Le site du parti de l'In-nocence

Grand corps malade

Envoyé par Jean Robin 
29 mars 2008, 20:43   Grand corps malade
Cette expression, qui pourrait facilement qualifier notre pays, est aussi le nom d'un "slammeur", genre de poète moderne.
Un reportage lui était consacré au journal télévisé de France 2 de ce soir.
Voici une phrase de Grand Corps Malade qui m'a particulièrement marqué : "Moi c'est quand il n'y a pas de bruit et d'odeurs que ça me dérange."
Cette référence inversée à la célèbre phrase de Jacques Chirac m'a troublée, je ne sais pas quoi en penser. Mais il me semble qu'avec cette phrase un nouveau palier de l'antiracisme est franchi. Il ne s'agit même plus de combattre le racisme, il s'agit d'inverser le racisme.
Demander du bruit et des odeurs, et que ce soit si consensuel que cela passe au 20h d'une grande chaîne publique d'information française, c'est atterrant.
29 mars 2008, 21:07   Philosophes modernes
Bien cher Jean Robin,


Je comprends pas que vous critiquiez la présence de M. Grand Corps Malade, philosophe moderne, dans un journal télévisé, alors que les arbitres du bon goût et de l'élégance donnent le "la" sur les crevettes et la mucoviscidose.
29 mars 2008, 21:58   Re : Grand corps malade
Je suis pour la liberté d'expression, et contre la criminalisation des opinions. Et je suis loin d'être le seul :
« Il ne faut pas qu’en France les prétoires remplacent les forums. » Ce soir ou jamais, France 3, octobre 2006
Bien cher Jean Robin,


Je fais une différence entre la liberté d'expression, qui, pour moi, est une liberté publique concernant les opinions, et l'interdiction d'insulter.


Il est absolument loisible à chacun de dire "je n'aime pas le Gouvernement" ou bien "à bas la calotte" ou encore "le régime chinois se comporte d'une façon inadmissibleau Tibet".

La loi réprime en revanche ceux qui traitent leur voisine de "salope".


Si la conception de la civilisation nouvelle suppose que la liberté d'insulter est un des droits fondamentaux, elle ne doit pas s'étonner de voir Grand Corps Malade pontifier à la télévision.
Utilisateur anonyme
29 mars 2008, 22:44   Re : Grand corps malade
Oui, cher J. Robin, j'avais déjà entendu ce genre de propos dans la bouche de ce même "slammer" ; "slammer" qui, sans retenue aucune, vante les mérites du multicuturalisme version "neuf-trois".
30 mars 2008, 03:03   Re : Philosophes modernes
Au risque de vous taquiner un peu, cher Jmarc, je ne vois pas ce qu'il y a d'inélégant à rire de la mort et de ses véhicules immédiats (cancer, mucoviscidose, etc.). Prendre des mines faussement contrites face à elle, voilà l'inélégance suprême. Je crois savoir que le rire n'était, par principe, pas exclu jusque chez les détenus des camps de la mort du 3eme Reich.

Comprimer le rire face au tragique serait-il pour vous le summum du bon goût ?
Mais enfin, Jmarc, c'est bien l'absence de médiation, de tiers témoin, de contrat tacite qui fait que si l'on traite sa voisine de "salope" dans un hall d'immeuble en la regardant dans les yeux on commet une offense, un délit répréhensible, on insulte (directement).

Tlimsit n'a pas directement insulté les trisomiques; il n'a pas dit "toi, Jean, Pierre, ou Paul, tu es une crevette!". Il a mis en scène, s'est mis en scène, a fiché son nez rouge et dans son costume de clown médiateur a invité un public (relation contractuelle) à rire avec lui sur un mode médié d'une notion ou d'une maladie (la trisomie 21).

Si j'avais ou quand j'aurai le cancer, je ne demande pas mieux que quelqu'un m'aide à rire de cette maladie et de mon état, jusqu'aux portes de la mort... ou presque.
Utilisateur anonyme
31 mars 2008, 10:26   Re : Grand corps malade
J'ai entendu ce matin sur France-Inter un extrait du dernier album de ce jeune homme (annoncé par ces mots du présentateur: "ce serait plutôt un médicament, tant il fait du bien"). Quelques bouts rimés d'une platitude renversante, martelés sur un rythme mécanique, où il était vaguement question d'"émotion partagée avec le public"; eh ben dis donc, sans moi, hein.
Utilisateur anonyme
31 mars 2008, 10:34   Re : Grand corps malade
(annoncé par ces mots du présentateur: "ce serait plutôt un médicament, tant il fait du bien")

Le présentateur voulait peut-être dire qu'il s'agissait d'une purge...
31 mars 2008, 10:37   Re : Grand corps malade
Je croyais que l'overdose était un mauvais médicament...
31 mars 2008, 13:55   Murat et le slam
Jean-Louis Murat , dans un entretien accordé à l'Express, évoque GCM

C'est [Baudelaire] le dernier poète chantable. Mallarmé est inadaptable. Aragon, c'est du sous-Baudelaire. Je déteste Prévert. Après, c'est la dégénérescence, on arrive au néant, à Grand Corps malade... Chaque génération doit se réapproprier les choses; j'espère que les adolescents vont découvrir cette langue magnifique qui n'a rien à voir avec le slam. Baudelaire versifiait en latin et en grec avec une facilité déconcertante. Il traduisait Virgile, Homère, écrivait directement en latin. Grand Corps malade, lui, a compris le français en regardant le Club Dorothée.
31 mars 2008, 15:43   Re : Murat et le slam
Vive l'Auvergne !
(j'ai toujours su que les Auvergnats étaient supérieurs, et je ne dis pas ça parce que je suis né à Clermont-Ferrand !, ni parce que Renaud Camus est de là-bas... encore que !)
Jean-Louis Murat :

Quand j'écoute la radio, je deviens dingue. On a l'impression de vivre pendant l'entre-deux-guerres, lorsque les vedettes de la chanson n'étaient autres que les pétomanes...
Le niveau du roman français contemporain, c'est pareil. Récemment, il n'y a guère que Philippe Muray et Renaud Camus qui m'aient semblé de vrais défenseurs de la langue française.
31 mars 2008, 16:01   Re : Grand corps malade
Pour le plaisir (aucune référence à Herbert Léonard, que les choses soient claires) :


Seul couac : sa défense de Christine Angot. Défendre Renaud Camus et Christine Angot, c'est plus qu'un grand écart...
Utilisateur anonyme
31 mars 2008, 16:47   Re : Grand corps malade
Moi il m'énerve, votre Murat.
31 mars 2008, 17:12   Re : Grand corps malade
Dénoncer le mélange des genres que Ruquier a hérité d'Ardisson, c'est très bien je trouve, peu d'artistes et d'intellectuels ont eu ce courage, il faut le lui reconnaître cher Boris.
31 mars 2008, 17:18   Re : Grand corps malade
J'en demande pardon à Renaud Camus et aux mânes de Philippe Muray : moi aussi, il m'énerve, dès le deuxième mot qu'il prononce. Et je n'ai même pas envie d'aller chercher ce qu'il chante. Dieu, gardez-nous de nos amis !
Utilisateur anonyme
30 mai 2008, 23:05   Re : Grand corps malade
jean robin
grâce a dieu vous n'avez pas été malade. Moi,((55 ans, il me régale) Il faut se détendre et respirer.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter