Adjani nulle pour la promo

Adjani était ce soir sur Canal +. Déception : elle a payé son tribut au Politiquement Correct et jugé bon de donner dans le discours convenu sur ces pauvres jeunes qui voudraient tant être français mais qui sont abandonnés par la République et qui se replient, du coup, sur leur culture d'origine. Comment n'a t-elle pas compris que ce faisant elle ne servait pas le film ? Si j' avais entendus ces propos avant de le voir, je n'aurais pas eu envie, et beaucoup d'autres sans doute comme moi, de le regarder. C'est justement parce qu'il évite ce genre d'excuses qu'il a tellement plu.

Le film ?

Allons, chère Cassandre, si Adjani ne payait pas/plus son tribut au Politiquement Correct elle ne serait plus Adjani (je veux dire qu'elle serait morte médiatiquement).
Le discours de la Diversité tait évidemment tout ce qui ne lui convient pas, de même qu'il met en avant tout ce qui lui convient. Puisque personne n'est en droit de le contredire il se réserve le droit de se contredire lui-même (ainsi, la réalité (film) montrée du doigt est aussitôt contredite, expliquée, justifiée, par I. Adjani).

On dit grand bien de ce film (que je n'ai pu voir encore) sur Riposte laïque :

[www.ripostelaique.com]

Je n'ai pas tenu un quart d'heure... Le jeu d'Adjani m'a paru totalement décalé par rapport à une situation se revendiquant d'un réalisme opposé à l'angélisme ambiant. On eût dit une caricature de stéréotype... Je n'ai guère été patiente et j'étais fatiguée.

Le jeu d'Adjani m'a paru totalement décalé par rapport à une situation se revendiquant d'un réalisme opposé à l'angélisme ambiant. On eût dit une caricature de stéréotype...

Oui, absolument grotesque !, et puis rien que l'idée de devoir se coltiner la gestuelle et la rhétorique CPF pendant plus d'une heure... non merci !

Je ne suis pas du tout d'accord, et pourtant je suis très loin d'être, habituellement, une fan d'Adjani mais là, pour une fois, je l'ai trouvée remarquable.

Ce film me fait penser au journal "Le Monde" - ne parlons pas de "Libération" - qui, avec presque 2 décennies de retard, "découvrit" l'origine afro-maghrébine des délinquants de banlieues.

Vous êtes , cher Zendji, très injuste. Connaissez-vous d'autres films qui aient osé montré , précisément, que la chienlit de l'école vient bel et bien de l'immigration arabo-musulmane ?
Si, je crois qu'il y en a eu un, pas piqués des vers, avec dans le rôle du professeur Gérard Depardieu. Mais c'était une comédie, si je me souviens bien.

Mais chère Cassandre, les idées les meilleures ne font pas forcément un bon film et les idées les pires peuvent être très bien rendues... Je ne peux me prononcer en parfaite connaissance de cause car je n'ai pas fait preuve de la patience qui eût été souhaitable pour me faire une opinion dont je sois certaine.

Il fallait s'y attendre, une "prof" s'insurge contre la récupération du film par les racistes de tous poils ! Me disais bien que ce film, par un habile retournement du réel, allait servir la cause antiraciste...

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Récupération des problèmes de violence à l'école par les racistes de tous bords?

Le Post.fr, 24/03/2009.


Après discussion avec des collègues aujourd'hui, il s'avère que je ne suis pas la seule au lycée à penser que le film La journée de la jupe est en partie récupéré, sur le net et dans la presse, par des personnes assez mal intentionnées, qui veulent uniquement en montrer l'aspect 'racaille chez les élèves'.
Mes remarques sur le film, dans mon post [www.lepost.fr] , étaient beaucoup plus nuancées, axées sur les personnages, et plus diverses que ce que j'ai pu lire sur nombre de forums. De plus, certains en profitent pour utiliser ce pétage de plombs de la professeure dans le film pour s'approprier le 'malaise enseignant' alors qu'ils ne sont pas dans le métier, et pour une nouvelle fois enfoncer le film Entre les murs, qui est systématiquement comparé (et dénigré).

Pas très honnête tout ça...

