Quand l'UMP court après la diversité.

En voulant pousser le "désir de diversité" jusqu'au bout la pensée antiraciste (incarnée ici par la droite) finit par blesser le simple bon sens, et à sombrer dans l'absurdité idéologique.

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Bondy Blog.

« Il faut créer une inspection générale de la diversité »
Mercredi 18/03/2009 | Posté par Latifa Zahi

Les jeunes de l’UMP remettent aujourd’hui à Xavier Bertrand un cahier de propositions chocs, destinées à sortir les quartiers de leur « ghetto ». INTERVIEW

« La banlieue n’est pas un thème réservé à la gauche », estiment certains militants UMP. Créées par les Jeunes Populaires du parti majoritaire, les Pépites de la nation, commission composée de jeunes de différents bords politiques, ont auditionné des responsables politiques et associatifs, ainsi que des chefs d’établissements scolaires. Ils remettent aujourd’hui leurs doléances à Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP. Rencontre avec Camille Bedin, membre de cette commission, qui nous dévoile quelques-unes des propositions.

Pourquoi avoir lancé cette initiative ?

C’est grâce au président de la République, qui s’est engagé fortement sur cette question des banlieues et de la diversité. Nous, jeunes de l’UMP, avons voulu continué dans cette direction. Nous avons voulu nous en saisir pour faire des propositions sur ces sujets à nos aînés.

Que pense la direction de l’UMP de cette question de la diversité ?

Elle essaye autant que possible de diversifier ses cadres. Les instances dirigeantes ont été récemment renouvelées en prenant en compte le critère de la diversité. Par exemple, Coumba Dukané a été nommée secrétaire nationale chargé de l’enseignement supérieur. Mais c’est vrai qu’à la base du parti, il n’y a pas encore une réelle prise de conscience de ces sujets. Et c’est donc à nous, jeunes de l’UMP, de les porter. La gauche a perdu les quartiers populaires, or elle croit qu’elle les incarne toujours. Les acteurs de terrain disent tous la même chose : la gauche a déçu, elle n’a rien fait dans les quartiers.

Sur quels axes travaillez-vous ?

Notre axe principal, c’est la mobilité sociale. Il y a dans les quartiers des jeunes qui représentent une richesse, qui n’est pas exploitée. Car on a ghettoïsé ces quartiers. Il y a une barrière entre les jeunes des banlieues et ceux des beaux quartiers. C’est pour cela qu’on a travaillé sur trois axes : la mobilité à l’école, l’accès à l’enseignement supérieur et l’accès à l’emploi.

Quelles sont vos propositions pour l’école ?

Nous partons du principe qu’il faut aider ceux qui en ont le plus besoin. Il faut arrêter de saupoudrer les moyens. On propose la suppression des ZEP, avec la concentration des moyens sur les RAR (Réseaux ambition réussite). On pense que l’école forme mal, apprend mal. Elle est une prison au milieu des cités où les élèves se rendent presque par punition. Ce sont des écoles où on les conduit à l’échec. En plus, l’école est enclavée car elle n’a aucun lien avec l’extérieur : aucun lien avec les parents, avec les entreprises ou avec les associations. On propose donc de donner de l’autonomie aux chefs d’établissement ; il faut qu’ils puissent mettre en place des activités qu’ils désirent. Il faut qu’ils fassent entrer les entreprises et les associations dans les écoles. Aujourd’hui, élus locaux, entreprises, associations ne se parlent pas. L’idée est d’impliquer des chefs d’établissement dans ce lien social. Leur mission est d’intégrer les élèves dans la société. Nous proposons que, lors des réunions des parents d’élèves, la présence d’un traducteur pour ceux qui ne parlent pas français. Autre chose, tous les formulaires de l’éducation nationale doivent être proposés dans une autre langue. Il faut toucher le plus grand nombre de parents.

Concernant l’enseignement supérieur ?

On oublie souvent l’université. Il y a un problème de ségrégation et de ghettoïsation dans les universités : à Assas, on retrouve les « blancs bourgeois qui viennent de Paris ». Il y a donc une carte universitaire de fait. On propose la suppression de la carte universitaire. On propose que les grandes universités aient un quota de lycéens qui viennent des quartiers.

Et en matière d’emploi, quelles sont vos préconisations pour lutter contre les discriminations ?

On propose que les entreprises, qui ne respectent pas la diversité, soient interdites de toute possibilité d’accéder aux marchés publics. La HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) n’a pas de pouvoirs contraignants. On propose donc la création d’une sorte d’inspection générale de la diversité avec des enquêteurs qui contrôlent ce qu’il en est et infligent s’il le faut des sanctions.

Vous êtes optimiste sur les chances d’aboutir de vos propositions ?

Je suis jeune, j’ai toute une vie pour défendre ces propositions.

Propos recueillis par Latifa Zahi

L'ump ne va pas assez loin : Je proposerais plutôt une inquisition de la Diversité.

On pourrait peut-être organiser une Controverse de Bondy pour trancher la question de savoir si les Blancs ont une âme ?

Et pourquoi pas des camps de rééducation à la Diversité ?

Commissaire (à la diversité) ; Inspection : tout ce vocabulaire rappelle furieusement les années 20 en Russie quand les commissaires du peuple créaient l'Inspection ouvrière et paysanne afin de lutter contre les survivances du passé tsariste au sein de l'appareil d'Etat : notre Etat n'est rien d'autre que l'Etat tsariste repeint en rouge (Lénine).

Avez-vous vu le dernier clip du Medef pour la diversité ? L'opération "Nos Quartiers ont des Talents !" fait l'objet d'un important investissement de l'Oréal et de Disneyland-Paris, on remarquera aussi le recours au mot "parrain", très apprécié dans les banlieues.

