Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 606 : Sur la nomination de M. Georges-Marc Benamou à la direction de la Villa Médicis

Le parti de l'In-nocence voit dans la nomination à la direction de la Villa Médicis de M. Georges-Marc Benamou, jusqu'à présent conseiller du président de la République pour la culture et la communication, un affligeant témoignage du mépris dans lequel le chef de l'État et son entourage tiennent la culture : à la tête d'une des institutions les plus anciennes et les plus prestigieuses de la République est nommé un homme sans oeuvre et sans prestige aucun, un journaliste qui même au sein de sa profession n'a pas su s'attirer le respect de ses pairs, une personnalité dont la notoriété est due tout entière à la proximité que ses intrigues lui ont successivement value avec des chefs d'État de bords politiques opposés.

Le parti de l'In-nocence juge en outre que la nomination de M. Georges-Marc Benamou à la direction de la Villa Médicis, qui serait déjà scandaleuse si elle était un témoignage de la faveur présidentielle, devient une gifle administrée à tous les artistes, tous les chercheurs en histoire de l'art, tous les agents professionnels de la culture dès lors qu'elle apparaît, selon la presse, comme une « mise à l'écart », un exil doré, un lot de consolation dans une disgrâce, au moment d'une révision au demeurant très souhaitable de la politique culturelle.
Cet "ordre des choses" (comment l'appeler autrement ?) devient vraiment insupportable. Comme nous sommes loin du temps où Montaigne pouvait seulement regretter l'ignorance de la noblesse...
19 mars 2008, 22:52   Rapport du Sénat
Voici un extrait du rapport du Sénat relatif à la Villa, et à ce que pourraient être les critères de choix de son directeur :


Le ministère pourrait engager une réflexion sur le profil des futurs directeurs : après un grand artiste et un historien d'art, après un homme de médias et deux hommes de culture, écrivains, issus de la haute administration et ayant exercé des responsabilités importantes dans le domaine culturel, il conviendrait sans doute de choisir entre deux profils possibles :

· une personnalité de prestige, artiste de renom international -comme l'était Balthus- ou un professionnel ayant occupé des fonctions médiatiques touchant aux arts plastiques, qui pourrait sur son nom ou par son exemple mobiliser autour de lui des talents de toute nature, dès lors que cette personnalité manifesterait la disponibilité nécessaire ;

· un homme de réseaux, qui ne serait pas nécessairement connu du grand public, mais qui, parce qu'issu du sérail, aurait l'expérience et, surtout, les connections nécessaires pour s'entourer des conseillers spécialisés, faire venir des résidents de tous horizons, et assurer, enfin, l'insertion des anciens pensionnaires artistes ou créateurs, dans le circuit culturel et économique.

On peut remarquer que, à des degrés et selon des modalités diverses, les successeurs de Balthus ont été des hommes de réseaux.
20 mars 2008, 09:06   Re : Rapport du Sénat
Le prochain sera un gagnant de la Star Ac' : je prends les paris...
Utilisateur anonyme
20 mars 2008, 09:43   Pire que M. Georges-Marc Benamou ?
Lu ce matin que pour succéder à Richard Peduzzi, directeur depuis 2002, de multiples noms circulaient, dont celui de l'écrivain Laure Adler...
Utilisateur anonyme
20 mars 2008, 14:29   Re : Pire que M. Georges-Marc Benamou ?
Et Bernard Laporte?
20 mars 2008, 15:41   Salut les potes !
« Salut les potes ! »
Vu ce matin chez mon marchand de journaux : image fameuse du chef de l'État en présence des cardinaux, couverture de la revue "Histoire du christianisme".


