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L'effrayante déontologie de l'Express

Envoyé par Gérard Rogemi 
Je viens de trouver un billet très interessant sur le Forum Catholique.

Les médias ont tellement l'habitude de proférer à longueur d'année les pires mensonges et tromperies sans que personne ne réagisse vraiment qu'ils sont tout étonnés quand un groupe de personnes attaqué se défend avec véhémence. A lire !

L'effrayante déontologie de L'Express

Les journalistes sont épouvantés par l’amplitude du blasphème : des catholiques ont osé leur répondre. Oui, à eux, journalistes !
Au lieu de les laisser mener tranquillement leurs petites attaques habituelles contre l’Église catholique, ces effrontés cathos ont prétendu – quelle audace ! – mettre en place une « contre-attaque ».
Suffoqués d’indignation, les rédacteurs de « L’Express » s’insurgent (c'est ici). Cela serait d’un intérêt tout à fait secondaire si, sous le coup de la colère, lesdits journalistes ne révélaient pas l’essentiel de leur déontologie. Et là, c’est vraiment édifiant !

On peut résumer l’ensemble en 6 principes :

— 1. Premier principe déontologique : Les journalistes ont un devoir fondamental de dénonciation :

Nous dénonçons dans notre article - c'est notre travail.

Certains s’imaginent naïvement que les journalistes ont pour fonction d’informer. Erreur : eux-mêmes considèrent que leur devoir est de dénoncer (synonymes donnés par mon dictionnaire : trahir, vendre, moucharder [fam], donner, dévoiler, révéler, indiquer — ce n’est pas joli joli, tout ça). Autrement dit, les journalistes sont les auxiliaires du pouvoir politique (et financier) — les flics de la pensée (comme disait la regrettée Annie Kriegel). C’est toujours bon à savoir…

— 2. Deuxième principe déontologique : Les journalistes ont le droit et le devoir fondamental d’attaquer les dissidents (surtout catholiques) qui refusent la pensée officielle. Mais les catholiques, eux, n’ont pas le droit de se défendre.

Si caricatural que cela puisse paraître au premier abord, c’est bien ce qui ressort des textes :


Nous dénonçons, nous, un travail de 'communication concerté (dans laquelle l'église est passée maître), une stratégie de contre-attaque, dont le déclenchement et l'origine nous laisse, comme vous dites, un arrière-goût désagréable.

S’il y a contre-attaque, c’est nécessairement après une attaque. Et celle-ci est considérée comme légitime (le rôle des journalistes, on l’a vu, est de dénoncer). Mais la contre-attaque, elle, ne l’est pas. Elle a un « arrière-goût désagréable ». Pourquoi ? Tenez-vous bien : parce qu’elle serait liée à « un travail de 'communication concerté ». Et ça, mettez-le vous dans la tête, c’est rigoureusement interdit aux catholiques (et aux dissidents en général). La communication concertée, c’est le domaine réservé des journalistes. C’est à eux de transmettre au reste du monde la pensée gouvernementale. C’est à eux de faire comprendre au bon peuple ce qu’il faut croire, penser, dire et faire (même la façon de faire l’amour : « surtout, n’oubliez pas le préservatif »). Où va-t-on si de simples quidams s’arrogent le droit de contester les dires des journalistes, et, pire encore, vont chercher leurs arguments sur des blogs catholiques ! Il faudra d’ailleurs penser, le plus tôt possible, à faire interdire ceux-ci (au nom du pluralisme, de la tolérance et de la liberté d’expression, bien sûr).

— 3. Troisième principe déontologique : Il est interdit de mettre en doute la neutralité des journalistes relayant la propagande gouvernementale. En revanche, on doit mettre systématiquement nier tout ce qu’affirment les dissidents (surtout les catholiques).

D’abord, il est interdit de mettre en doute la neutralité des journalistes relayant la propagande gouvernementale. A un lecteur qui a osé trouver l’article de L’Express « orienté », la réponse vient, cinglante :


Cette accusation est aussi malhonnête qu'insultante.

(D’autres réactions mettant en doute la neutralité de l’article sont d’ailleurs purement et simplement supprimées !)
En revanche, les dissidents, eux, sont discrédités d’emblée. Leur témoignage n’a aucune valeur. Ils sont suspects par principe :


Cher Koz, si, pour vous, famille chrétienne est une source, sur un tel sujet, ce n'est pas le cas pour nous.

