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Café littéraire, ce soir

Envoyé par Aline 
09 janvier 2009, 19:23   Café littéraire, ce soir
Renaud Camus est l'un des invités de "Café littéraire" ce soir sur France 2, à 22h15.
Autres invités (selon mon programme Télévison) : Philippe Besson, Laurent Balandras, Azouz Begag, Michel Quint, Nan Aurousseau, André Bercoff.
L'annonce a été faite par JPB sur le forum de la Société des Lecteurs.
Il faut que je trouve une télévision.
A défaut, il me semble que vous pourrez facilement regarder l'émission sur le site de France 2.
Ah... j'en viens, justement, de ce site, c'est absolument éprouvant. Rien trouvé du tout, si ce n'est une vague "fiche programme". Et puis c'est tellement laid que ça donne envie de fuir en courant.
Soyez rassuré, la vision et l'écoute du programme lui-même donnent aussi envie de fuir. Mais je vais essayer de rester jusqu'au bout devant mon poste de télévision.
09 janvier 2009, 23:42   Re : Café littéraire, ce soir
J'ai trouvé Renaud Camus particulièrement élégant et paraissant tout à fait à l'aise avec un je ne sais quoi de détaché qui faisait très classe. Bravo pour sa mise au point, en guise d'entrée en matière, sur les accointances vicieusement suggérées de Pascal Sevran avec Pétain. Je trouve qu'il a bien fait de ne pas relever la leçon de morale éculée de Begag. Elle est tombée à plat. J'ai été déçue qu'on ne lui ait pas donné la parole plus longtemps.
Utilisateur anonyme
09 janvier 2009, 23:46   Re : Café littéraire, ce soir
(Message supprimé à la demande de son auteur)
10 janvier 2009, 00:39   Re : Café littéraire, ce soir
La vidéo pourra être visionnée sur ce lien dans quelques jours:
[programmes.france2.fr]

Pour l'instant c'est la vidéo de l'émission de la semaine précédente.
10 janvier 2009, 01:12   Re : Café littéraire, ce soir
Oui, très élégant, chère Cassandre, dans cette belle harmonie de verts et de brun marron. Sa mise au point immédiate, (quoiqu’émise sur un ton tranquille) a peut-être donné des craintes à Piccouly quant à la suite de l'entretien. Voilà sans doute pourquoi la parole ne lui fut pas donnée plus. Quoi qu'il en soit, il a été traité avec respect. J'ai eu quelques craintes quand l'Affaire a pointé son nez mais tout compte fait, tout s'est très bien passé, Besson a fort bien décrit les phénomènes de meute et d’emballement dans la presse. Cette affaire semble si loin maintenant, expliquée simplement, si petite à présent pour ceux du moins qui ne l'ont pas vécue, et dire qu'elle a causé tant de souffrances!
Je suis heureuse d'avoir vu et enregistré cette émission. Begag, aux côtés de ces intellectuels, avait l'air d'un benêt. D'un petit abbé benêt, gardien de la morale, soucieux de réprimer le moindre gros mot. Il ne faisait pas le poids mais Renaud Camus a eu le bon goût de n'en rien laisser paraître.
Je suis trop fatiguée pour en dire plus ce soir. Je remercie Renaud Camus.
Begag, aux côtés de ces intellectuels, avait l'air d'un benêt.