Je rappelle que nous aussi, dans notre bahut, sommes confrontés à des problèmes quotidiens d'incivilité, d'attitudes négatives, de 'non-travail' - même si, il est vrai, c'est moins 'sport' que les établissements des deux films précedemment cités - et que pourtant, ô surprise, pour une écrasante majorité, nos élèves sont des 'petits Français bien blancs'.

Ce phénomène est d'autant plus troublant que depuis une dizaine de jours circule sur le net cette vidéo dont je n'ai pas réussi à trouver l'origine (quelqu'un sait qui sont les chanteurs?) et qui instrumentalise les souffrances d'une partie des professeurs, afin de stigmatiser les jeunes issus des quartiers sensibles et de l'immigration (d'ailleurs en enquêtant, je l'ai retrouvée sur pas mal de sites très tendance 'français de souche'/ sympathisants FN). Hum...

La vue D' Adjani à l'émission de Canal+ , de son visage empâté, figé, trop lisse, comme fessu, m'a inspiré quelques reflexions que je me fais, en vérité, depuis longtemps et qui paraîtront bien frivoles aux messieurs de ce forum mais qui ne le sont pas tant que ça à mes yeux. Je n'arrive pas à comprendre la peur panique que suscite la moindre marque du temps chez les femmes. J'ai toujours trouvé qu'un beau visage à quelque sexe qu'il appartînt ne pâtissait pas de quelques rides, au contraire. A l'époque de l'émancipation féminine, où les femmesci ont obtenu le droit d'étudier comme les hommes, de travailler comme les hommes, de porter le pantalon comme les hommes, de fumer comme les hommes, de conduire comme les hommes, de faire la guerre comme les hommes, de baiser comme les hommes, un seul droit leur est encore obstinément refusé : celui d'avoir des rides jugées aussi séduisantes que celles des hommes. On pouvait s'attendre à ce qu'elles obtiennent ce droit. Presque toute représentation étant le fruit d'un conditionnement il aurait suffi que la mode, la publicité le cinéma s'y attelassent pour que, peu à peu, tout le monde convînt qu'une jolie femme est plus excitante quand on lit sur son visage qu'elle a aimé, souffert, bataillé, ou brûlé sa vie par tous les bouts, qu'un mannequin qui semble sortir du musée Grévin. Elle gagne en charme et en "sexy" ce qu'elle perd en fraîcheur . Pourtant c'est tout le contraire qui s'est passé. Jamais les femmes n'ont autant été obsédées par les marques du temps. J'attendais baucoup des cinéastes féministes. J'espérais qu'elles seraient les premières à donner l'exemple, qu'elles choisiraient pour incarner des héroïnes censées être séduisantes et séductrices des artistes de quarante, cinquante et même soixante ans qui n'auraient pas cherché à en paraître 20. J'avoue que j'ai été très décue. Selon moi les féministes ont raté l'occasion de libérer vraiment les femmes en les délivrant de la tyranie de l'éternelle jeunesse que leur impose de plus en plus l'industrie des cosmétiques. Une seule fois j'ai entendu quelqu'un de ce monde du spectacle dire qu'il aimait chez les femmes à belle peau les visages aux rides précoces, surtout le délicat plissé soleil autour des yeux qui magnifiait le sourire et faisait ressortir la délicatesse de l'épiderme. Je suis tout fait d'accord avec ces propos.C'était un grand photographe de mode japonais, je crois bien. C'est à ma connaissance la seule personne appartenant à ce milieu à avoir jamais défendu ce point de vue.
Qu'en pensent les messieurs majoritaires sur ce forum ?

"(...) celui d'avoir des rides jugées aussi séduisantes que celles des hommes."

Les rides masculines s'alignent, cara Sandra, elles se gomment, se berlusconisent lentement mais sûrement de sorte à atteindre le visage "comme fessu" auquel chacun est en droit de prétendre, tout sexe confondu.

Je crois voir des visages botox mixtes à la télévision française (il m'arrive extrêmement rarement de la regarder, mais j'ai un ami qui a une sorte de satellite). Cela dit, si les féministes n'avaient raté que cette occasion-là...

Vos réflexions, Madame, ne m'ont pas paru frivoles. La question de l'âge, dont vous développez un aspect essentiel, est proprement l'impensé de notre temps. C'est pour cela, justement, qu'elle affleure dans les Journaux de Renaud Camus, où il confie son horreur devant la manière dont on parle des gens âgés et dont ils sont traités, et en même temps signale que notre époque si attentive aux moindres discriminations est parfaitement aveugle et sourde devant celle-là. Vous contribuez à poser ce problème.

