ou quarante ans, était désigné comme "brassage". Cette distinction est celle qui vaut entre mosaïque sociale et creuset biologique.

On ne sait plus, dans le galimatias vaporeux qui caractérise le discours actuel sur "le métissage", et qu'illustre à la perfection le tract ci-dessus, duquel de ces deux phénomènes il est au juste question: le plaidoyer est indistinct, globalisant, comme l'est l'Autre ontologique.

En ce sens, ce tract est un texte philosophique qui, en fondant ces deux ordres, dégage une ontologie: le métissage en devient tout à la fois le culte de l'Autre, l'usage de l'Autre et un culte à l'usage de l'Autre qui lui attribue une destinée, lui assigne une place à part. Le métis étant traditionnellement un être à part, il devient, en vertu de cette ontologie, tout l'être de l'Autre en même temps que l'attribut exclusif d'autrui.

Les implications politiques de cette ontologie sont considérables, d'abord parce qu'elles sont contradictoires aux intentions humanistes déclarées de ses initiateurs.

En effet, Soi non-métis ne sera jamais assimilable à l'Autre-Métis, objet du discours de Soi sur l'Autre, c'est ainsi que si la société future doit se bâtir sur et autour de l'Autre-Métis, le soi qui institua cet Autre s'instaure en position de dêmi-ourgos exclu. Bref, cette ontologie de l'Autre-Métis fait roi, est exclusive (expulsive) de Soi. Autrement dit, l'autodétestation est une mécanique d'auto-expulsion de l'histoire et d'exclusion, la fameuse exclusion qui hante le Moderne et dont aucun politique ne veut.
15 mars 2008, 18:54   Re : Sagesse des nations
Il en est en politique comme en amour: la dévotion à l'autre, entière, démesurée, scopique, non sollicitée, est une mécanique d'auto-exclusion du réel.

En amour: mécanique d'auto-exclusion du réel; en politique: mécanique d'auto-exclusion de l'histoire.
Utilisateur anonyme
15 mars 2008, 21:39   Re : Société métissolâtre : la surenchère.
"Récusant frontalement la notion de races pures, l'antiracisme mixophile n'en pense pas moins racialement, favorisant le retour inattendu du mythe du sang par son apologie du sang-mêlé, érigé en quasi-race supérieure."

P.A. TAGUIEFF , Les fins de l'antiracisme
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