Mais, chère Aline, vous m'étonnez, Begag a toujours l'air d'un benêt.
Utilisateur anonyme
10 janvier 2009, 11:37   Re : Café littéraire, ce soir
Begag, quand il ne parlait pas, quittait son sourire faussement bon enfant pour prendre un air mauvais d'inquisiteur à l'affût, et c'était une transformation surprenante. C'est lui qui a gagné. Chaque parole a dû être pesée, un "tout ce que vous dites pourra être relevé contre vous" pointait dans ses yeux, et gare !
Renaud Camus a bien failli être encore excommunié pour avoir écrit populo, marque d'un mépris insupportable contre le peuple et encore plus, contre les immigrés qui en font partie et donc du racisme que cela supposerait. Non, la censure régnait, ce n'est plus la France de la parole facile, libre, impertinente, provocante.
Il n'y avait plus qu'à grimacer aussi des sourires de convenance dont le coût m'a fait souffrir mais bien moins sans doute qu'à Maître Camus..
Utilisateur anonyme
10 janvier 2009, 11:53   Re : La cause du populo
Il y a eu un moment très drôle dans cette émission, c'est quand, s'apercevant que le passage qu'il avait dûment surligné dans Le Royaume de Sobrarbe afin de "coincer" Renaud Camus était en fait une citation de Catherine Robbe-Grillet, Picouly s'est exclamé : "Donc, à partir du moment où vous reprenez une citation, vous considérez qu'elle n'est pas de vous ?".
10 janvier 2009, 11:59   suite des commentaires
J'ai trouvé bien drôle l'air intrigué de Picouly, quand il sembla apprendre que l'on pouvait citer dans un livre les phrases d'un auteur avec qui on n'était pas absolument en accord. Croyait-il qu'une citation devenait ipso facto la preuve irréfutable, juridique, des opinions et des adhésions du citateur? Un abyme paraissait s'ouvrir sous ses pas : quoi! tout ne se lit donc pas au premier degré, et sans la moindre attention à la ponctuation? A ce moment-là, quand il attribua à Renaud Camus la responsabilité des mots copuler et populo, j'ai cru voir l'auteur se raidir un peu, et se pencher vers lui pour rectifier le propos. Il faut dire que la question de la citation, de la paternité des mots et des propos, est devenue stratégique et périlleuse, depuis que nous avons des lois mémorielles et linguistiques. Azouz Begag était consternant en ministre : d'ailleurs, l'ironie complice que mettait Picouly à le nommer "Monsieur le Ministre" disait clairement, et involontairement, la vérité actuelle du titre. Après tout, Ministre, du latin minus, désigne étymologiquement un serviteur. La noble modestie des "Ministres du culte" a disparu, il ne reste plus que des domestiques de la plus basse espèce.
Utilisateur anonyme
10 janvier 2009, 12:16   Re : Café littéraire, ce soir
Et quand l'ex-ministre a consenti à lâcher ses crocs de la dépouille de Pascal Sevran, c'est distrait par une nouvelle proie, bien vivante, multiple et autrement plus intéressante à effrayer : son éditeur !
L'ex-ministre tient un discours singulier : "Je donne le droits aux gens..."
J'aimerais savoir au nom de quoi, de qui il se permet de donner ainsi aux gens le droit de ceci ou cela. S'il avait dit : les gens font ce qu'ils veulent ; ou : je laisse les gens faire ce qu'ils veulent ; le discours eût été acceptable, mais ici ce qui se donne à entendre c'est la singulière phraséologie totalitaire des pseudo-démocrates. Il ne s'agit plus de manifester un accord ou un désaccord et d'argumenter l'un ou l'autre, il s'agit d'accorder des droits aux autres.
Je croyais, naïvement, que le droit nous était accordé et était garanti par la Constitution et les lois qui lui étaient conformes et donc que les uns et les autres, soumis à ces mêmes lois, étions égaux devant elles. M. Begag doit valoir mieux que nous...
10 janvier 2009, 14:05   Re : suite des commentaires
Moi, j'emploie souvent le terme "populo" dans un sens affectueux . Il a une connotation qui ne peut le faire s'appliquer, à mes yeux, qu'au peuple "de souche". Je vois mal nommer " Populo " les adeptes du Prophète avec leurs m'as-tu-vu à capuche et leurs mamas entchadorisées.
Le populo est à la démocratie ce que la populace est à l'ochlocratie.
Utilisateur anonyme
10 janvier 2009, 14:15   Re : suite des commentaires
Moi, j'emploie souvent le terme "populo" dans un sens affectueux .

Ce que vous dites me fait penser


à cette jolie chanson.
10 janvier 2009, 14:36   Re : suite des commentaires
Merci, cher Alexis. Ces vieilles rengaines d'un "Paname" à jamais disparu, que j'ai connu et tant aimé, me font monter les larmes aux yeux.
Philippe Besson est assez agaçant, avec ses "C'est vrai que", ses "sur c'est quoi la politesse", etc. et sa manière d'être toujours d'accord, comme s'il craignait de ne pas être avec le troupeau.
Curieux pour un homme qui dit par ailleurs qu'il prend le parti de la proie contre la meute. Il me paraît plutôt appartenir aux meutes... il ne transpire pas la solitude et le renoncement.
Ce Philippe Besson est non seulement c'estvraiquiste, mais il est également un beau spécimen de soi-mêmiste : c'est vrai que je me souviens que Pascal et Bertrand - qui est d'ailleurs un ami...
10 janvier 2009, 16:31   Re : Café littéraire, ce soir
"Begag, quand il ne parlait pas, quittait son sourire faussement bon enfant pour prendre un air mauvais d'inquisiteur à l'affût, et c'était une transformation surprenante. "
Il faut savoir, cher Obi Wan, que cette transformaton surprenante, ce constant "fondu- enchaîné" entre le doucereux et le menaçant, le clownesque sympa et la pseudo indignation morale, ce perpétuel passage d'un état à l'autre si rapide que l'on doute parfois les avoir remarqués est caractéristique de nombreux musulmans. J'ai eu beaucoup d'Azouz Begag comme élèves. Ainsi que je l'ai écrit dans un précédent message : ils me font irrésistiblement penser au chef mafieux faisant son numéro de "charme " à la table du banquet des gangsters dans la séquence finale de "Certains l'aiment chaud".
10 janvier 2009, 16:34   Re : Café littéraire, ce soir
L'émission est à présent visible sur le site (voir le lien donné par Jean Robin ci-dessus).