Qu'est-ce donc qu'un visage botox mixte, cher bruno chaouat ?

Je suis tout à fait d'accord avec Cassandre, chaque âge a son charme et sa beauté. Cet effort pathétique pour paraître jeune ne peut susciter un désir "rajeuni". Avec le temps le désir se nourrit de connaissance réciproque.

Citation
Qu'en pensent les messieurs majoritaires sur ce forum ?

Que vous avez, d'une certaine manière, tort chère Cassandre.

En effet si la plupart des femmes ressentent le passage du temps comme une blessure indélébile c'est qu'en vérité qu'elles se veuillent émancipées ou pas elles perdent indubitablement avec l'âge une grande part de leur pouvoir d'attraction sexuel.

Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est la féminité qui fait bander et avec le temps les femmes se masculinisent et suscitent moins le désir.

Et cette constatation est aussi vieille que l'humanité.

Si on fait abstraction de la libido qui avec l'âge baisse de maniére considérable je vous donne raison.

Cassandre, je vous réponds en invoquant le Saturme de Brassens.

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Il est morne, il est taciturne, il préside aux choses du temps
Il porte un joli nom "Saturne" mais c'est un dieu fort inquiétant.
Il porte un joli nom "Saturne" mais c'est un dieu fort inquiétant.

En allant son chemin morose, pour se désennuyer un peu,
Il joue à bousculer les roses, le temps tue le temps comme il peut.
Il joue à bousculer les roses, le temps tue le temps comme il peut.

Cette saison, c'est toi ma belle, qui a fait les frais de son jeu
Toi qui a payé la gabelle, un grain de sel dans tes cheveux.
Toi qui a payé la gabelle, un grain de sel dans tes cheveux.

C'est pas vilain les fleurs d'automne, et tous les poètes l'ont dit
Je te regarde et je te donne mon billet qu'ils n'ont pas menti.
Je te regarde et je te donne mon billet qu'ils n'ont pas menti.

Viens encore, viens ma favorite, descendons ensemble au jardin
Viens effeuiller la marguerite de l'été de la Saint Martin.
Viens effeuiller la marguerite de l'été de la Saint Martin.

Je sais par coeur toutes tes grâces et, pour me les faire oublier,
Il faudra que Saturne en fasse des tours d'horloge de sablier !
Et la petite pisseuse d'en face peut bien aller se rhabiller.

Georges Brassens, Saturne

Et celle-ci, vous en souvenez-vous ?

Du temps que régnait le Grand Pan,
Les dieux protégeaient les ivrognes
Des tas de génies titubants
Au nez rouge, à la rouge trogne.
Dès qu'un homme vidait les cruchons,
Qu'un sac à vin faisait carousse
Ils venaient en bande à ses trousses
Compter les bouchons.
La plus humble piquette était alors bénie,
Distillée par Noé, Silène, et compagnie.
Le vin donnait un lustre au pire des minus,
Et le moindre pochard avait tout de Bacchus.

Mais en se touchant le crâne, en criant " J'ai trouvé "
La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les Dieux du Firmament.
Aujourd'hui ça et là, les gens boivent encore,
Et le feu du nectar fait toujours luire les trognes.
Mais les dieux ne répondent plus pour les ivrognes.
Bacchus est alcoolique, et le grand Pan est mort.

Quand deux imbéciles heureux
S'amusaient à des bagatelles,
Un tas de génies amoureux
Venaient leur tenir la chandelle.
Du fin fond du champs Elysées
Dès qu'ils entendaient un " Je t'aime ",
Ils accouraient à l'instant même
Compter les baisers.
La plus humble amourette
Etait alors bénie
Sacrée par Aphrodite, Eros, et compagnie.
L'amour donnait un lustre au pire des minus,
Et la moindre amoureuse avait tout de Vénus.

Mais en se touchant le crâne, en criant " J'ai trouvé "
La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les Dieux du Firmament.
Aujourd'hui ça et là, les cœurs battent encore,
Et la règle du jeu de l'amour est la même.
Mais les dieux ne répondent plus de ceux qui s'aiment.
Vénus s'est faite femme, et le grand Pan est mort.