Au moins, tant qu'ils feront les Mickey's et dealeront du Patchouli nous ficheront-ils la paix !

Oui, cher Petit-Détour, ce ton inquisiteur et ce vocabulaire policier prouvent (s'il en était besoin) que l'idéologie de la Diversité, sorte de nouveau look de la bien-pensance, n'est pas si molle que cela.

Moi c'est la Révolution Culturelle chinoise, immanquablement: il s'agissait de forger une société nouvelle, et l'on avait imaginé pour levier mental à cette entreprise d'imposer un travail sur soi à une catégorie de la population (les bourgeois, les possédants, les petits propriétaires terriens, les "révisionnistes", les liouchiaochiens, et leurs émules et descendants par nature réactionnaires, etc..) au profit de catégories de la population (les prolétaires, les nés Rouge) qui, elles, se voyaient totalement, radicalement dispensées de tout travail sur soi.

Le ghetto, c'est la faute à la catégorie A (les blancs, les employeurs, les hors-guettos) à qui il faut imposer coercitivement un travail sur soi; quant aux autres, heureux bénéficiaires du travail sur soi imposé à la catégorie A, nous les voyons généreusement dispensés de toute obligation de cet ordre, de toute difficile sortie de soi, de tout effort d'adoption d'un comportement (social, culturel, vestimentaire, langagier) autre que celui qu'ils se sont arrogé de plein droit comme ontologiquement et immarsciblement leur. Ils sont au-dessus de la dialectique sociale; ils sont les Divers, et eux seuls ont le droit de le rester, ne sont tenus à aucune évolution. Les heureux représentants de la catégorie ghettoïsée sont des privilégiés exemptés d'effort dialectique; tout l'effort historique et institutionnel est tendu univoquement vers leur préservation, leur maintien dans leur jus mental, car comme le disait Mao, ils sont sujets véritables de l'Histoire universelle, ils actualisent chez nous l'essence du Divers.

Belle démonstration, Francis Marche, que l'on pourrait conclure de manière optimiste en imaginant un dénouement hégélien, inspiré de la dialectique du maître et de l'esclave, qui verrait le travail triompher.

Oui Francis, d'autant que les Divers, pour l'instant, sont plutôt rusés... fidèles en cela à cette stratégie de biais (Jullien) tellement chère aux Chinois. Rappelons au passage que, pour Mao, le commandemment japonais se faisait surtout remarquer par sa stupidité et sa brutalité...

Excellent, si je puis me permettre ; et qui donne grande envie de copiage.

"Et pourquoi pas des camps de rééducation à la Diversité ?"
La Ré-Education nationale s'en chargera.

Votre analyse est très intéressante. Espérons que la suite des évènements verra la fin de la bande des quatre.

Nos Gardes Rouges de la diversité, cependant, peinent à trouver leur Mao, apparemment.

L'affaire du comptage pas comptage de la diversité ethnique pas ethnique révèle plus que des tensions entre, par exemple, le CRAN, SOS racisme et la manière de ministre (je ne sais plus son nom) qui veut dresser un inventaire de la diversité. Je l'ai déjà écrit, un proverbe menace tous ces gens : "Qui trop embrasse mal étreint."

La bathmologie commence à faire figure de mille-feuilles empoisonné. J'ai pris une émission en cours (pas Serge Moati, l'autre), réunissant sur le thème de la discrimination les représentants de ces obédiences pro-diversité, Elisabeth Badinter, Yvan Rioufol et une représentante du patronat. Il y a des moments vraiment drôles, comme lorsque le représentant du CRAN déclare qu'il n'est pas noir 24 h sur 24 et qu'il pourrait très bien déclarer qu'il est blanc s'il répondait à ces questionnaires. Mais le meilleur moment c'est sans doute le dernier mot laissé au pseudo ministre pro-comptage, le dernier mot... imprononçable. (Un lien serait peut-être bienvenu)

A propos des heureux bénéficiaires de cette auto-critique de la majorité visible, on peut constater que la plupart de nos chères minorités ne font aucun effort pour être justement "diverses". Impossible de voir nos jeunes minorités vêtues autrement qu'en tenue de sports, casquette et capuche. Le moindre courage serait d'interdire les tenues de gymnastique à l'école- sauf pour les cours de gymnastique. La diversité nous gêne de son uniformité.

C'était le deuxième débat de l'émission :

D'autant que le capuchon, ai-je entendu dire, est une invention gauloise...

Je vous en prie cher Renaud Camus, et n'aspirons qu'à cela: être tous des copistes-archivistes des actuels temps médiévaux.

à Petit-Détour: le dénouement hégélien adviendra; nul ne peut en prédire les formes qui seront classiquement conditionnées par la configuration et le jeu combiné des forces intérieures et extérieures mais il adviendra. La Grande Révolution Nationale Culturelle impulsée par l'Institution (l'Etat et les appareils médiatiques) capotera bien sûr comme toutes ses prédécesseuses. Son décalage avec le réel fait déjà songer à ce que pouvait être la Révolution Nationale (de Pétain/Laval) à quelque mois de la chute finale du régime: c'était à ce moment où sa réthorique était la plus ferme, la plus "visionnaire", un peu comme celle d'un Tarik Aziz en pleine bataille de Bagdad en mars 2003. Plus la vision historique promue par l'institution est instituée, achevée, convaincante, séduisante, sans contestation possible et totalisée, plus imminente est la chute du régime qui la porte. Si cela n'est pas une règle, cela y ressemble beaucoup.

Che rFrancis, comme j'aimerais vous croire ! Merci, en tous cas, pour cette bouffée d'espoir.

Mouais Francis... moi, la chute de ce régime-là, je n'y crois plus... enfin merci quand même pour cette puissante réflexion !