Une des choses qui m'ont frappées : la bêtise de Begag. Renaud Camus explique calmement qu'il n'avait jamais dit qu'il y avait trop de juifs à France culture, qu'il avait écrit que les journalistes juifs de Panorama axagéraient en transformant cette émission littéraire généraliste en émission communautaire, et personne ne le contredit. Trois minutes plus tard, Begag reprend en expliquant que lorsqu'on dit qu'il y a trop de gens d'une certaine catégorie, on crée etc. Cela m'a fait bondir et j'aurais aimé que cela fasse bondir quelqu'un sur le plateau. Le pire c'est que je ne crois pas que ce soit par méchanceté ; je me trompe peut-être mais il me semble que c'est plutôt de la bêtise, celle qui fait que lorsque quelque chose s'est imprimé dans un cerveau aux capacités d'adaptation limitées, rien ne pourra venir changer l'image, l'idée, le récit.
Utilisateur anonyme
10 janvier 2009, 16:39   Re : Café littéraire, ce soir
Vous êtes bien sévères avec Philippe Besson ; j'ai trouvé pour ma part qu'il a été très juste, et même émouvant, quand il a évoqué son amitié avec Pascal Sevran et que sa réponse à Picouly au sujet de l'"Affaire" Camus était sincère et pertinente.
10 janvier 2009, 17:11   Re : Café littéraire, hier soir
S'il faut, pour voir et entendre Renaud Camus, supporter Besson & Begag...
Aucun intérêt !
Vous avez tout à fait raison, cher Alexis. On peut être c'estvraiquosoimêmiste tout en ayant par ailleurs de réelles qualités, et j'ai bien perçu celles que vous soulignez.
Utilisateur anonyme
10 janvier 2009, 17:16   Re : Café littéraire, ce soir
J'aimerais savoir, pour ne jamais y être allé, si quelqu'un qui entre dans un rame de métro, à Alger par exemple, dit bonjour en entrant ? Si on lui répond, ou si une "huître" (dont je devine la provenance) lui rappelle que cela ne se fait pas ?
Utilisateur anonyme
10 janvier 2009, 17:23   Re : Café littéraire, ce soir
Oui c'est de la bêtise, dans le fond cher Marcel Meyer, mais personnellement je le vois comme l'expression d'un réflex anti-raciste : dés qu'on semble s'attaquer à un groupe, danger, sirène d'alarme, gorge sèche, flash mémoriel, intervention, et explication : "je ne sais pas pourquoi, mais moi, dès qu'on s'attaque à un groupe..."
A noter la parution d'un nouveau livre de Renaud Camus : Le royaume de Sorbarde. (site de Café littéraire sur France 2)
Utilisateur anonyme
10 janvier 2009, 17:50   Re : Café littéraire, ce soir
J'aimerais savoir, pour ne jamais y être allé, si quelqu'un qui entre dans un rame de métro, à Alger par exemple, dit bonjour en entrant ?

