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Bidasses en folie (suite)

Envoyé par Henri Rebeyrol 
13 mars 2009, 08:28   Bidasses en folie (suite)
Voici quelques messages authentiques d'"universitaires". Prière de ne pas rigoler trop fort en lisant ces spécimens de tératologie intellectuelle.


1. "Les étudiants ont revoté le blocage... Si nous avions été hier plusieurs centaines avec eux dans les rues, si nous avions fait la preuve que d'autres formes de lutte plus larges, efficaces et populaires , étaient possibles, nous n'en serions pas là aujourd'hui... Je préfère ceux qui luttent, même lorsque je peux émettre des réserves sur la forme, à ceux qui attendent, une fois de plus, que nous leur tirions les marrons du feu. En ce moment, nous jouons notre peau. Sarkozy l'a répété hier: je ne reculerai pas...Alors? Se
soumettre? La servitude volontaire? JAMAIS".


2 "Hier, en dépit du message clair et précis "les cours seront suspendus, demain, mercredi 11mars, de 11 heures à 15 heures", certains d'entre nous, en sciences ou ailleurs, ont considéré qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient, allant même apparemment jusqu'à maintenir des contrôles continus ! Comment peut-on être bête à ce point ? Même en me mettant dans la peau d'un Sarkozyste fanatique encarté à l'UMP (ce qui demande un certain effort intellectuel certes...), viscéralement hostile à la grève et au
blocage, je n'arrive pas à comprendre ce comportement stupide, ce mépris de la parole donnée, dont la conséquence inévitable arrive aujourd'hui.
Dorénavant, ceux qui croient pouvoir faire indéfiniment leur petite cuisine dans leur coin vont se trouver face à des étudiants remontés à bloc, de plus en plus manipulables par les éléments les plus durs et politisés de la contestation, alors que les raisons d'agir ensemble et de façon "raisonnable" (sans compromettre l'année universitaire ni l'image de l'université dans la société) pour refuser les éléments de réforme toxiques pour l'université étaient innombrables. Je suis effondré de constater une telle étroitesse
d'esprit, voire une telle absence de sens tactique, et pas vraiment
fier d'appartenir à une "communauté" qui n'en a sans doute que le nom".


3. "Hier journée banalisée. Pour certains c'était le moyen de se sortir du blocage, et donc des collègues ont continué sans soncis à faire leurs exercices pédagogiques alors que des heures étaient banalisées. Je reçois cela comme un coup de couteau dans le dos. Nous sommes toujours en lutte on peut gagner sauf si des manoeuvres de ce type cassent le
mouvement.
Si on veut nous pousser à bloquer nous mêmes il faut s'y prendre comme cela.
A ce propos je me permets de féliciter le doyen qui a fermé l'UFR pendant la banalisation. Voilà du courage et de l'engagement responsable.
Hier à la manif je me suis senti extrèmement géné quand des étudiants m'ont mis sous le nez la liste des enseignats qui ont fait cours pendant la banalisation. Par ailleurs il est urgent que les directeurs des composantes prennent une position commune et que la présidence de l'université puisse transmettre les engagements que nous avons pris en commun lundi dernier.
Le gouvernement durcit sa position ce n'est pas le moment de lacher".
Pas de quartier !
D'ailleurs, que désigne l'auteur du dernier message par "journée banalisée" ? S'agit-il d'un terme administratif que j'ignore ?
13 mars 2009, 12:34   Madrid 1936
Que vous disais-je ?

Le fascisme (avec sa composante sarkozienne) est à nos portes, c'est évident !

Bien cher JGL, ces écrits ont-ils été commis par un ou par plusieurs "universitaires" ?
Par 3.
Journée banalisée = journée consacrée à la propagande et au bourrage de crâne ou au lavage de cerveau
13 mars 2009, 13:01   Synthèse
Une seule appréciation : quels connards...
13 mars 2009, 13:54   Re : Synthèse
La banalité du Bien, en somme.
Ces messages ne manquent pas de sel, cher JGL, et je les ai lus avec plaisir et curiosité, car je n'avais jamais encore trouvé de reproches écrits faits aux non-grévistes. Jusque-là, le non-gréviste que je suis s'était heurté, dans le secondaire, à des barrages, à des blocus, où la force seule faisait loi. Rendre les non-grévistes responsables des piquets de grève et de la radicalisation du mouvement est un exercice amusant de haute voltige logique. La liste des professeurs non grévistes est aussi un objet intéressant, qui montre bien que ces mouvements de gauche ne dérivent pas vers la proscription, mais y aboutissent naturellement. Un professeur de russe que je connais, et qui enseignait à Nanterre en 68, avait été "neutralisé" par ses étudiants, qui avaient bâti autour de lui un mur de chaises et de tables pour l'empêcher d'aller donner son cours. Il avait félicité ces révolutionnaires d'avoir construit leur première prison.
Encore un message "naturel" d'universitaire. Tout est authentique. Je n'ai corrigé ni la langue, ni l'orthographe. Je ne sais s'il faut l'attribuer à Bouvard ou à Pécuchet

