La télévision israélienne s'en prend au christianisme.

Ca vaut le détour, même si c'est de très mauvais goût... :

Quelle est cette télévision et quel en est le présentateur ?

C'est la troisième chaîne de grande diffusion publique, Canal 10.
N'en faites pas non plus tout un plat, la télévision israélienne est fort combative, elle s'en prend absolument à tout, judaïsme compris, bien entendu.

"combative" ? Vous voulez dire aussi vulgaire que ses homologues américaines ou françaises... Je ne vois pas non plus pourquoi on ferait un plat, comme vous dites, d'une attaque contre le christianisme. Reprocherait-on à Nietzsche son Antéchrist ? Il va de soi que ce qui mérite d'être dénoncé, au PI, c'est la caricature vulgaire et ordurière, qui n'est je le crains pas l'apanage de la télévision israéliennne--la pauvre fait ce qu'elle peut pour se modeler sur ses aînées européennes et américaines.

Soit.
Encore qu'il y ait un sans-gêne et un culot israéliens propres, une impertinence "sabra" particulièrement bête, directe et sûre d'elle, qui n'a pas besoin d'importer sa crânerie.
Et cette histoire d'évêque négationniste a été très violemment ressentie.
Que vient faire Nietzsche dans cette galère?

Il me semble que la chaîne de télévision (ou L'Etat d'Israël ?) a présenté ses excuses.

N'est pas Benny Hill qui veut!

Pour sa part, la 10ème chaîne de télévision israélienne a présenté des excuses. Les responsables de l’émission ont déclaré qu’ils n’avaient pas l’intention de blesser la sensibilité des chrétiens. La troisième partie de la satire qui devait être diffusée mardi soir a été censurée. Ce programme de divertissement est diffusé tardivement dans la soirée et n’a pas un très grand succès d’audition, précise le quotidien Haaretz qui a déjà consacré deux articles à cette affaire. Mais les vidéos circulent déjà sur Internet et la polémique ne cesse de s’enfler.

Pour sa part, le Premier ministre Ehud Olmert lors du dernier conseil des ministres a présenté des excuses pour les propos anti-chrétiens de la 10ème chaîne de télévision. "Je dénonce les propos émis durant ce programme télévisé. Si de tels propos avaient été exprimés dans un autre pays contre le judaïsme, ils auraient suscité une vague de colère" a-t-il déclaré.

Citation
Il me semble que la chaîne de télévision (ou L'Etat d'Israël ?) a présenté ses excuses.

Hein, $§%, comment ... alors on ne peut plus rigoler ou quoi ?

Quand on pense à l'indignation suscitée par la bombe dans le turban de Mahomet, bien au delà des seuls musulmans, on remarque que la polémique et l'indignation au sujet de cette émission ne semblent guère s'étendre au-delà du cercle des papistes....

Et puis les rires. Toujours ces mêmes rires, qui de Paris à Tel Aviv, enveloppent le monde. Ces rires transcendantaux ; abstraits; mécaniques ; mondialisés ; technicisés ; numérisés ; enregistrés. Partout désormais ça rit, ça ricane.

Oui, cher Petit-Détour, ces rires, ces épouvantables rires en boîte ajoutés par la machine. Votre remarque m'a fait penser à l'interview d'Alain Finkielkraut par le Magazine Littéraire paru en juillet 2008 sous le titre « L'humour tremble, et sait aimer de ce tremblement » et qui commençait ainsi :

Face à l'invasion d'un rire lyncheur dans l'espace public contemporain, Alain Finkielkraut (...) s'inquiète du délitement de la civilisation de l'humour. Analysant le triomphe de la « dérision généralisée », il se demande si elle n'annonce pas une nouvelle barbarie. L'occasion pour le philosophe, de dénoncer ce qu'il nomme l'« égalité de l'arasement ».

À plusieurs reprises, vous avez déclaré que le rire avait tué l'humour. Comment cela s'exprime-t-il ?

Alain Finkielkraut. J'ai longtemps cru que l'ennemi de l'humour était l'esprit de sérieux et que celui-ci trouvait son expression ultime dans les gros pardessus et les visages lugubres des hiérarques du pouvoir totalitaire qui, juchés sur leur estrade lointaine, assistaient, impassibles, au grandiose défilé de l'Armée rouge. Puis le Mur est tombé, et une autre menace est apparue, une menace inattendue, un adversaire à ce point paradoxal qu'il m'a fallu du temps pour l'identifier : l'ennemi actuel de l'humour retourne contre l'humour les armes de l'humour : il s'esclaffe, il se tape sur les cuisses, il se marre tout le temps. Face à une telle déferlante, on est amené à se poser cette question stupéfiante : l'humour n'aura-t-il été qu'un bref instant de grâce dans l'histoire du rire ?

Merci, cher Marcel : hormis la Palestine qui nous divise, Alain et moi pensons de plus en plus la même chose de ce monde.
Pour en revenir à la télévision israélienne, il me semble avoir lu, il y a peu, un reportage du Monde sur l'émission la plus regardée en ce moment : il s'agit d'une adaptation de "Loft Story" dont le héros est un plombier sepharade auprès duquel le Coco de Gad Elmaleh fait presque figure de levinassien post-heidegerrien ombrageux.

"Alain et moi pensons de plus en plus la même chose de ce monde"
Mazel tov, cher Michel.

Pour le reste, il faut se faire à l'idée que la plupart des Juifs ne sont pas tellement moins cons que le plupart des autres.

Lehaïm ! Cher Marcel. Si vous passez un jour avenue du Stade-de-France dans la medina de Saint-Denis, je vous inviterais volontiers à déjeuner : je connais un très bon restaurant kabyle tenu par une famille adorable (ils sont proches du parti des travailleurs, détestent l'Islam et aiment la France).

Mais ça n'existe plus depuis longtemps, les rires en boîte !

Ce sont de vrais gens que vous entendez, c'est leur boulot, ils y vont tous les jours, celle-là dans un hangar en zone périurbaine, cet autre dans un des petits bureaux disséminés en centre-ville. Là, ils retrouvent leurs collègues, visionnent des séries et rient, le plus souvent sous la conduite d'un contre-maître. Il y a un service chargé de la commercialisation de ces rires et voilà tout. C'est un gisement d'empoi.

Malheureusement, une certaine grogne s'installe chez les rieurs, relative au refus de la direction d'accorder une prime dite "pâte d'oie" (sic). Les syndicats font valoir les frais de crêmes anti-ride qu'entraînent les heures de rires continus et font observer que les femmes sont les premières pénalisées. Ils veulent obtenir une compensation. Un conflit pourrait éclater. Hier, les employés de l'usine à rire de Bécon les Bruyères n'ont pas ri de bon cœur et c'est toute une journée d'enregistrements qui est peut-être perdue ou devra être remixée par les équipes techniques, ce qui en augmentera fatalement le coût et rendra encore plus attractifs les poilades asiatiques, sans parler des gorges déployées des pays émergents.

Gageons toutefois que dans la traversée de la crise actuelle, la plus importante depuis Louis XI, les syndicats sauront se montrer réalistes et la direction à l'écoute.

Notons enfin que grâce à Internet, certains ont choisi de rire à domicile, en free lance, mais cela reste encore assez confidentiel.

Rassurez-moi, cher Orimont : la pâte d'oie, ça n'a aucun rapport avec le saint chrême, quand même ?

J'avais un creux...

Cher Orimont,
les charges qui pèsent sur le rire en France sont décidément trop lourdes et ce n'est pas de gaieté de coeur que nous le délocaliserons si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités. La France ne peut plus se permettre de rire au dessus de ses moyens.