Jugement qui n’est bien sûr, lui, ni malhonnête ni insultant pour les journalistes de « Famille chrétienne », puisque ceux-ci sont d’horribles dissidents, sans doute destinés à être, un jour prochain, internés en asile psychiatrique, comme on recommence à le faire en Russie (Et quand on sait combien les journalistes de « Famille chrétienne » font pourtant effort pour respecter le politiquement correct – n’osant même pas citer « Présent » dans leurs revues de presse –, ça fait doucement rigoler : comme quoi, on n’en fait jamais assez aux yeux de ces commissaires politiques qui s’autodésignent comme « journalistes » !)

—4. Quatrième principe déontologique : Il existe une vérité scientifique officielle (comme au bon temps de Lyssenko). La vraie neutralité consiste à l’imposer comme un dogme absolu et à clouer le bec aux dissidents, fussent-ils scientifiques, en refusant toute mise en question. Un journaliste honnête et libre, c’est un journaliste relayant fidèlement la propagande gouvernementale (sur le préservatif, comme sur tout le reste).

Là encore, si caricatural que cela puisse paraître, c’est bien le fond du propos. Exemple :

Notre article n'est pas orienté : il est scientifiquement et statistiquement démontré que le préservatif est, à l'heure actuelle, la meilleure arme contre le sida en Afrique. Nous le disons.

Autrement dit : Puisque l'utilité du préservatif est la doctrine officielle, nous ne sommes absolument pas « orientés » quand nous la prêchons comme un dogme et quand nous « dénonçons » les dissidents. En revanche, quiconque prétend apporter des arguments scientifiques contre le dogme d’État (fût-il, comme Edward Green, directeur du Projet de recherches sur la prévention du sida à la prestigieuse université de Harvard) est, lui, « orienté », manque d’objectivité, et doit être dénoncé comme tel.
Edward Green a déclaré à la National Review Online : « Le Pape a raison. Ou pour répondre plus précisément les meilleures données dont nous disposons confirment les propos du Pape. » Pour tout observateur honnête, cette intervention prouve, au moins, que la thèse officielle est sujette à débat . Mais pas pour L’Express. Pour lui, sa religion est faite…
(NB : Déclaration d’Edward Green : « Il existe une relation systématique, mise en évidence par nos meilleures enquêtes, y compris celles menées par l'organisme "Demographic Health Surveys" financé par les États-Unis, entre l'accès facilité aux préservatifs et leur usage plus fréquent et des taux d'infection par le virus du sida plus élevés, et non plus faibles. Cela pourrait être dû en partie au phénomène connu sous le nom de "compensation du risque", ce qui veut dire que lorsque l'on a recours à une "technologie" de réduction du risque comme le préservatif, l'on perd souvent le bénéfice lié à la réduction du risque par une "compensation" qui consiste à prendre davantage de risques qu'on ne le ferait en l'absence de technologie de réduction du risque ». — L’excellente journaliste Jeanne Smits [une des meilleures de la presse française, à mon avis] commente : « Autrement dit, le recours au préservatif permet en effet de réduire le risque de contamination – mais non de l'annuler – mais encourage à adopter des conduites à risques qui aboutissent à davantage de contaminations ». Oui, Benoît XVI a donc raison.)

— 5. Cinquième principe déontologique : Les « bons » journalistes doivent évidemment dire tous la même chose, puisqu’ils défendent la pensée unique. Mais les dissidents, eux, ont l’interdiction de communiquer entre eux, de se transmettre leurs travaux, d’en assurer la publicité, et, surtout, de prétendre s’y référer face aux défenseurs de la pensée gouvernementale (qui doivent avoir le monopole de l’information). Si plusieurs dissidents commencent à employer les mêmes arguments au même moment, ils doivent immédiatement être dénoncés (en attendant, sans doute, d’être emprisonnés pour complot contre la sûreté de l’État).

