Anne-Marie Delcambre

Sur le forum du nouvel-observateur Anne-marie Delcambre vient d'être interrogée par les lecteurs du journal. Elle a répondu à son habitude, de façon claire, précise, sans bavures ni précautions oratoires.

Merci Cassandre.
Voici le lien : [forums.nouvelobs.com]

A une question sur l'apostasie, punie de mort, en Islam, elle répond que l'on ne trouve rien de tel dans le judaïsme et le christianisme.
Il me semblait pourtant que, dans la Torah, l'adoration d'autres dieux que Yahvé était punie de mort.

Deutéronome chapitre 17 versets 2 à 7:
Un jour peut-être, dans l’une des villes où le Seigneur votre Dieu vous aura permis d’habiter, un homme ou une femme fera ce qui déplaît au Seigneur et sera infidèle aux engagements pris envers Dieu: il ira servir et adorer des dieux étrangers, ou même le soleil, la lune et la multitude des astres. -Jamais le Seigneur ne vous a ordonné d’agir ainsi! - Si vous entendez parler d’un cas de ce genre, vous mènerez une enquête minutieuse; si l’on découvre que cette chose abominable s’est réellement produite en Israël, vous conduirez le coupable, homme ou femme, à la porte de la ville et vous le mettrez à mort en lui jetant des pierres. Un accusé ne pourra être condamné à mort que sur le témoignage de deux ou trois personnes; le témoignage d’une seule personne ne suffira pas. Les témoins seront les premiers à lui jeter des pierres pour le faire mourir, et le reste du peuple interviendra ensuite. Vous ferez ainsi disparaître le mal du milieu de vous.

A ma connaissance on n' a jamais vu Mme Delcambre à la télévision française, c'est bien dommage. Il est de ces personnalités compétentes et très qualifiées sur un sujet qu'on n'entend nulle part, malgré leur âge parfois respectable. Ainsi de René Marchand, auteur d'un brillant Contre-enquête sur Mahomet, ou d'Alexandre Del Valle, heureusement vu il y a quelques semaines à Ce soir ou jamais sur le sujet du Kosovo. Le problème c'est que je pourrais citer des dizaines de ces personnalités qui sont plus ou moins interdites de médias, alors qu'elles sont des choses importantes à dire pour notre société et nos concitoyens. Là est une des véritables censures.

Si, elle était passée à la télévision, je crois en compagnie d'Abdelwahab Meddeb.

Vous ne confondez pas avec la télé suisse ou belge ?

Ou quémecquoise ? Hein Joyce ?

Certes, cher Michel, mais comme le souligne AM Delcambre, il ne s'agit pas d'ordres dictés directement par Dieu mais par Moïse, un homme inspiré par dieu, alors que dans le Coran, c'est la voix même de Dieu qui se fait entendre à travers Mohamed comme la foudre transmet l'électricité. Elle ne peut pas être remise en question si peu que ce soit. D'autre part le texte précise que le châtiment concerne Israël. En islam , l'apostat doit être châtié où qu'il se trouve. Enfin, il s'agit de punir le retour à l'idolâtrie, et non n'importe quelle entorse à l'islam comme il est fréquent de le faire dans cette religion, où les femmes se font tuer quand elles mènent une vie trop libre à l'occidentale parce qu'apostates.

Chère Cassandre,
la peine de mort pour apostasie ne se trouve pas dans le Coran selon les dires de Delcambre elle-même, mais dans les Hadiths, oeuvre humaine par excellence.

Il s'agit d'une émission diffusée sur RTL TV (on peut la voir [url=
]ici[/url]). Je ne crois pas que Mme Delcambre ait déjà été invitée à participer à une émission sur une chaîne française.

» Vous ne confondez pas avec la télé suisse ou belge ?

Il est possible en effet qu'elle ne soit pas passée à la télévision, mais à la télé suisse ou belge.

Dites donc, Monsieur Lombart, voulez-vous bien arrêter de faire votre Georges ?

Pardon - parfois, je me sens bien dans ce personnage...

"la peine de mort pour apostasie ne se trouve pas dans le Coran selon les dires de Delcambre elle-même, mais dans les Hadiths, oeuvre humaine par excellence."


Le Hadîth est une parole exemplaire, mais relevant du Prophète lui-même. Le Coran est la parole de Dieu transmise telle quelle par le Prophète qui n'intervient que comme "porte voix". En théorie l'on distingue bien les deux mais, dans certaines traditions, le mot "qur'rân" apparaît comme une sorte de nom générique pour désigner tout ce que l'on a entendu du Prophète. C'est donc une erreur que de séparer radicalement les Hadîths du Coran, distinction purement formelle s'il en est, car nul ne saurait critiquer ou remettre en cause les paroles et les comportements du Prophète (qu'il s'agit d'imiter au plus près) : les Hadiths sont sacrés, inchangeables, indiscutables, comme le Coran. - Qu'importe que la peine de mort pour
apostasie se trouve mentionnée dans le Coran, ou dans les Hadîths.

Dans le plus célèbre recueil de traditions, Bukhârî écrit : "Le Livre de Dieu est le plus beau Hadîth."

Il faut pourtant bien admettre que la distinction opérée par Cassandre entre paroles de Dieu et paroles du prophète n'est plus pertinente si la peine de mort pour apostasie ne résulte pas, dans l'islam, de Dieu, mais de son représentant, comme c'est le cas dans la Bible.

Avec le Ciel, M. Wagner, il ne faut jamais sous-estimer le risque de friture sur la ligne et d'une incompréhension entre le mandant et le mandataire.

Je vous accorde ce point-là, sauf qu'il me paraît du coup constituer une circonstance aggravante pour les musulmans, puisque bien que prônée par l'homme Mahomet et non directement par Dieu la condamnation à mort de l'apostat continue à être en vigueur dans les pays islamiques, alors qu'elle est depuis longtemps tombée en désuétude chez les juifs, même en Israël. A moins que Mahomet soit lui-même considéré comme un Dieu, mais alors qu'en serait-il de ce monothéisme intransigeant pour lequel combat l'islam? Et sinon, pourquoi, alors s'offusquer de la représentation du prophète si celui-ci n'est qu'un homme, ainsi que lui-même a voulu qu'on le considère ? Quoi qu'il en soit, les haddiths sont considérés par les musulmans, comme aussi sacrés que le Coran.

"Je vous accorde ce point-là, sauf qu'il me paraît du coup constituer une circonstance aggravante pour les musulmans, puisque bien que prônée par l'homme Mahomet et non directement par Dieu"

Attention, chère Cassandre, en islam il n'y a pas d'homme "naturel" au sens que nous donnons à ce mot, car toute chose étant soumise à Dieu, il n'y a rien de naturel. Il y a d'ailleurs un mot qui, pour les musulmans, résume à lui seul toute la nature humaine (nature due à l'intervention créatrice de Dieu) : c'est le terme "fitra". La "fitra", ou "norme humaine", et dont le meilleur représentant est le Prophète, fait de celui-ci un être à part, un "modèle" qui n'est pas Dieu, mais qui est plus qu'un homme.