Il est impossible pour le moment de répondre à cette question puisque le métro d'Alger est en travaux depuis près de trente ans. Il était question d'ouvrir une première ligne en 2007, mais la mise en service a été reportée à l'été 2008, puis au mois de décembre de la même année. Le ministre des Transports a finalement annoncé qu'il était plus prudent d'attendre jusqu'à l'été 2009.
Cher Francmoineau,
J'ai fait le même constat que vous. Nous sommes gratifiés d'un nouveau volume : après "le royaume de Sorbarbe", "le royaume de Sorbarde", il doit y avoir quelques dyslexiques à France Télévision.
Sinon, Philippe Besson m'insupporte par sa bonne conscience, son conformisme (aimer l'Amérique et écrire dessus est une manie de toute sa génération, car on y a beaucoup lu les Américains et vu les films hollywoodiens) et son côté "copain" des puissants : Marc-Olivier (un copain), Bertrand (un copain), jusqu'à Pascal (un ami).
Son éloge du livre et de la manière de Begag est assez écoeurant. C'est un courtisan permanent, qui, dans sa molle défense de Renaud Camus, explique qu'il est toujours du côté des parias... Il n'a même pas l'honnêteté de sa posture réelle.
10 janvier 2009, 19:25   Re : Café littéraire, ce soir
Je ne crois pas que Begag soit bête. Encore une fois ce mélange volatile de clownerie, de gentillesse naïve apparente, de menace et d'indignation morale de façade d'autant plus insincère, qu'elle est totalement étrangère à la morale islamique, est caractéristique d'un grand nombre de musulmans. C'est la façon pour des esprits rendus, par l'éducation à la musulmane, fuyants, totalement incapables de pensées, de convictions réellement personnelles, de donner le change.
10 janvier 2009, 19:48   Re : Café littéraire, ce soir
Vous voulez dire, chère Cassandre, que dans ces sociétés dites patriarcales le ressentiment des femmes marque, dès l'enfance, les hommes à vie ?
10 janvier 2009, 20:28   Re : Café littéraire, ce soir
Je veux dire, cher Florentin, que ces musulmans n'ont aucune habitude de penser par eux-mêmes. Ils sont dressés à ce que ce soit l'umma qui pense à travers eux, même quand ils croient exprimer des opinions personnelles. Pour le reste ils sont trè habiles à adopter les postures avantageuses, celles qui serviront leur prestige : en France, par exemple, donner des leçons de morale antiraciste, alors que, sauf s'il est favorable aux Arabes, ils se fichent de l'antiracisme comme de leur premier coucscous.
Citation
en France, par exemple, donner des leçons de morale antiraciste, alors que, sauf s'il est favorable aux Arabes, ils se fichent de l'antiracisme comme de leur premier coucscous.

C'est le moins que l'on puisse dire car dans le monde maghrébin - je l'ai déjà souligné sur ce forum à plusieurs reprises - juger une personne d'après son origine ethnique est une évidence et cela d'autant plus que le mode de vie communautariste des arabo-musulmans les poussent à penser le monde uniquement en terme de divisions tribales.
10 janvier 2009, 23:02   Re : suite des commentaires
Oui, consternant cher Henri. J’ai trouvé drôle aussi la précaution de Picouly de « ne pas en dire trop » sur son livre : en effet, en en disant un peu plus, il aurait risqué d’être exhaustif !
10 janvier 2009, 23:13   Re : Café littéraire, ce soir
Obi Wan: "C'est lui qui a gagné. "
Non, je ne suis pas d’accord. Azouz Begag n’a rien gagné. Il n’a rien dit non plus : il a récité le catéchisme habituel, guettant le moment où il pourrait placer le mot « racisme » ou « banlieue ». Quant à Renaud Camus, il a dit ce qu’il se devait à lui-même de dire, calmement, et ce qu'il pouvait dire (ce qu'il se permettait!) pour ne pas être pris pour un anachorète débarquant dans une petite société toute corsetée des codes très particuliers qu’elle a générés. On ne peut vivre comme un « incontemporain » dit-il dans son dernier Journal. Je dois faire des recherches pour trouver le texte et le contexte exacts.
Utilisateur anonyme
11 janvier 2009, 10:29   Re : Café littéraire, ce soir
Chère Cassandre, me direz-vous ce qui arrive aux femmes dans l'Islam après leur mort ? Je vous avais déjà posé la question mais vous n'aviez pas répondu, et j'ai peur de commettre un impair, je ne sais pourquoi, en vous la reposant ?
11 janvier 2009, 10:38   Re : Café littéraire, ce soir
Rappelons un peu brutalement et cyniquement les choses : le seul intérêt qu'un écrivain peut avoir de se rendre dans ces émissions est de vendre davantage d'exemplaires de son ou de ses livres ; s'imaginer qu'il puisse en sortir quoi que ce soit d'autre relève de la chimère.