Dit tel quel, là encore, ça paraît énorme. Mais c’est bien ce qui ressort dès qu’on décrypte un peu les propos signés « L’Express ». Exemple :

Cher Sasha, ce qui nous paraît suspect, c'est que tous ces messages de soutien sont apparus en même temps; ce qui nous paraît suspect, c'est qu'ils véhiculent peu ou prou le même message, répété sur de nombreux sites;

Autrement dit :
Je fais un article contre le pape et, comme par hasard, juste à ce moment-là (pas trois semaines avant, hein, ni quatre semaines après, mais juste au moment où je fais cet article) des gens se manifestent pour défendre le pape ! N'est-ce pas la preuve évidente d'un complot anti-journaliste mené par les horribles catholiques ?

(NB : Visiblement, les rédacteurs de L’Express n’ont pas intégré qu’un bon nombre d’internautes catholiques utilisent [comme moi] « Google-actualités ». Ils ouvrent la page et, voyant un titre sur le pape – sujet qui les intéresse –, se retrouvent tout naturellement sur le site de L’Express [ou autre], même s’ils ne le lisent pas habituellement cette publication. S’ils sont extrêmement choqué par le contenu [comme moi], ils peuvent même aller jusqu’à s’inscrire pour poster un commentaire, et, tout naturellement, ils utiliseront pour cela les informations qu’ils ont eu par ailleurs sur les sites cathos qu’ils consultent. Le simple bon sens suffirait à le comprendre, mais, contrairement à ce que disait Descartes, il ne semble pas si bien partagé que cela…. )

La ressemblance des propos tenus prouve donc l’infâme complot des méchants cathos. En revanche, le fait que, depuis près de deux mois, tous les journalistes du monde entier crachent tous les jours sur le pape et sur l'Église, cela, bien sûr est tout à fait spontané. Chacun des journalistes s'est déterminé tout seul, en sa pure conscience, sur des faits qu’il a observés lui-même directement, et sans être aucunement influencé par quiconque. Aucun des journalistes français ne consulte les agences de presse, n’utilise internet ni ne s’inspire de ce qu’écrivent ses confrères. S'ils disent tous la même chose, c'est tout simplement parce qu'il est « scientifiquement et statistiquement démontré » que c'est ça qu'il fallait dire (et comme chaque journaliste est un savant de haut niveau, chacun d'entre eux a pu s'en rendre compte absolument tout seul, sans avoir personne pour le lui souffler). Il se trouve que le message anti-pape ainsi relayé de façon unanime par tous les journalistes correspond exactement à l’idéologie officielle, mais c’est bien sûr l’effet du pur hasard… Nos journalistes, qu’on se le dise, sont libres et indépendants…

— 6. Sixième principe déontologique : Face aux dissidents, ne jamais se lasser d’utiliser l’amalgame. Même si certains protestent, le message fonctionne à fond pour 70% de la population…

Exemple qui mérite de devenir classique : Mgr Williamson. Malgré les protestations, L’Express continue d’affirmer d’un ton impavide :

Quant à Mgr Williamson, Benoît XVI a entamé le processus d'intégration d'un évêque négationniste

Amalgame évident, puisque le révisionnisme historique n’a strictement aucun rapport avec la décision prise par Benoît XVI (qui ignorait le fait), ni avec la raison pour laquelle Mgr Williamson avait été excommunié, ni avec le rôle et les fonctions d’un évêque, ni avec l’enseignement de la FSSPX, ni avec les vérités de la foi catholique.
N’importe quel étudiant en logique voit tout de suite le sophisme (appelé parfois « reductio ad Hitlerum ») (voir par exemple amalgame, sur Wikipédia) ).
Mais on a l’impression très nette que les écoles de journalisme s’occupent des sophismes non pour entraîner leurs étudiants à les éviter, mais au contraire à les commettre…
Très bon boulot, cher Rogemi. Il est utile de s'arrêter de temps en temps sur un exemple pour mettre en forme, comme vous le faites, ces procédés « journalistiques » que l'on remarque souvent sans en relever le caractère systématique. Merci. Il semblerait qu'un nouveau palier ait été franchi dans l'ignominie par l'ensemble de la presse quant à son attitude à l'égard de Benoît XVI. Le souverain pontife présente au moins deux aspects rédhibitoires pour les médias : il n'est pas « people », comme pouvait l'être son prédécesseur, et d'autre part, ses réflexions sont complexes, irréductibles aux slogans binaires. C'est agaçant par temps de formatage et de zapping.
24 mars 2009, 18:00   Anti-catholique
Bien cher Rogemi,

Vous le voyez bien : être anti-catholique est maintenant la seule chose qui unisse nos médias et nos penseurs.