A défaut d'in-nocence, nous sommes en pleine indécence...
La Villa Médicis, victime du fait du prince
LE MONDE | 21.03.08 | 15h29
Nous sommes, au-delà de toute question de personnes, attachés au respect des compétences, des institutions et des règles. L'Académie de France à Rome poursuit une noble tâche depuis des siècles, de transmission et de création. La diriger requiert un lien fort avec l'Italie et sa langue, un intérêt nourri pour la création contemporaine dans ses expressions les plus diverses et toujours exigeantes, bref, un enthousiasme, une passion.
Il apparaît qu'une nomination pourrait être bientôt effective, qui enverrait à la Villa Médicis le conseiller aux affaires culturelles de l'Elysée quittant ses fonctions, comme lot de consolation. Soyons clairs : personne n'aurait pensé une seconde à lui pour ce titre en dehors de la nécessité de lui trouver un parachutage. Qu'il déclare vouloir s'y consacrer avant tout à des activités personnelles ne fait qu'ajouter à l'inquiétude.
PRINCIPE DÉMOCRATIQUE
Cette nomination serait méprisante, pour nos voisins italiens, pour l'Académie de France à Rome, pour tous les créateurs, et notamment ceux qui ont mérité son hospitalité, et tous les citoyens qui veulent préserver l'indépendance de la culture face aux pouvoirs politiques.

En date du 6 avril 2007, Nicolas Sarkozy, alors candidat à la présidence, émettait le souhait dans son projet que "les nominations aux fonctions les plus importantes de l'Etat se fassent sur des critères de compétences et de hauteur de vue, et non sur des critères de proximité avec le pouvoir politique en place. Les candidats à ces nominations seront auditionnés publiquement par le Parlement et celui-ci pourra mettre son veto à leur nomination". Nul besoin de procès ni de polémiques. Nous appelons simplement à l'application de cette belle idée de transparence.

Le poste de directeur de l'Académie de France à Rome est important, prestigieux, il nous représente dans un grand pays de création et de culture. Nous demandons donc au président de la République d'appliquer le principe démocratique d'une soumission des candidatures aux commissions spécialisées de l'Assemblée nationale et du Sénat.

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Jane Birkin, artiste ;
François Bon, écrivain ;
Geneviève Brisac, écrivain ;
Pascal Bruckner, écrivain, philosophe ;
Olivier Cadiot, écrivain ;
Sophie Calle, artiste ;
Patrice Chéreau, metteur en scène, cinéaste ;
Bernard Comment, écrivain, ancien pensionnaire de la Villa Médicis ;
Pascal Convert, artiste et ancien pensionnaire de la Villa Médicis ;
Maryline Desbiolles, écrivain ;
Pascal Dusapin, compositeur, ancien pensionnaire de la Villa Médicis ;
Alain Finkielkraut, philosophe ;
Gérard Fromanger, artiste ;
Valérie Gans, écrivain ;
Gabriel Garran, metteur en scène ;
François Hartog, historien ;
Valérie Lang, comédienne ;
Gila Lustiger, écrivain ;
Bruno Mantovani, compositeur, ancien pensionnaire de la Villa Médicis ;
Pierre Michon, écrivain ;
Catherine Millet, critique d'art, auteur, directrice d'Art Press ;
Marie-Ange Munoz, écrivain ;
Manuela Morgaine, artiste, ancien pensionnaire de la Villa Médicis ;
Stanislas Nordey, metteur en scène ;
Bernard Pagès, artiste ;
Giuseppe Penone, artiste plasticien ;
Jacqueline Risset, écrivain, professeur, traductrice ;
Olivier Rolin, écrivain ;
Tiphaine Samoyault, écrivain, ancien pensionnaire de la Villa Médicis ;
Jean-Noël Schifano, écrivain, éditeur, citoyen d'honneur de la ville de Naples ;
Yves Simon, écrivain, chanteur ;
Aberrahmane Sissako, cinéaste ;
Alain Veinstein, écrivain, producteur à France-Culture ;
Marc Weitzmann, écrivain.
z'avez vu un peu ? j'irais tout dire à la maîtresse si j'étais vous !
22 mars 2008, 20:04   Directeur
Je me suis toujours demandé par quelle aberration la Villa était dirigé par un homme issu du monde de l'art, et présidée par un administrateur.

On ne peut faire les choses simplement, semble-t-il : un président doit avoir une stratégie, insuffler des idées nouvelles. Un directeur dirige.

Il y a là des contre-emplois saisissants (à moins que, dans les faits, ce ne soit le secrétaire général qui dirige (pas celui-ci, l'autre)).
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