Pour ma part, j'ai toujours (peut-être prétentieusement, on vous le dira...c'est sûr!) pensé que ce que je ressentais n'était pas subordonné au dictat extérieur (commandé et affiché par une position 'nationale' fût-elle syndicale ou majoritaire au sens politique, ie UMP ou patronale pour faire simple...) et pas d'avantage au dictat local que certains 'autorisés' voudraient nous imposer. La caricature m'a toujours semblé être l'ultime réplique de ceux qui manque cruellement d'imagination. Pour autant, ma vocation d'enseignant (et de chercheur...cela dépend des critères, et inutile d'aller jusqu'en Chine, on fait du local et pas du logis!) m'amène à l'espoir d'éveiller tôt ou tard à la prise de conscience que la réalité et la vie sont
des choses qui vont au-delà du simple ressenti surtout quand il se joue des sentiments les plus primaires et primitifs qui sommeillent en chacun d'entre nous! Il faut d'abord se secouer avant de s'attaquer aux cocotiers des grands 'niés' (au sens de négation aussi), quelles que soient leurs obédiences!
La mesure ne doit pas pour autant masquer le réalisme d'une situation inique. Chacun y répond selon son cortex cérébral, le mien n'a pour seul canevas que mon expérience personnelle....avec toutes ses limites dues à la subjectivité. Acceptons-en l'augure et considérons qu'il en va ainsi pour nombre d'entre nous. Ceci n'interdit pas pour autant la réaction, mais pour quelle action??
Le bon sens 'populaire' nous ressasse d'une situation allant de mal en pis. Les remèdes d'antan traversent les esprits et les générations ne savent même plus distinguer les couleurs (c'est pour toi Jean...en solidarité d'homme). Il est grand temps de retrouver le chemin du dialogue car, même s'il est assuré d'être semé d'embûches (petit mal pour meilleur remède?), c'est la seule voie (et voix) de ce que nous chérissons tous (ou devrions): la parole dans l'amphithéâtre tumultueux de l'Université Démocratie.
A quand le réveil de la grande muette ? Rimbaud en observait d'autres en son temps mais c'était des mouettes et même maladroites elles s'exprimaient. Attendra-t-on que le bateau finisse par couler?
Il est grand temps que le 'capitaine' dans son fort intérieur retrouve le sextant et parte à l'assaut. Osons, essayons, trompons nous, refaisons, mais ne restons pas à nous larmoyer sur le quai en attendant que le navire finisse sur la grève laissant derrière lui 'nos enfants' démunis.
En vérité, je suis conscient que ma petite prose laisse tant à désirer et je sais gré à tous ceux qui veulent bien me reprendre gentiment mais au moins, je m'efforce. Cette sortie d'universitaire que nous propose JGL, me scandalise surtout dans son "naturel" : je ne sens aucun de mes propres scrupules, aucune de mes craintes de mal dire, c'est un lâché de chiasse.
14 mars 2009, 14:47   Re : Bidasses en folie (suite)
Après sextant j'aurais écrit abordage. N'est-ce pas cher Eric ?
Revienne mon cousin Robert... Nous vous embarquerions, cher Florentin, à bord du Renard pour envoyer par le fond cette flibuste de bobos.
Un professeur des Universités publie, en réponse au message ci-dessus (les mouettes de Rimbaud - confondues avec celles de Verlaine sans doute), ce commentaire :
"Je ne voit pas la signification profonde du débat qui s'engage autour du robot de rimbault. Pour ma part le seul bateau ivre que je connaisse en ce moment c'est l'université".