J'en viens à me demander si notre religion n'inspire pas davantage de respect aux musulmans qu'à cet ensemble de pseudo-intellectuels.
C'est l'islam qui inspire davantage de respect à cet ensemble de pseudo-intellectuels.
Mais, cher Jmarc, dénoncer la violence se paye cher; ce n'est pas nouveau, c'est même l'essentiel du message du Christ.
Bien cher Florentin,

La violence est une chose, le mépris en est une autre. Je peux concevoir la violence, voire même l'excuser. En revanche, le mépris, qui est un acte froid, n'a pour moi pas d'excuse.

Or, si nous allumons la radio ou ouvrons la télévision, qu'entendons-nous et que voyons-nous ? des insultes à jet continu contre le Pape, et le fait que notre religion est tournée en ridicule.

Voyant qu'il était souvent cité en ce forum, je suis allé un jour jeter un coup d'oeil au site "Riposte laïque". Qu'y ai-je trouvé ? à droite de la page d'accueil, un horrible montage où l'on assiste à la profanation de l'Elévation et de la Consécration, montage dans lequel le Pape tient, en lieu et place du Calice, un énorme verre de bière !

Bien cher Florentin, bien cher Rogemi, dites-moi ce qui vous choque le plus : que les hordes ethniques persécutent des habitants des banlieues, avec la circonstance que la grande majorité des Français de souche vit hors de leur portée et souvent fort bien, ou alors qu'on insulte sans relache ce qui a été pendant très longtemps la religion majoritaire de notre pays et qui est, sans contestation possible, la base même de pans entiers de sa culture traditionnelle ?
Un piège subtil est peut-être tendu aux chrétiens d'Occident par leurs ennemis et compatriotes, journaleux gauchistes, intellectuels organiques, et autres. Ce piège serait de susciter en eux, à force d'insultes, une revendication révoltée de respect, cette valeur dont Cassandre avait bien montré l'essence mafieuse. Alors, on pourrait ranger ces chrétiens dans une case voisine de celles des autres minorités, les folkloriser et faire de leur culture, une culture parmi d'autres, qui aurait son jour, son badge et sa pride. Or, pour reprendre les mots du précédent message de Jmarc, le christianisme est non seulement la religion majoritaire de notre pays, mais sa substance, sa culture, sa civilisation mêmes. Comment empêcher la transformation en folklore vaguement ridicule, de cette essence française et occidentale?
24 mars 2009, 22:08   Respect et mafia
Bien cher Henri (et bien chère Cassandre),


Je ne vois vraiment pas en quoi la revendication qu'on respecte ma religion pourrait être d'essence mafieuse...
24 mars 2009, 22:45   Re : Respect et mafia
Je vous rassure, cher Jmarc, il ne s'agissait pas du christianisme, mais de cette exigence obsessionnelle et très particulière de "respect" que l'on trouve pareillement chez les musulmans et les parains de la mafia.
25 mars 2009, 00:07   Re : Respect et mafia
Citation
être anti-catholique est maintenant la seule chose qui unisse nos médias et nos penseurs.
N'oubliez pas, cher Jmarc, l'antiracisme qui est un "coagulant" puissant des adorateurs des conditions existantes.

Citation
Comment empêcher la transformation en folklore vaguement ridicule, de cette essence française et occidentale?
Très bien vu, cher Henri, et il est pour moi rassurant de voir que seule l'Eglise catholique reste la cible permanente des attaques des MSM.

En effet si cette institution est l'objet d'attaques incéssantes cela veut dire qu'elle reste la dernière digue qui, malgré un déclin évident, exerce une opposition coriace au rez-de-marée moderniste et cela contrairement aux Eglises protestantes et autres sectes new-age qui ont toutes pliées genoux devant les injonctions du temps.
Chers amis, je crois que si l'Eglise de France est sur la défensive, folklorisée, c'est parce que le Concile de Vatican II a été mal vécu, d'un côté comme de l'autre. Il n'était pas nécéssaire de brader la liturgie, de se couper de l'histoire, d'imposer des traductions et des musiques débiles. J'en viens à préférer le rite orthodoxe. Et puis beaucoup de clercs sont à côté de leurs pompes, de sorte que si nous sommes ridiculisés c'est parce que nous le méritons. J'espère cependant que les choses peuvent changer.
Citation
Il n'était pas nécéssaire de brader la liturgie, de se couper de l'histoire, d'imposer des traductions et des musiques débiles. J

Cher Florentin,

Avez-vous lu le livre de Martin Mosebach "La Liturgie et son ennemie : l'hérésie de l'informe" ?

