Communiqué n° 566, samedi 9 février 2007
Sur le sort des condamnés de "l'Arche de Zoé"
Le parti de l'in-nocence observe avec effarement, à propos de l'affaire de "l'Arche de Zoé" et de ses suites, l'étroite interdépendance, cyniquement affichée par la France aussi bien que par le Tchad, entre les décisions de justice et leur exécution, d'une part, et d'autre part les équilibres intérieurs tchadiens et la politique extérieure de la France — au sein de laquelle les pitoyables vestiges, officiellement reniés, de la dite "Françafrique" paradent ridiculement à présent sous le masque de l'interventionnisme humanitaire sous mandat international, comme si le confusionnisme éthico-frauduleux dont "l'Arche de Zoé" est précisément le symbole était à présent assumé par le gouvernement de la République.
Le parti de l'In-nocence considère en tout état de cause que la grâce que le président tchadien s'apprêterait à accorder aux condamnés de "l'Arche de Zoé" en paiement de la tardive intervention française en sa faveur ne saurait en aucune façon se traduire par le blanchiment des dits condamnés, qui ne sont en rien innocentés par le seul fait qu'ils ont été jugés au Tchad de façon précipitée et peu conforme aux exigences d'une justice impartiale.
Le parti de l'In-nocence prend acte des derniers rebondissements de cette affaire décidément peu digne, mais il espère qu'il n'y a là qu'un prélude à une procédure judiciaire française, qui n'hésitera pas à sanctionner comme elle le mérite, s'il y a lieu, la double exploitation du malheur africain et de la manie adoptionniste française.