Et quand fatale sonnait l'heure
De prendre un linceul pour costume
Un tas de génies l'œil en pleurs
Vous offraient des honneurs posthumes.
Et pour aller au céleste empire,
Dans leur barque ils venaient vous prendre.
C'était presque un plaisir de rendre
Le dernier soupir.
La plus humble dépouille était alors bénie,
Embarquée par Caron, Pluton et compagnie.
Au pire des minus, l'âme était accordée,
Et le moindre mortel avait l'éternité.

Mais en se touchant le crâne, en criant " J'ai trouvé "
La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les Dieux du Firmament.
Aujourd'hui ça et là, les gens passent encore,
Mais la tombe est hélas la dernière demeure
Les dieux ne répondent plus de ceux qui meurent.
La mort est naturelle, et le grand Pan est mort.

Et l'un des dernier dieux, l'un des derniers suprêmes,
Ne doit plus se sentir tellement bien lui-même
Un beau jour on va voir le Christ
Descendre du calvaire en disant dans sa lippe
" Merde je ne joue plus pour tous ces pauvres types.
J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste. "

Georges Brassens, Le grand Pan

Ah, merci à tous pour ces beaux textes du grand Georges.

"Et cette constatation est aussi vieille que l'humanité. "
Certes, cher Rogemi, mais je pense que le cérébral joue, chez l'homme, un rôle déterminant dans l'attirance sexuelle, ainsi que le conditonnement par la culture, ou la mode. Si celui-ci peut faire trouver belles, dans certaines tribus africaines, les femmes-girafes et les négresses à plateau, ou, chez les Chinois de jadis, les femmes aux pieds rapetissés jusqu'à la mutilation ou, dans le Japon seigneurial, les dames aux dents noires, elle peut bien faire trouver belles quelques rides sur un visage. Pendant des millénaires, l'humanité a préféré les femmes très blanches. Ce n'est que tout récemment , en occident, que celles bronzées comme l'enfer sont considérées comme belles et "sexy". La cellulite y est vue comme une horreur, alors qu'il suffit de regarder les beautés de Rubens, pour comprendre à quel point qu'elle était appréciée à son époque. Etc.
( Je tiens à préciser que je ne prêche pas pour ma chapelle : j'ai passé l'âge où les rides sont encore seyantes.)

Qu'en pensent les messieurs majoritaires sur ce forum ?
Que je partage votre point de vue, chère Cassandre, non pas sur ce film, qui, sauf masochisme, est irregardable (que l'on me pardonne ce néologisme), mais sur la répugnance des cinéastes et des photographes de montrer les signes de la vieillesse féminine, signes qui peuvent être beaux en eux-mêmes, sans qu'il soit besoin de les accommoder par des artifices. Il est vrai aussi que la télévision et le cinéma sont de plus en plus souvent des pompes à fric et qu'ils se mettent à ressembler aux pages de pub des hebdos.

Ou bien encore, pour relayer Rogemi :
(les injections de butox, qui sonne comme buttocks, les fesses --j'ignore s'il s'agit d'une coïncidence--, ignorent la différence sexuelle et semblent se voir chez les hommes comme chez les femmes, cher Francmoineau).


Une manie de vieux garçon
Moi j'ai pris l'habitude
D'agrémenter ma solitude
Aux accents de cette chanson

(Refrain)
Quand je pense à Fernande
Je bande, je bande
Quand j'pense à Félicie
Je bande aussi
Quand j'pense à Léonor
Mon dieu je bande encore
Mais quand j'pense à Lulu
Là je ne bande plus
La bandaison papa
Ça n'se commande pas.

C'est cette mâle ritournelle
Cette antienne virile
Qui retentit dans la guérite
De la vaillante sentinelle.

(au Refrain)

Afin de tromper son cafard
De voir la vie moins terne
Tout en veillant sur sa lanterne
Chante ainsi le gardien de phare

(au Refrain)

Après la prière du soir
Comme il est un peu triste
Chante ainsi le séminariste
A genoux sur son reposoir.

(au Refrain)

A l'Etoile où j'étais venu
Pour ranimer la flamme
J'entendis ému jusqu'aux larmes
La voix du soldat inconnu.

(au Refrain)

Et je vais mettre un point final
A ce chant salutaire
En suggérant au solitaire
D'en faire un hymme national.