Dans la négative achetez le d'urgence. Ci-contre un lien pour en savoir plus.
Il est rassurant, même pour qui n'appartient pas à cette église catholique, de la voir encore et toujours attaquée par les bien-pensistes. Cela prouve, malgré les réformes que dénonce M. Florentin, qu'il reste en elle de quoi exaspérer les meilleurs défenseurs de la doxa. Ajoutons qu'ils s'en prennent aussi au protestantisme américain, et à ce qu'ils appellent "les intégrismes", pluriel de gauche qui enveloppe dans le même reproche de principe, comme ils disent, quelques milliers de Juifs hassidiques et quelques millions de musulmans.
Tempête dans un bénitier

Paroles et Musique: Georges Brassens 1976

Tempête dans un bénitier
Le souverain pontife avecque
Les évêques, les archevêques
Nous font un satané chantier

Ils ne savent pas ce qu'ils perdent
Tous ces fichus calotins
Sans le latin, sans le latin
La messe nous emmerde
A la fête liturgique
Plus de grand's pompes, soudain
Sans le latin, sans le latin
Plus de mystère magique
Le rite qui nous envoûte
S'avère alors anodin
Sans le latin, sans le latin
Et les fidèl's s'en foutent
O très Sainte Marie mèr' de
Dieu, dites à ces putains
De moines qu'ils nous emmerdent
Sans le latin

Je ne suis pas le seul, morbleu
Depuis que ces règles sévissent
A ne plus me rendre à l'office
Dominical que quand il pleut

Il ne savent pas ce qu'ils perdent
Tous ces fichus calotins
Sans le latin, sans le latin
La messe nous emmerde
En renonçant à l'occulte
Faudra qu'ils fassent tintin
Sans le latin, sans le latin
Pour le denier du culte
A la saison printanière
Suisse, bedeau, sacristain
Sans le latin, sans le latin
F'ront l'églis' buissonnière
O très Sainte Marie mèr' de
Dieu, dites à ces putains
De moines qu'ils nous emmerdent
Sans le latin.

Ces oiseaux sont des enragés
Ces corbeaux qui scient, rognent, tranchent
La saine et bonne vieille branche
De la croix où ils sont perchés

Ils ne savent pas ce qu'ils perdent
Tous ces fichus calotins
Sans le latin, sans le latin
La messe nous emmerde
Le vin du sacré calice
Se change en eau de boudin
Sans le latin, sans le latin
Et ses vertus faiblissent
A Lourdes, Sète ou bien Parme
Comme à Quimper Corentin
Le presbytère sans le latin
A perdu de son charme
O très Sainte Marie mèr' de
Dieu, dites à ces putains
De moines qu'ils nous emmerdent
Sans le latin
Magnifique, merci Cassandre je l'avais oublié !

Il y a aussi la chanson de Serge Lama Je vous salue Marie contre le nouveau clergé qui frappe très juste.

Je crois en Dieu Hélas plus du tout en ses prêtres
Il s'est glissé chez eux des Judas et des traîtres
Un vent d'Est a soufflé, glacial, qui dénature
Leurs sermons inspirés par la nomenclature
Et s'ils lèvent encore leurs mains jointes au ciel
Le CAPITAL de Marx est leur nouveau missel !

Je vous salue Marie
Pleine de grâce
Que Votre Nom soit sanctifié
Je vous salue Marie
Oui mais de grâce
De vos prêtres il faut vous méfier !

Je crois en Dieu hélas plus du tout en ses hommes
Et nos enfants non plus ne passent plus par Rome
Ils ont pris des sentiers à l'écart des touristes
La voie sacrée a pris des allures de piste
Où est le rassembleur, le messie, le berger
Qui récupèrera ces brebis naufragées
Où donc est la soutane que l'on reconnaissait
Avec respect l'Homme de Dieu quand il passait.