Dans le cas d'un auteur aux tirages modestes, et d'une certaine manière redevable à son éditeur de la confiance qu'il lui accorde, il est également intéressant de montrer à celui-ci que l'on "mouille la chemise", que la confiance en question est payée de retour.
11 janvier 2009, 12:58   Re : être "incontemporain"?
Voilà :
« Le royaume de Sobrarbe », P. 349
Un correspondant lui reproche d'attacher de l'importance à ce qui n'en a pas:

"Je suis convaincu que votre mal de dos vient de l’importance que vous attachez à des gens qui n’en ont aucune : Mme Adler, M.M. Ardisson, Giesbert ou Durand (Guillaume). A les évoquer, vous vous abaissez. Je vous préfère à Soglio, à la pension Salis (ou à la maison d’en bas, où Jouve situa Paulina 1880 ), à La Haye sous la pluie, aux Aldudes, à Plieux avec les chiens, ou relisant Gustave Roud. Londres me paraît vous être étrangement étranger. "
«Delvaille a peut-être bien raison — pas à propos de Londres, où j’ai opéré un grand retour, récemment (mais il ne peut pas le savoir). Mieux vaudrait sans doute ne pas s’occuper du tout de Mme Adler, de M.M. Adisson, Giesbert ou Durand. Mais ne serait-ce pas ne plus s’occuper du tout du monde visible (au sens le plus péjoratif du terme), du monde réel (au sens le plus superficiel de l’expression), du monde comme il va ? M.M. Durand, Giesbert et Ardisson sont pour le meilleur et pour le pire, mais presque exclusivement pour le pire, à mon avis, la manifestation la plus tangible, et d’ailleurs à peu près la seule, de la vie publique de la littérature, de ce qui a pu s’appeler la vie littéraire, ou du moins la société littéraire. Ne plus s’occuper d’eux du tout, très bien. Mais n’est-ce pas baisser tout à fait les bras ? N’est-ce pas s’enfoncer dans la nuit ? N’est-ce pas rompre le dernier lien avec ce qu’il en est d’être contemporain ? Est-ce ma faute, si être contemporain c’est l’être de Franz-Olivier Giesbert ou de Guillaume Durand ? Faut-il faire comme si ce ne l’était pas ? C’est un pari très concevable, et j’imagine que c’est celui qu’a fait Bernard Delvaille, sans doute sans avoir à se forcer, d’ailleurs. Mais on ne se débarrasse pas si facilement du soupçon vulgaire que n’appartenir pas du tout c’est n’être plus que très peu. Je vois mal qu’on puisse être tout à fait incontemporain - à moins de se résoudre à vivre comme un amish, et certes c’est une vraie tentation ; mais sans doute fatale. J’y cède déjà, en grande partie. Je ne suis pas sûr qu’il soit raisonnable de m’engager encore plus avant dans cette voie-là. »
11 janvier 2009, 13:38   Re : être "incontemporain"?
Oui. Et face à cela, représentant bien ce à quoi répond ici Renaud Camus, la belle sagesse exposée à nous par deux fois récemment par Henri Bès, dont l'argument peut-être le plus fort est que les ennemis du désastre, les reîtres de l'Empire du Bien, les haldistes en leur cave, tous ces gens ont besoin d'ennemis et qu'il vaut mieux ne pas leur rendre ce service. Je ne sais, hélas ! pas faire autrement.
Utilisateur anonyme
11 janvier 2009, 14:05   Peau de banane
"A noter la parution d'un nouveau livre de Renaud Camus : Le royaume de Sorbarde. (site de Café littéraire sur France 2)"

Sans penser à mal, on peut soupçonner Renaud Camus d'un brin de malice dans le choix du titre de ce volume, comme un désir de pousser à la faute les éventuels chroniqueurs parlés, conduits à prononcer un nom de lieu sur lequel il était hautement prévisible qu'ils trébucheraient.
11 janvier 2009, 15:15   Re : Café littéraire, ce soir
Moi, j'avais déjà du mal avec Rannoch Moor, alors...
Utilisateur anonyme
11 janvier 2009, 16:25   Re : Café littéraire, ce soir
Oui parfaitement d'accord avec Alexis et Fabien de Stenay s'agissant de Philippe Besson qui est aussi vif qu'intelligent et intéressant. Son débit très aisé et rapide l'amène certes à quelques raccourcis de langage, mais il n'y a pas que la forme dans la vie ! (S'agissant de cette dernière, il est tout a fait plaisant ce jeune homme....). Je vais lire son livre.
Utilisateur anonyme
12 janvier 2009, 13:40   P. Besson par P. Besson
Sur Les jours fragiles :

