Manuel scolaire

J'aide un garçon à travailler ses leçons d'allemand. Aujourd'hui, nous avons fait un exercice proposé par son manuel scolaire (allemand première langue, classe de quatrième). L'exercice porte sur le "subjonctif II" (si seulement...). Voici trois des phrases proposées en exemple :

L'école serait vraiment géniale (wirklich toll) si seulement nous avions du rap en cours de musique.

L'école serait vraiment géniale si les professeurs étaient plus sympas (netter).

L'école serait vraiment géniale si seulement nous étions moins stressés par les cours.

Démagogie, crétinisation, abjection. Bien entendu, cela m'a mis dans une rage folle. Qui sont les professeurs qui écrivent de tels manuels ? Qui sont les éditeurs qui les publient ? Qui sont les inspecteurs du ministère qui leur donnent l'agrément ? Y a-t-il encore quelque chose à sauver ? J'en doute.

Allons allons, Marcel, ne soyez donc pas si sectaire ! Faut pas vous stresser pour si peu !

En ce temps-là, j'étudiais l'allemand avec la méthode Wir sprechen Deutsch.
Pour le subjonctif II, les exemples étaient peut-être plus sobres, mais guère plus édifiants, car ils tournaient presque tous autour de l'argent :

Hätte ich doch mehr Geld !
Wenn ich Geld gehabt hätte,wäre ich ins Kino gegangen;
Wenn er mehr verdiente, liesse er sich eine Villa bauen;

Seul le dernier est un peu plus culturel :

Hätte ich Geld, so ginge ich ins Theater

Comment voulez-vous, cher Marcel Meyer, que l'on n'ait pas adapté les exemples de cette méthode de 1966, destinés à la génération dont l'économie avait alors tant besoin, dès lors qu'il s'agit de s'adresser aujourd'hui à de jeunes futurs chômeurs ? Au moins qu'ils s'amusent un peu à l'école ! C'est sans doute la dernière fois !

Cher José Corti, je crois que M. Meyer se prénomme Marcel.

[Oui, bon, évidemment, si José met les doigts dans l'encrier, je m'efface…]

Zut alors, on ne saura jamais comment Alfred Corto l'avait appelé... Philippe ? Daniel ? Robin ? Pasojourdui ?

Oh, rien de bien compromettant, malheureusement, c'était Jean, il me semble.

Et Boris qui insiste pour appeler Corto "José", comme si l'autre était M. Pasvousenparler...

Vous savez, Francis, je n'ai pas pris mes corticoïdes, aujourd'hui, et je ne sais plus trop où je tape, ni sur qui.

Oui, cher Boris, je vais de défaillance en défaillance ces derniers temps. Mais parmi, mes censeurs, vous êtes le plus attentif et le plus rapide ! Quoi : un message paru à 16 heures et modifié à 16 heures une? Pourtant vous étiez là et ma fugace bévue n'a pas échappé à votre regard d'aigle; bien avant que les aiglons (voyez je suis fatigué, mais bienveillant, car les aiglons n'ont pas ce plumage d'ébène) de 16 heures dix-neuf ou de 16 heures trente-et-une n'émettent le premier croassement.

Ce sont sans doute ces longues vacances que vous venez de prendre qui vous ont donné ce tonus, cette puissance et cette force, cher Boris. Je vais donc suivre votre exemple et prendre congé pour quelques temps, avant de revenir plein d'une ferveur nouvelle. Dans ma retraite, je lirai le journal de Reynaldo Hahn que vous m'avez donné l'occasion de découvrir en suscitant ma curiosité et je vous en suis très reconnaissant.

Cependant, cependant, cher Boris, je serai parti plus apaisé si vous aviez
répondu à la question posée par M. Marcel Meyer, quant au talent musical du beau Reynaldo, autrement que par une plaisante pirouette. Me consentirez-vous ce viatique ? M'aiderez-vous à entendre ?

Cher Alfred, vous avez sans doute noté que Marcel Philippe-Jean Meyer s'adressait à Renaud Jean Arnaud-Roland Le Kamus. Il ne m'appartenait donc pas de donner un avis que personne ne me demandait.

Et d'ailleurs, j'en ai si peu, sur Reynaldo Hahn, qu'il vaut à peine que je vous réponde. Comme il a déjà été dit, Ciboulette est quelque chose de délicieux, et les quelques mélodies que j'ai pu entendre de lui ne sont pas déplaisantes. Vous voyez, ça ne va pas loin. Je crois avoir déchiffré quelques pièces de piano de lui, il a fort longtemps, mais ça ne m'a pas marqué plus que cela.