Je vous salue Marie
Pleine de grâce
Que Votre Nom soit sanctifié
Protégez vos brebis
De ces rapaces
Ils les ont déjà sacrifiées.

Je crois en Dieu... hélas le cercueil de mon père
Ecrasé sous les fleurs était bien solitaire
La Croix dans une main, dans L'autre la Sébile
Un vieux prêtre ânonnait les mots de l'Evangile
Dans la Chapelle morne où la mort s'étonnait
Les Jardins de l'Eden offraient des fleurs fanées
Quand il n'y a plus d'enfants pour chanter le Credo
L'eau de vos bénitiers n'est qu'une flaque d'eau.

Je vous salue Marie
Pleine de grâce
Que Votre Nom soit sanctifié
Vos prêcheurs d'aujourd'hui
Font fin de race
Tous leurs gestes sont momifiés

Debout, debout les mots les jolis mots antiques
Et les incantations, et les ch?urs des cantiques
Il faut rentrer en nous comme dans un monastère
Et se dire qu'on est soi même un grand mystère
Et qu'éternellement du berceau au linceul
L'homme est sans le savoir une secte à lui seul

Je Vous salue Marie
Pleine de grâce
Que Votre Nom soit sanctifié
L'Evangile est soumis
A ceux d'en face
Votre fils est recrucifié
.
Merci, cher Rogemi, pour le lien je vais tâcher de trouver ce livre.
Très beau texte.
Jeanne, selon le témoignage de tous les historiens, fut au commencement du moins un bon pape, gardant toutes les traditions de ses prédécesseurs et tissant infatigablement ce filet dogmatique, destiné à dissimuler le ciel aux yeux des pieux chrétiens. Mais personne alors ne pensait à rechercher si ce tissu papal était en réalité la céleste voûte. « Pain et spectacle ! » demandaient à leurs empereurs les anciens Romains, et c'était cela aussi que leurs descendants demandaient au pape; cependant la religion avait pris à Rome la place des spectacles, et notre héroïne ou plutôt le très saint pape Jean VIII, étant jeune, ami du beau, fastueux, ne négligeait rien pour rendre plus éclatant le spectacle religieux. Nuit et jour fumait l'encens, brûlaient des cierges, sonnaient les cloches et retentissaient les vivats de la foule.

Seulement, les dames romaines se plaignaient quelquefois du pontife, qui n'avait pas égard à tous ce qu'elles attendaient de sa jeunesse et de sa beauté ; toutefois elles espéraient que bientôt il connaîtrait et corrigerait sa faute, suivant en cela aussi l'exemple de ses prédécesseurs, et livrerait aux belles patriciennes les clés de son cœur et de son coffre-fort.

L'ivresse ambitieuse de notre héroïne, et son incomparable activité durèrent près de deux ans, dans l'espace desquels elle nomma quatorze évêques, bâtit cinq églises, ajouta un nouveau dogme au Credo, écrivit trois livres contre les iconoclastes, tondit l'empereur Lothaire, couronna son successeur Louis, et fit beaucoup d'autres choses mémorables que relatent avec admiration les chroniqueurs.

A. Jarry, La Papesse Jeanne
Utilisateur anonyme
25 mars 2009, 16:33   Re : L'effrayante déontologie de l'Express
Trop forte d'odeur de cierge et d'encens dans cette discussion ! Un parfum soufré s'impose :

A Lourdes, rue de l'Eglise, elle tue sa mère Thérèse à coup de crucifix.
Le tatoueur jugé pour avoir suspendu un ado par la peau du dos

Se faire suspendre par la peau du dos à 30 centimètres du sol constitue-t-il un acte de violence ? Pour le parquet de Toulouse et la procureur Brigitte Lanfranchi, remontée, pas l'ombre d'un doute. Pour « Toro », un Espagnol de 33 ans artisan tatoueur et adepte de ces pratiques particulières, c'est surtout un dépassement de soi. La confrontation a duré plus de 9 heures hier devant le tribunal correctionnel. Long mais intéressant.