Les archéologues font des maris idéaux. Plus leur femme vieillit, plus ils l'apprécient.

Agatha Christie

Je partage votre goût esthétique pour certaines rides chez la femme de plus quarante ans. D'abord la "patte d'oie" est très féminine - elle orne de ses plis le visage féminin bien plus volontiers que masculin. C'en est pour moi comme "un attribut de féminité". Par contre, la ride qui barre le front, qu'elle soit unique ou multiple, m'est très rébarbative, de même que le froncement d'entre sourcils. Les rides du cou quant à elles, quand elles ne sont encore que discrets plissements, m'attendrissent, et chez les peaux très claires, me sont pour ainsi dire irrésistibles. J'aime par ailleurs les filets bleus des veines sur le dos des mains des femmes de plus de quarante ans: les veines des hommes se saillent pas de la même façon. Une main fine et pâle où se remarquent ces filets d'ombre me met aussitôt en confiance, comme on se trouve en confiance près de quelqu'un qui connaîtrait la vie, les hommes et saurait les aimer.

Citation
Certes, cher Rogemi, mais je pense que le cérébral joue, chez l'homme, un rôle déterminant dans l'attirance sexuelle, ainsi que le conditonnement par la culture, ou la mode

Oui bien sûr mais le cérébral ne joue en général que sur des sujets qui sont jeunes et les exemples que vous donnez ne se rapportent certainement pas à des femmes âgées. Les modèles de Rubens bien que grasses étaient dans la fleur de l'âge.

Conclusion: le conditionnement a des limites qui sont toujours balisées par l'âge. Notre époque nie l'existence d'un cours naturel des choses alors que le déclin de la libido fait partie de la biographie, de la vie de chacun d'entre nous.

Superbe !

Pour ma part, je serais assez d'accord avec Francis et Cassandre, quoique n'étant pas forcément très qualifié en matière de relations avec les dames.

En fait, la séduction tient à bien plus que le seul aspect "beauté physique immédiate" : une personne plus mûre, qui a vécu est parfois bien plus séduisante qu'un tendron de toute beauté.

A ce propos, tout comme le Maître le souligne au détour de son journal, j'ai eu la surprise de voir que j'étais bien plus désirable (ou du moins bien plus désiré) à cinquante ans qu'à trente-cinq, et cela par des jeunes gens dont je n'aurais jamais espéré qu'ils m'accordent une telle attention. N'ayant pas embelli durant ce laps de temps, et ce qui est vrai pour les garçons devant l'être pour les filles, je conclus à la pertinence d'un modèle de séduction plus mûr.

Qu'est-ce qu'une personne âgée à une époque où la moyenne de vie va bientôt être de cent ans pour les femmes ? C'est la raison pour laquelle, entre autres que j'ai dites, j'attendais de la "modernité" qu'elle conditionnât à trouver encore désirables des femmes qui ne l'eussent plus paru à une époque où la moyenne de vie n'était que de cinquante ou ou soixante ans. Je pense que n'ayant pas voulu relever ce défi, elle condamne les femmes à une jeunesse relativement bien plus brèves que jadis, ce qui aura pour résultat que l'ordinaire de la femme sera la vieillesse : jeunesse et beauté n'étant plus qu'un état aussi passager que l'enfance.
Mais qu'en pense Ostinato, l'autre femme de ce forum ?

Oui jmarc, reste que la séduction entre hommes est davantage liée au corps, à l'apparence, et donc à la jeunesse, beaucoup plus qu'elle ne l'est entre les hommes et les femmes (ces dernières étant souvent séduites par le pouvoir, le prestige social, et donc par la maturité).

Suis-je le seul à trouver que Mme Christine Lagarde s'est arrangée ?

Christine Lagarde (ancienne nageuse synchronisée de compétition) a toujours été assez resplendissante et surtout très chic.

Et ne négligeons pas le pouvoir de séduction que peut exercer, aux yeux des jeunes pousses, l'épais matelas de liquidités de certaines vénérables plantes.

Vous me faites douter. Christine Lagarde n'est-elle pas le ministre de l'économie ? Je trouve qu'elle a changé quelque chose (Madame Parisot, elle, a pris un coup de vieux.)