Un autre professeur ou un simple MCF, excédé de recevoir des messages stupides, corrige le message ci-dessus et il envoie le message corrigé à l'expéditeur, mais dans un "courrier" privé (tout se passe dans la messagerie électronique) , avec les commentaires suivants, que l'expéditeur s'empresse de publier dans la messagerie publique :

"on appelle liqueterie les messages bourrées de fautes d'orthographe voici une nouvelle version"
"Je ne vois pas la signification profonde du débat qui s'engage autour du robot de Rimbaud. Pour ma part le seul bateau ivre que je connaisse en ce moment c'est l'université".
"J'en ai coorigé deux peut être il en reste espèce d'ignard"


Autre spécimen de tératologie verbale, en décembre (le 10 ou le 12), ce message publié par un responsable du syndicat SS et envoyé à tous les utilisateurs de la messagerie publique :

"Monsieur le Président de l'Université,
Nous sommes un petit groupe sélect d'universitaires (...) émérites, de souche ou d'adoption, sponsorisés par (suivent deux noms de grandes entreprises nationales) ou la Société Jemenfouspleinlesfouilles. Nous sommes reconnus (...) de Siros à Fichous. Nous en avons assez de nourrir des bouches inutiles, des "collègues" qui ne font pas (ou si peu) de recherche, des bras cassés, des mauvais enseignants-chercheurs, des "encore attachés au service public", des "qui se consacrent trop aux étudiants", des archaïsmes vivants.

Monsieur le Président,
Nous exigeons que vous ayez enfin le courage, en vous appuyant sur les "commissaires scientifiques", de faire un tri rigoureux et d'écarter sans pitié ces pique-assiette, ces "non publiants". Que ces mauvais enseignants se consacrent à l'enseignement et nous laissent chercher en paix afin d'augmenter les maigres profits de nos baîlleurs de fonds. Il y en amarre
de mélanger le bon grain et l'ivraie.

Soyez courageux Monsieur le Président, vous qui fûtes jadis syndiqué. Laissez jouer la vraie sélection naturelle, appliquez dès aujourd'hui la nodulation des sévices. Que chacun gagne enfin selon son mérite (le nôtre n'est plus à démonter), selon sa capacité à se taire, à tirer la couverture à lui, à se vendre, à magouiller, à s'asseoir éméritement sur les autres...

Chercheurs de droite et d'unegauchequiavaitjadisdesprincipes, nous vous en supplions, Monsieur le Président, Gagneurs émérites, nous méritons des salaires et une éthique de traders. Décrétez la fin de la médiocratie, Monsieur le Président! Engagez une vraie, une virile épuration universitaire!
Notre courage nous pousse à signer sous le pseudonyme: NOUS."

Texte recueilli par le responsable SS
Les instituteurs de mon enfance écrivaient mieux et avaient beaucoup plus de dignité que ces universitaires.
16 mars 2009, 11:25   Une honte
C'est une honte, c'est bien plus grave que tous les agissements des CPF : un pays dont la prétendue élite peut écire des choses pareilles est vraiment mal en point.
16 mars 2009, 18:45   Re : Bidasses en folie (suite)
Les rédacteurs ne sont sans doute pas les meilleurs universitaires, mais certainement les plus militants... D'ailleurs quand ils écrivent, ils ne doivent même plus penser une seconde à ce que la société attend d'un universitaire.
La grève et les six ou huit semaines de congés payés offerts par le blocus des universités ont été très activement employées par nos bidasses : ils se sont exercés pendant des jours et des nuits au lancer de godasses.


"Un peu plus d'un mois après sa mise en service, voici quelques informations sur la fréquentation du site dédié au nouveau "Classement de Sandales" (http://www.classement-de-sandales.net/scores_cds.php?n=-1).

Ce site a reçu plus de 58.000 visites par un peu plus de 37.000 visiteurs uniques répartis dans 528 villes françaises (!) et 103 pays/territoires sur les cinq continents (dont 581 visites depuis les États-Unis, 244 depuis l'Allemagne et 238 depuis le Royaume Unis, suivis par ordre décroissant de la Réunion, l'Italie, la Belgique, le Canada, la Martinique, l'Espagne, la Guadeloupe avec 109 visites). Il est intéressant de noter que
le lancement a profité d'une diffusion quasi instantanée dans la communauté puisque presque la moitié des visites ont été faites dans les 4 premiers jours. Nous atteindrons bientôt les 6 millions de chaussures lancées sur nos élus !

Les réactions laissées sur le site ou sur les commentaires des articles qui lui sont dédiés sur internet vont des encouragements euphoriques à des remarques sur sa pitoyable et affligeante existence. Au moins tout le monde aura une opinion dessus.

Parmi les échos reçus, je sais qu'on aura parlé du classement de sandales dans des réunions de personnels de nombreuses disciplines et qu'un universitaire parisien se serait targué que Paris montrait encore une fois sa capacité d'innovation en mettant ce site en ligne ! :-)

J'avoue ne pas savoir quelle fin donner au site. Au début, je croyais que je pourrais l'arrêter au bout de quelques jours après l'acceptation des revendications par le gouvernement. Nous voilà à 6 semaines de contestation et aucune des "avancées" n'a été concrétisée. Je laisse donc courir le classement de sandales ne serait-ce que pour montrer que la protestation continue (il reçoit encore environ 500 visites par jour).