« Toro » et trois amis qui l'assistaient pour la circonstance étaient poursuivis pour des violences avec armes (les crochets accrochés dans le dos de la victime) et en réunion (leur nombre). À leur côté une journaliste accusée de complicité. Plus que son reportage réalisé par cette Agenaise pour une société de production avant sa diffusion sur M 6 en octobre 2006, la justice lui reproche d'avoir incité la victime, âgée de 17 ans, à se livrer à cet exercice.
« suspension violente »

Un double problème et une victime en équilibriste. Intelligent, bien dans sa peau, sans blessure ni « vécu post-traumatique » selon les experts, Benjamin cherche à protéger Toro, son ami (son maître ?). Sans froisser son père, présent à l'audience, et dont on imagine la surprise et la colère, quand il a découvert à la télévision son fils quelques secondes après qu'il a été suspendu comme un vulgaire morceau de viande… Ce papa a déposé plainte. Le parquet avait déjà saisi la brigade des mineurs. Mais 18 mois plus tard, l'affaire s'est un peu dégonflée.

Oui une suspension est « violente ». Toro l'admet. C'est aussi le but : le dépassement de soi, la force de l'esprit supérieur à la douleur. Ubuesque ? Peut-être. « Pas interdit », note Me Cohen. Cet acte « pas banal » pour le parquet l'est encore moins puisqu'il concerne un mineur qui doit être « préservé ». Évidence incontestable. Seulement le parquet a choisi les « violences » quand Mes Catala et Martin pensaient à la diffusion d'image concernant des mineurs. Les violences, en tout cas, la défense les conteste. Et comme la minorité de la victime a été oubliée dans la citation qui fonde les poursuites, problème. D'autant que Benjamin a toujours été d'accord pour « l'expérience ». Mes Friess, Froger et Cohen ont, au nom de la défense, réclamé la relaxe. Le parquet à l'issue d'un réquisitoire fleuve, a requis des peines avec sursis : un an à l'encontre de « Toro », 4 mois avec sursis pour ses aides. La présidente Véronique Salabert rendra sa décision le 12 mai.
La journaliste responsable ?

Quel rôle a joué Isabelle Cottenceau, journaliste en charge du reportage dans la suspension de Benjamin ? Elle serait « le moteur ». Pour le parquet et pour Toro et ses amis, Benjamin compris. « Quel bel accord », ironise Me Malka, son avocat, pas tendre. La journaliste a tenté de démontrer que « jamais » elle n'avait incité l'adolescent à passer à l'acte. Elle préfère parler de rapport de « confiance ». « J'ai toujours filmé des réalités difficiles », admet la jeune femme. Pour mieux les dénoncer, c'est son message et celui de ses chefs. On devine une vérité à mi-chemin entre les accusations d'un parquet vengeur, les « suspendeurs » contents de se cacher derrière l'argument et une consœur pas mécontente de filmer une illustration de ces ados qui se mettent en danger…
Utilisateur anonyme
25 mars 2009, 17:57   Re : un ado par la peau du dos (autre interlude)
L'affaire est-elle toujours pendante ?
L'adolescent est dit intelligent et bien dans sa peau. Voilà une journaliste qui mériterait d'être suspendue.
25 mars 2009, 18:41   Peau
Cette affaire me fait penser, surtout si on la met en parallèle avec le message de Cassandre, à l'anecdote suivante.

La comtesse Unetelle s'approchant du Baron Machin lui dit :

- Mon vieux complice !

Et le baron lui répondit :

- Très chère, la peau de mes couilles aussi !
26 mars 2009, 09:04   Re : Peau
Eh bien, cher jmarc, on peut dire que vous ne craignez pas de ressortir les vieilles fripes, vous !
Utilisateur anonyme
28 mars 2009, 10:05   Re : Peau
Dans le Répliques du 28 mars, un débat entre Gérard Mordillat et Jean-Marie Salamito sur "Qu'est-ce que le christianisme ?". Si on ne craint pas toutefois d'entendre l'atroce Mordillat.

Finkielkraut évoque les prises de positions de l'Eglise catholique dans l'affaire de l'évêque de Recife (brièvement en fin d'émission).
Ce Mordillat ne mord pas vraiment, c'est un roquet.
Ah Salamito ! Bien qu'il me mordillât ; comme Jeanne à Vaucouleurs, je restais roi de mes douleurs...
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