"Elle pratique également la natation synchronisée et intègre l'équipe de France. À 15 ans, elle remporte une médaille de bronze au championnat de France."

Elle a en effet changé plusieurs fois de discours depuis qu'elle est à Bercy, sinon je ne vois pas.

Cassandre, je suis très fleur bleue et considère que l'attraction physique ne se détache pas de l'attirance globale de la personne, de sorte que la laideur selon les canons quels qu'ils soient n'est pas rédhibitoire pour la libido. On trouve beau qui on aime, mais on n'aime pas pour la raison suffisante de la beauté. Il faudrait sans doute être plus nuancé , mais j'ai exprimé là mon opinion dans sa tendance dominante. Quant à l'âge, il s'accompagne certainement d'une diminution de la libido. Pour autant des couples se forment encore dans les maisons de retraite. La beauté me paraît liée à l'âge, en ce sens qu'il y a une beauté à 20 ans, une autre à 40, et une autre encore à 80, lesquelles ne se comparent pas. Avoir une apparence de 40 ans quand on en a 40 me semble faire partie de la beauté, et vouloir sembler 20 ans à 40 me paraît nuisible à la beauté. J'ai toujours fait un lien entre beauté et vérité.

Je vous fiche mon billet que si demain de nombreux cinéastes à succès donnent sytématiquement le rôle de séductrices à des actrices paraissant une bonne cinquantaine et arborant les marques habituelles de cet âge, si les publicitaires, les couturiers et les photographes en font autant, à leur façon, avec leurs modèles et leurs mannequins ainsi que les patrons de chaînes de télé avec leurs animatrices, vous verrez en une génération la ride, "intéressante" "originale" "expressive" "coquine"devenir furieusement tendance et les jeunes filles s'en faire tracer de légères par la chirurgie esthétique.

A l'époque de la garçonne, les femmes se devaient de ne pas avoir de seins. Jai lu que certaines se les étaient faits couper pour être à la mode.

Oui chère Cassandre et gageons que le must, en matière de ride, serait la ride issue de la Diversité !

Citation
vous verrez en une génération la ride, "intéressante" "originale" "expressive" "coquine"devenir furieusement tendance et les jeunes filles s'en faire tracer de légères par la chirurgie esthétique.

Là vous jetez vraiment le bouchon très loin, chère Cassandre, et il se peut que votre extrapolation détienne une grand part de vérité mais à mon avis on ne peut pas aller éternellement contre les penchants naturels de l'homme car vous le savez aussi bien que moi: "chassez le naturel il revient au galop".

Cher Rogemi, il ne vous a sûrement pas échappé que je plaisantais un peu.
Mais, sincèrement, je crois que tout est possible parle conditionnement culturel et idéologique. Toute l'histoire passée et récente le prouve.

Et en étant positif grâce à l'imagination et l'inventivité humaines.

Citation
Cher Rogemi, il ne vous a sûrement pas échappé que je plaisantais un peu.

Oui j'aime assez votre humour pince-sans-rire mais ....

Ces deux dernières décennies le culte de la jeunesse a pris des proportions assez inquiétantes car non seulement il est devenu difficile de trouver un travail pour une femme après 40 ou 45 ans mais pour les hommes aussi cela est devenu problématique.

Cette infantilisation de la societé vient de loin et elle a racines dans les profondeurs de l'inconscient des gens.

Quand on voit la rapidité avec laquelle un grand nombre d'hommes se soumettent maintenant à des opérations de chirurgie esthétique on en reste estomaqué.

Alors c'est pas demain la veille qu'un conditionnement inverse verra le jour...

Alain Finkielkraut, a déclaré sur RCJ, que "la journée de la jupe " était un film historique. Pour la première fois la réalité de ces banlieues était montrée crûment : la violence, la délinquance, l'antisémitisme et surtout l'incroyable misogynie d'une jeunesse se réclamant de la civilisation musulmane, mysoginie qui a pris un tel degré de gravité dans les pays musulmans que les conséquences en sont, selon le philosophe, abyssales, et que l'on ferait mieux plutot qu'une journée "DurbanII" , faire, en effet, une journée de la jupe.

Voici l'extrait.