Philippe Besson, la honte de la famille
Patrick Besson / Samedi 18 Septembre 2004

Dans la famille Rimbaud, Philippe Besson se prend pour la soeur. Elle écrivait bien, Isabelle Rimbaud. Voir les pages 89-90 et 180-181 des Jours fragiles, qui sont d'elle. «Je voudrais l'endormir en faisant de la musique, mais la musique pleure toujours », ou « Si je m'en vais à l'aurore, sans bruit pourtant, il se réveille aussitôt et sa voix, sa chère voix, me rappelle. Et je réaccours tout de suite, heureuse de pouvoir le servir encore». Ce sont les quatre meilleures pages du livre. Et de loin.
La tête que ferait Rimbaud, s'il pouvait lire ce cinquième roman de Besson. Et si Verlaine pouvait le lire avec lui : leurs éclats de rire. Mais je crains qu'Isabelle, plus sensible, ne fondrait en larmes, tellement Philippe lui fait dire de bêtises. «Le temps a passé sur moi, comme il passe sur nous tous. » Arthur, selon l'Isabelle de Besson, n'a «jamais conçu de prendre femme». «N'a jamais conçu le projet de prendre femme»aurait été mieux. On conçoit un enfant, mais on ne conçoit pas d'aller à la piscine. Et encore moins de se marier ! Et cette «entièreté de son bras» qu'on trouve p. 68. Elle n'a d'égale que la« viduité» d'un regard apparue un peu avant. Le titre de l'ouvrage aurait dû être «l'Entièreté du bras et la viduité du regard». Après l'amputation d'Arthur, commentaire bessonien : «On lui retire la faculté de marcher en homme libre.» Certes. Les granges dans lesquelles dort le poète sont bien sûr «de fortune». Le bateau est un «rafiot» et il est, comme les granges, « de fortune», ainsi que «ballotté» par des «flots» qu'il ne s'agirait pas d'imaginer autrement que «capricieux». Si on ouvrait une école du cliché, il faudrait nommer Philippe Besson proviseur. On reproche «vertement», le remords fait une «morsure». Dans les lettres de Rimbaud à un négociant français resté en Afrique, Isabelle déplore de ne trouver aucune trace «d'affect». Françoise Dolto chez les poètes symbolistes ! Plus loin, Rimbaud devient un «déporté». Claude Lanzmann convoqué pour la rédaction de l'album zutique ! Londres est une ville« métissée». Coup de foudre homosexuel à Notting Hill !
Philippe Besson propose diverses maximes, toutes indûment prêtées à Isabelle Rimbaud qui est, avec le lecteur, la principale victime de cette insupportable ânerie de 188 pages de trop. «Non, on ne s'abstrait pas aisément de sa jeunesse.» La grande question : «Est-on la somme de ses peurs, de ses rancunes, de ses chagrins, de ses souffrances ? Ou celle de ses étreintes, de ses abandons, de ses désirs, de ses plaisirs ? Ou les deux ?» Ma foi !
C'est le printemps. Rimbaud revient des Afriques. A Marseille, on l'ampute d'une jambe. Il part en convalescence dans les Ardennes, où il retrouve sa mère et sa soeur. Avec Isabelle, il retourne à Marseille, où il mourra, le 10 novembre 1891, à 10 heures du matin. Ecoutons la vraie Isabelle Rimbaud: «Il ne prend presque plus rien en fait de nourriture et ce qu'il prend, c'est avec une extrême répugnance ; aussi il a la maigreur d'un squelette et le teint d'un cadavre; et tous ces pauvres membres paralysés, mutilés, morts autour de lui ! O Dieu ! Quelle pitié !» Les soeurs des écrivains du XIXesiècle écrivant mieux que les écrivains du XXe: difficile, alors de parler de progrès. Et on ne peut pas tout mettre sur le dos de l'ordinateur !

Utilisateur anonyme
12 janvier 2009, 21:48   Re : P. Besson par P. Besson
Quel rabat-joie, ce Emeji.
Utilisateur anonyme
13 janvier 2009, 12:20   Re : P. Besson par P. Besson
Désolé, cher Corto.
J'espérais seulement vous permettre d'économiser quelques euros. Les temps sont difficiles.
Utilisateur anonyme
14 janvier 2009, 21:57   Re : You can't judge a book by the cover
Le pire, c'est que vous m'avez convaincu !
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