Ce site montre aussi qu'être premier à un classement quel qu'il soit est une
préoccupation de tous les instants au risque de se voir relégué derrière le peloton de tête. Or hormis ces quelques premiers classés bénéficiant de la notoriété promulguée par cette position fragile et éphémère, les autres (soit la très grande majorité !) se partagent l'indifférence générale tout en luttant avec acharnement les uns contre les autres pour se grappiller momentanément quelques places en bas de classement. J'espère
n'avoir jamais à vraiment gouter à cette concurrence pathétique et délétère entre nos universités.

Avant cela, les AG des personnels et des étudiants permettent de se mobiliser en vrai pour contrer ces réformes destructrices".
« pathétique et délétère »

Ah oui ?
Encore un message qui émane d'un "universitaire", du syndicat SS, ce qui explique sans doute le dérangement mental manifeste, et membre du Parti communiste, parti qui, entre 1939 et 1941 (mais aussi avant et après), était aux ordres de la Kommintern - alliée, comme on sait, de l'Allemagne nazie.

Il y est question du décompte des universitaires "grévistes" le 19 mars : entre 3 et 4%.

"Je trouve lamentable que dans une situation de si grande colère, quelques
"fonctionnaires" zélés se soient livrés à un travail de comptage des "grévistes" dans notre Université. HONTE A EUX!! Et notamment à ceux qui se prêtent à cette délation alors qu'ils sont "de gauche". HIER, IL FALLAIT FAIRE UN BRAS D'HONNEUR A DARCOS ET SARKOLEON
EN RENDANT FEUILLE BLANCHE.
De 1940 à fin 44, il y eut de "bons fonctionnaires" qui mirent un point de déshonneur à "faire leur travail" avec application".
Ma parole, ça leur manque vraiment, l'Occupation !!!
Voilà un message intéressant : "Je trouve lamentable que dans une situation de si grande colère, quelques 'fonctionnaires' zélés se soient livrés à un travail de comptage des 'grévistes' dans notre Université." J'avais cru que le comptage visait les non-grévistes, mais passons. L'auteur du message s'étonne que "dans une situation de si grande colère", de passion débridée, d'unanimité lyncheuse, certains aient gardé la tête assez froide pour repérer et noter qui fait quoi. Ainsi donc, ces "fonctionnaires" sont coupables de ne pas partager la grande colère du peuple? En dehors de la référence obligatoire aux Heures les Plus Sombres de Notre Histoire, attendue dans la prose de gauche, on voit ici à l'oeuvre le mythe révolutionnaire à l'état pur, à savoir la mise à l'écart de la raison, de la responsabilité, au profit du lyrisme de foule. Ces phrases de Chateaubriand paraîtront un peu grandioses pour la circonstance, mais j'aime à les citer à temps et à contretemps : " L'infraction des lois, l'affranchissement des devoirs, des usages et des bienséances, les périls même ajoutent à l'intérêt de ce désordre. Le genre humain en vacances se promène dans la rue, débarrassé de ses pédagogues, rentré pour un instant dans l'état de nature, et ne recommençant à sentir la nécessité du frein social, que lorsqu'il porte le joug des nouveaux tyrans enfantés par la licence. " (Mémoires d'Outre-Tombe, I, livre V, chapitre 14, sur le bonheur de vivre en état de révolution).
22 mars 2009, 09:13   Re : Bidasses en folie (suite)
Superbe ! Merci cher Henri, de cette citation.
Superbe en effet.
C'est la chose au monde que les grévistes professionnels, révolutionnaires et agitateurs en tout genre répugnent le plus à avouer : qu'aller dans la rue, vociférer en coeur, agiter des ballons ou des pancartes en groupe, et surtout faire marcher une troupe unanime, cela procure un véritable plaisir. Ils voudraient que cela ait l'air d'un sacrifice pénible, d'un sacerdoce douloureux au service de la communauté, d'un portement de croix. Combien me l'ont naïvement avoué! "Mais c'est pour toi que nous marchons, c'est dans ton intérêt que nos jours de grève ne sont pas payés" (quel mensonge!) C'était le Serviteur Souffrant d'Isaïe revenu dans son peuple réclamer sa reconnaissance... La dernière fois que j'ai cru pouvoir communiquer quelque chose à ces gens-là, qui sont la gauche, ce fut en 2003, au moment des grèves sur les retraites. J'affichais tous les jours cette page de Chateaubriand dans la salle des profs, et tous les jours elle était rageusement arrachée et déchirée menu. J'ai mis du temps à comprendre pourquoi.
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