On peut écouter l'intégralité de l'émission dont l'extrait est tiré ici :
[www.radiorcj.info]

Dans le cercle de mes amis, il est une femme qui semble avoir toujours eu « tout pour elle » comme on dit : belle, distinguée, cultivée. Il y a de nombreuses années, elle a eu la suprême coquetterie de laisser advenir ses cheveux blancs. Ils ont vite été blanc de neige, aussi blancs quasi que sa peau diaphane. Toujours vêtue de gris, elle a rarement porté sur sa personne une tache de couleur autre que l’intense rouge de son rouge à lèvres. Bien qu’elle soupire parfois au sujet de la fuite du temps pour en rire tout aussitôt, je ne me tracasse pas à l’idée d’une éventuelle solitude pour elle : cette séduction défie le temps.
Chère Cassandre, il n’est pas besoin de décréter à la mode les femmes vieillissantes, elles se débrouillent fort bien toutes seules. Je veux dire que lorsque je regarde autour de moi, il me semble que les femmes sexagénaires, divorcées ou veuves, sont rarement seules longtemps. Je crois même que certains hommes, plus jeunes parfois sont demandeurs d’une féminité douce, si je disais « plus bienveillante », je me ferais chapitrer (pas par vous ! Bah ! par personne peut-être). Disons, non agressive.


(J'ai aimé le film en question: c'est une belle fable cruelle du XXIe siècle. Et quel plaisir ce politiquement incorrect!)

Je crois même que certains hommes, plus jeunes parfois sont demandeurs d’une féminité douce, si je disais « plus bienveillante », je me ferais chapitrer (pas par vous ! Bah ! par personne peut-être). Disons, non agressive.


... et ce qui manque aux jeunes femmes, le plus souvent, c'est la distinction.

La distinction, ça se travaille; c'est une démarche de l'âme, une création. La distinction irrite les gens vulgaires, le monde que nous dénonçons tous les jours.

Une collègue de travail vieillissante et toujours très jolie me disait : "Avec les années je suis toujours aussi belle, mais ça me prend plus de temps! "

Oui, sans doute. Mais nous sommes un peu narcissiques aussi et ne prétendons être trouvées séduisantes que quand nous avons fait tous les efforts nécessaires pour cela. L’être quand nous n‘avons rien fait de spécial nous surprend et même nous froisse un petit peu. Mais que de contre-exemples ! J’ai une collègue de travail qui va atteindre ses 65 ans, qui jamais ne se maquille, qui proclame depuis des années qu’elle va enfin s’occuper de sa garde-robe et qui ne sait où donner de la tête tant elle est courtisée... Elle n’y comprend rien elle-même et c’est un plaisir que de la voir rosir en me contant ses succès…Naturellement, avec des yeux qui brillent de cette façon, je ne m’étonne plus de rien…

Je vous remercie, chère Aline, pour ces messages si amicaux envers les femmes.

Sur Guizot :

"Si occupé qu'il fût, même au milieu des plus grandes affaires et des plus violents orages, il écrivait, chaque jour, au moins un billet à la princesse de L..., il en recevait au moins deux et donnait audience au moins trois ou quatre fois au valet de chambre de la princesse. La princesse de L... n'était plus jeune et n'avait jamais été belle. Mais une des particularités de M. Guizot, c'est qu'il avait toujours aimé les vieilles femmes. Tous les jours, à une heure, il faisait une visite à la princesse qui demeurait rue Saint-Florentin, et une autre après son dîner."

Un peu plus loin, cette fois à sur Chateaubriand :

"C'est dommage qu'il ait eu, comme beaucoup d'autres contemporains, le goût des vieilles femmes."

Évidemment, pour Hugo qui, à quatre-vingts balais, troussait des jeunesses et notait consciensieusement le nombre de ses exploits quotidiens, c'est incompréhensible. Quelle santé !

Sur Guizot, je recommande une intéressante conférence sur Canal Académie.

S'il y a des pédophiles, pourquoi n'y aurait-il pas des gérontophiles ?

Cela est vrai jusqu'à un certain point Zendji disons asymptotique, où la très grande beauté féminine, la vénus achevée, peut se passer de toute distinction - il suffit de lui coller un sparadrap sur la bouche... (si on manque de sparadrap, on s'enfoncera des boules Quiès dans les oreilles, ça peut le faire, un moment).

Splendide, non ?

Magnifique.

Une chimère ?

Ben, c'est son âge ? Elle est de la classe 59 non ?